L'Originelle de l'air

11.

Je ne comprenais rien à ma journée. Saphir s'est occupé de mes élèves à ma place et il est précisément 12:05. Cela fait 5 minutes que les élèves sont libres d'aller où bon leur semble. Moi je broie du noir. Je suis dégoûtée. J'avais pourtant préparer soigneusement mes mots dans un discours pathétique faisant plus de deux pages. J'étais assise sur un banc à l'air libre avec la tête baissée. Mes soeurs étaient assises à côté de moi en essayant de me consoler du mieux qu'elles le pouvaient. Tout ça juste parce que je me suis prise une porte dans la face. Je suis humiliée à vie.

Améthyste : Allez Opale...ce n'est pas si grave tu sais ? Ça peut arriver à tout le monde.

Saphir jouait de la guitare à côté. Elle essayait de créer une chanson en se réjouissant de mon malheur. Elle était une artiste célèbrement connue chez les humains. C'est une chanteuse très douée et appréciée de la population. Mais elle a arrêtée sa carrière pour se consacrer à son rôle dans cette école et aussi parce que les gens commencent à avoir des soupçons sur elle. Ils commencent à se demander pourquoi elle ne vieillit pas. Alors elle a renoncé à sa popularité.

Moi : Facile à dire. Je me suis pris la honte du siècle. Le premier jour en public...

Le son des grattements de cordes de la guitare cessèrent. Je relevais la tête, surprise de cet arrêt inattendu et vit Saphir me fixer sans émotion apparente dans le regard. On aurait dit une coquille vide...incapable de ressentir quoi que ce soit.

Saphir : Tu sais, au fond, je ne pense pas que ce soit une mauvaise chose que tu aies rencontré cette porte contre ta tête...si on laisse de côté la petite bosse sur ta tête.

Elle me fait encore plus dramatisé là. Elle se remit à jouer un accord au hasard.

Améthyste : En quoi c'est une bonne chose qu'elle se soit prit une porte en plein dans la tronche ?

Saphir écrivit des paroles sur des partitions. Elle jeta un regard en coin à Améthyste avant de continuer à manipuler habilement le stylo à plume dans sa main en étant profondément concentrée.

Saphir : Vous verrez. Tu ne te rends peut-être pas compte aujourd'hui Opale mais ce simple choc avec cette porte a changé ta vie à jamais...et crois-moi, tu ne pourras pas y échapper. Il tient beaucoup à toi. Il te suivra partout.

Je fronçais les sourcils. C'est qui ce "il" ? Quelqu'un de malfaisant ? Elle parle de notre père ? Je ne comprends rien. Le vampire chasseur de vampire serait revenu miraculeusement à la vie sans que je n'en sois informé ? C'était la moindre des choses à faire.

Améthyste : C'est qui le "il" dont tu parle ?

Saphir me regarda dans les yeux. Elle me sondait. Elle cherchait à savoir ce que je pensais. Elle finit par se relever après avoir remit son instrument dans son étui à guitare qu'elle porte dans le dos. Elle prit ses feuilles entre ses mains avant de partir. Elle s'arrêta à mi-chemin mais resta toujours dos à nous.

Saphir : Tout ce que je peux te dire, c'est qu'il ne te veut pas de mal. Il veut juste te protéger.

Puis elle partit en laissant planer le mystère dans l'air. Saphir a toujours été quelqu'un de mystérieux. Sa passion restait la musique plus que tout mais elle aimait aussi résoudre des enquêtes de meurtre. Pour simplifier, elle aimait enquêter et faire de nouvelles découvertes, toutes plus surprenantes que les autres.

Améthyste : Même si elle n'a pas changé d'un pouce, cette tête de ciel m'a manqué. Toi aussi petite soeur.

Le vent souffla. Mes cheveux commençaient à voltiger. Je fixais dans le vide en pensant aux paroles de Saphir concernant celui qu'elle avait évoqué dans ces phrases dépourvus de sens. Améthyste semble n'être au courant de rien. On dirait que cette fois, la bleue compte bien garder ce secret jusqu'à ce que je finisse par le découvrir de moi-même.
Je soupirais en me massant les tempes. À force de trop réfléchir, je commençais à ressentir une migraine. Mais rien de grave.