Chapitre 8

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     Avant de passer le seuil de la porte, elle se retourna pour m'observer et souffla que j'étais vraiment mignon lorsque je dormais.

     Les deux jours suivants passèrent relativement vite. Nous avions reçu des requêtes de notre village avant de partir que nous devions exécuter une fois arrivés. La plupart de notre temps libre se déroulait en compagnie de Kankuro et de Temari qui nous faisaient découvrir la ville pendant que Gaara tenait son poste de Kazekage. Ce dernier n'avait malheureusement pas eu le temps de faire une pause hormis la visite de nos chambres et les repas que nous partagions en soirée.

     À l'aurore du troisième jour au village du sable, nous fûmes convoqués dans le bureau de notre hôte. En effet, nous devions bientôt quitter cet endroit pour revenir à Konoha : se passer de ninjas pendant une durée trop importante n'était pas concevable pour l'équilibre d'un village, quel qu'il soit.

     Le génie manieur de marionettes nous reçut et nous expliqua que nous partirions dans la matinée avec une escorte jusqu'à la frontière entre le pays du vent et celui du feu. Nous acquiesçâmes, Chōji prit un gâteau dans un bocal sur la table, remercia les frères No Subaku* et nous nous dirigeâmes en direction de nos chambres pour ranger les traces de notre passage.

     Lorsque l'heure se présenta, je sortais de ma chambre et fus arrêté par quelqu'un. Je relevais la tête et reconnus immédiatement les grands yeux verts qui me scrutaient. Temari se dressait devant moi, m'attrapant un bout de ma veste pour me retenir. Elle baissa les yeux d'une manière inhabituelle et avait presque l'air fébrile.

     Était-ce un moment de faiblesse ou voulait-elle me demander quelque chose ? Je ne le savais, et je n'eus pas le temps de lui demander qu'une voix féminine provenant du bout du couloir m'appela. C'était Ino qui me demandait d'accélérer le pas sinon nous n'allions pas partir assez tôt.

    Une fois aux portes de Suna, une équipe de ninjas constituées d'un genin et de trois chūnin. Temari arriva quelques minutes plus tard, la tête relevée mais portant dans le fond de ses yeux une tristesse visible. Elle jeta un regard à Ino qui hocha de la tête et qui se dirigea vers moi. Elle me chuchota inquiète mots, cinq mots prononcés dans le vent mais qui allaient considérablement changer mon programme à venir.

    « Elle a besoin de toi, m'adressa ma coéquipière dans le creux de l'oreille.

– C'est-à-dire ? lui répondis-je déboussolé et fiévreux.

– Reste ici avec elle. Pour quelqu'un d'un qi incomparable, tu ne comprends vraiment rien... »

    Elle retourna au côté de Chōji tout en laissant un écart entre nous comme pour le faire comprendre qu'il fallait que j'aille discuter avec Gaara immédiatement. Je mis un pas en avant vers l'homme aux cheveux rouges tandis qu'Ino et Chōji souriaient et que la princesse des lieux m'imitait.

     Je m'avancais vers le Kazekage et je sentais ma tête bouillir. J'étais pris de quelques vertiges que j'essayais de dissimuler pour que celle qui m'avait veillé ne s'en aperçoive. Était-ce le stress de m'apprêter à dire quelque chose que j'espérais ne jamais avoir à redire ne serait-ce qu'une fois dans ma vie ou était-ce cette maladie faiblarde qui me trouvait à son goût ? Je n'en savais rien.

     Une fois arrêté devant celui qui signifiait l'amour, j'inspirais et me lançais.

     « J'aimerais beaucoup rester encore quelques temps avec vous, articulais-je avec difficulté. Ma voix était tel un murmure et je sentais le sable qui se derobait sous mes pieds.

Mémoire vagabonde [Shikatema]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant