Après les informations données par les médecins sur la santé de sa mère, Lucie et son père rentrèrent chez eux, le cœur lourd. 

Lucie voyait la peine dans le regard de son père. Ses parents étaient ensemble depuis plus de 20 ans. Tout se passait très bien entre eux, mais la vie en avait décidée autrement.

En rentrant, sans un mot, ils allèrent dans leur chambre, le regard triste.

Le lendemain, Lucie n'alla pas au collège, ni le reste de la semaine. Son père alternant entre son bureau et l'hôpital.

Quand Lucie rendait visite à sa mère encore endormie, elle lui parlait. De tout et de rien, de tout les sujets possibles et inimaginables. Tous les moyens étaient permis pour lui faire passer le temps. Car oui, Lucie le savait, sa mère l'entendait. Elle était peut être shootée aux médicaments, elle n'en restait pas moins totalement inconsciente. Alors, Lucie parlait, pendant des heures si elle le pouvait. Souvent, c'était les médecins qui la sortaient de force de la chambre de sa mère, lui disant qu'il faisait déjà nuit.

La semaine suivante, Lucie retourna au collège. Ses professeurs étaient au courant de ce qui était arrivé à sa mère, mais pas les élèves. Lucie ne le voulait pas.

Avec tous les événements présents, la collégienne en avait oubliée sa prise de parole devant sa classe. Se fut la surprise en entrant dans l'enceinte du collège. Tout le monde la dévisageait. Elle détestait ça. "Je ne suis pas une bête de foire ! Pensait-elle"

A la cantine, elle eut encore une surprise se prenommant Adrien. Il s'assit à côté d'elle mais ne parla  pas. Il avait l'air vexé. Lucie brisa le silence par un raclement de gorge.

-heu salut ? Demanda-t-elle, peu confiante

-oui c'est ça ! T'es pas là pendant une semaine et la seule chose à laquelle tu penses en me revoyant, c'est de me dire salut !

Alors la, s'en était trop pour Lucie. Elle était sur le point de perdre sa mère, et il se permetait de lui parler comme ça ?

- tu sais au moins pour quoi j'étais pas la pendant une semaine ?

-non et tu vas pas me le dire, parce que c'est trop dur pour madame de prévenir les autres !

-Mais en fait, t'es un pauvre type ! Je croyais que, tout les deux, on était sur la même longueur d'ondes, mais pas du tout en fait ! Je croyais que ton rêve c'était d'aller sur une planète ou il y avait la paix et où on ne jugeait personne ! Mais je le suis trompée... Je suis trop naïve...

Lucie baissa la tête, attristée. Adrien était son seul ami et c'était dans la période la plus difficile de sa vie qu'il la laissait tomber.

Elle se leva et quitta la table, sans rien avoir mangé.

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