Voilà à quoi pensait Lucie pendant son cours de géographie sur les inégalités sociales. Elle avait complètement décroché.

Lucie est en cinquième et est déjà en avance par rapport aux autres élèves de sa classe. Elle est très timide et ne participe que très rarement. Les travaux d'oral sont sa hantise. Mais elle ne montre pas ses facultés, justement par sa non-participation en cours mais aussi par ses résultats. Elle préfère penser au monde plutôt que travailler. Elle est souvent dans la lune, à toujours se poser la même question : comment rendre le monde meilleur. Elle se projette dans des mondes qui n'existeront sans doute jamais, qui ne sortiront jamais de son esprit.
Elle est "differente" des autres par ses pensées mais aussi par ses goûts (musicaux, vestimentaires...). Elle était toujours mise à l'écart, mais elle ne sait par quel miracle, n'a jamais été harcelée.(PS : je ne suis pas du tout pour le harcèlement mais plutôt contre, à ne pas mal interpréter...😉) Elle ne savait pas pourquoi. Pourtant, se disait-elle, elle était un victime parfaite pour des gens comme ça, sans coeur, à qui leur vie se résume à détruire les autres.

- Lucie, peut tu répondre à ma question ?

-...

-comme d'habitude, tu n'ecoutes pas ! Lança sèchement la professeure.

-oui, je sais. Excusez-moi. Répondit Lucie.

-et à quoi pensais-tu, pour passer 45 minutes dans tes pensées ? Questionna Mme. Fyung.

-oh, à rien de tes intéressant madame.

-au contraire, ça devait l'être. Alors dit-le à la classe, répliqua la professeure de géographie.

Lucie hésita. Elle n'avait jamais parlé de ses pensées profondes à qui que se soit. Ni à sa famille, ni à sa psychologue (Oui, ses parents avait voulu qu'elle aille en voir une pour une raison inconnue), et encore moins au collège. Elle décida finalement de se lancer. De toute façon, en avait-elle le choix ? Elle ne pouvait dire non à sa professeure et ne savait pas mentir.

- très bien. J'étais en train de me poser une question et de réfléchir à une solution à celle-ci.
Lucie marqua un temps de pause, se leva de sa chaise et avança vers Mme. Fyung.

- Oui ? Demanda celle-ci.

-eh bien, je me demandais comment faire pour que le monde aille mieux, comment faire pour qu'il soit basé à cent pour cent sur la confiance. Comment faire pour qu'il n'y ai plus de jugements et surtout, comment faire pour qu'il n'y ai plus d'inégalités sociales.

Sa réponse laissa un blanc dans la salle de classe. Certains élèves ne l'avait jamais vu prendre la parole, et encore moins avec tant d'assurance.

C'est en se rasseyant qu'elle remarqua l'effet qu'elle avait produit sur ses camarades mais aussi sur sa professeure.
Elle en était fière. Car oui, Lucie voulait faire changer le monde, mais elle n'y arriverait pas toute seule.

Le silence commença à devenir long et gênant. Si au début, Lucie était fière de cet effet, elle commença à vouloir disparaître. Elle fut sauvée par la sonnerie.

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