L'Originelle de l'air

1.

La lumière de la lune se reflétait sur ma peau, mes cheveux, mes habits, ma cape, mes bottes, mes mains, mon arc, mon carquois, mes yeux, mon visage, mon cheval...
Je venais de finir le meurtre d'un homme vraiment abominable au nom de la reine Moonford de l'Ouest. Cet homme méritait ce qui lui est arrivé.
Une torture des plus infâmes, une torture aussi douloureuse qu'un rocher sur notre corps, une torture aussi immonde que ses actes et tout son être.

Moi : Tu es prêt Pierces ?

Mon cheval henissa. Je me saisis des rennes afin de faire demi-tour de la falaise où je me trouvais pour observer l'éclat de la pleine lune sous toute sa beauté. Pierces galopa, ses sabots touchant la terre et en allant aussi vite que l'éclair. Mes cheveux volaient au contact du vent, ma cape noire également. Mon épée était dans son fourreau, accroché à une partie de ma ceinture. Le château était dès à présent dans mon champ de vision alors avec l'aide des rennes, je forçais Pierces à accélérer la cadence. Nous n'étions qu'en 1509, encore une année de paix entre la monarchie et son peuple. Sur mes mains étaient posés des gants de la même couleur que mes cheveux...c'est-à-dire d'un blanc aussi pure que la neige elle-même.

Lorsque nous fûmes proche du village où se trouvait le palais royal, je remis mon capuchon sur la tête et cachais au maximum mes cheveux qui pourrait porter le peuple à croire que je suis une sorcière, ce qui est vrai en soi. Mais ils nous traquent depuis quelques siècles déjà et je n'ai pas envie de finir brûler vive sur un bûcher même si je sais que j'y survivrais probablement. Mes cheveux étaient soigneusement coiffés en une tresse qui m'arrivant au niveau de mes reins. Lorsque je suis en mission pour la reine Leonore Moonford, je me dois de coiffer ma chevelure si je ne veux pas que ma mission me donne du fil à retordre.

Lorsque je fus à l'entrée du village, je stoppais Pierces et la fit marcher lentement. Du plus longtemps que je me souvienne, Pierces a toujours adorer galoper à l'air du vent. C'est une jument blanche aux yeux de jade. Lorsqu'elle est venue au monde, sa mère est morte, tuée par des bandits, des brigands qui voulaient la vendre. Mais lorsqu'ils se sont aperçus que la jument était devenue faible lorsqu'elle avait mis bas, ils l'ont abattus sans regret devant mes yeux alors que je marchais sans but fixe. Alors j'ai recueillie Pierces et j'ai pris soin d'elle jusqu'à aujourd'hui.
Les villageois me regardaient avec terreur, ils me connaissaient depuis que j'avais accomplie mon premier devoir envers la reine.

Je suis au service de sa Majesté depuis pas moins de trois ans. Je n'obéis qu'à la Reine, pas au Roi ou au Prince.
J'entendis vaguement ces humains chuchoter à mon égard des choses que je ne voudrais pas répéter. Je les ignorais et continuais ma route.
Je me dirigeais vers les écuries afin que je puisse y laisser Pierces.
Je descendais de son dos et la guidais vers l'écuyer royal. Un jeune humain blond aux yeux noisettes aussi gentil que sa mère.

Moi : Bien le bonsoir à vous, Amiel.

Amiel : Bonsoir, Ange de la Mort.

Ironie du sort vu que je possède aussi des ailes dissimulés à l'intérieur de mon dos et dont personne à part ma famille n'a été mit au courant.

Moi : Je vous confie Pierces, mon brave. Je dois m'entretenir au plus vite avec la Reine avant que le sommeil ne l'emporte dans d'autres mondes dont elle seule en connait l'existence.

Il s'inclina tandis que je pris un sac où était disposé ma preuve de la mort de l'homme infect auquel j'ai eu affaire.
Je partis directement aux portes du château après que j'eus caresser une dernière fois pour la soirée, ma belle jument.
J'ouvris les portes avant de m'engoufrer dans les sombres couloirs de cet immense demeure. Des gardes étaient postés absolument partout et me regardaient tous avec leur habituel air neutre sur le visage. De véritables statues. À se demander si ils clignaient bien des yeux. Je ne m'en préoccupais pas plus de cet énigme sans réponse que j'arrivais déjà en face de la porte qui s'ouvrira sur la salle de trône. Je ne pris même pas la peine de frapper que je les ouvrais dans un grand fracas.