Chapitre 2

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     Dans l'obscurité, elle semblait presque souriante et apaisée. Ainsi s'acheva ma première journée en compagnie de Temari.

     Des faisceaux de lumière traversaient la fenêtre sur laquelle un rideau avait négligemment été fermé. Dehors, la vie commençait à s'animer et la faune réalisait son orchestre matinal.

     Le réveil auprès d'elle fut laborieux. J'ouvrais les yeux, agressé par les quelques rayons de soleil et remarquais que les siens me regardaient ; une petite étincelle à peine visible régnait dans son regard. Nous étions collés et nos mains étaient toujours liées.

     Je me mis à rougir et me levai silencieusement afin d'ouvrir la fenêtre. Je me dirigeais ensuite à l'extérieur de la chambre pour aller dans la cuisine. Elle me suivit sans rien dire, puis s'installa après s'être fait un thé au jasmin.

     « Où veux-tu qu'on aille aujourd'hui ? lui demandais-je.

– Je ne sais pas tellement, je ne connais pas Konoha.

– L'Hokage m'a dit qu'ils t'avaient retrouvée dans la forêt. Tu veux qu'on aille y faire un tour pour voir si tu reconnais un peu le décor ? proposais-je.

– Pourquoi pas, répondit-elle. »

     Après avoir fait la vaisselle, nous nous dirigeâmes vers la forêt de Konoha. Les feuilles volaient, une fine brise soulevait les mèches rebelles de la blonde qui m'accompagnait et les arbres ondulaient gracieusement autour de nous. Cette vision était magnifique.

     Je me retournais de temps en temps pour observer la ninja de Suna. Un faible sourire éclairait ses lèvres, dont l'expression était plus ou moins de marbre depuis le matin. Je ne saurais dire pourquoi mais elle semblait un peu plus vivante que la veille.

     Malgré tout, son anxiété était encore présente. Cela pouvait être compréhensible : se retrouver dans un village voisin, n'ayant pratiquement plus aucuns souvenirs n'était guère rassurant, même pour la plus forte ninja.

     Voyant Temari tanguer dangereusement, je décidais de m'arrêter à proximité d'une source pour qu'elle se repose. L'eau claire reflétait parfaitement le ciel, particulièrement dégagé.

     « Tout va bien ? lui demandais-je doucement en me tournant vers elle.

– Ça va, ne t'inquiète pas. J'étais juste étourdie par la densité de feuillages...

– Pas très valable comme excuse, Tema.

– Arrête de t'inquiéter pour un rien je ne suis plus une enfant ! Et puis d'ailleurs depuis quand me donnes-tu un surnom, pleurnichard, répliqua-t-elle d'un ton joueur.

– Cette réflexion est typique de la Temari que je connaissais, à croire que tu reviens peu à peu à toi, remarquais-je.

– Oh, eh bien, je- sûrement, balbutia-t-elle. »

     Elle s'était brutalement renfrognée, comme si elle me cachait quelque chose. Après ce cours échange, elle se leva et m'intima de faire la même chose. Nous marchions pendant quelques minutes supplémentaires pour retourner dans l'enceinte du village.

     L'après-midi passa vite. A vrai dire, nous tournions en rond. Il était dix-sept heures et nous avions déjà fait le tour de Konoha pour la seconde fois.

Mémoire vagabonde [Shikatema]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant