Chapitre 18 : Boxing Day

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Le cri résonna dans la tour de Griffondor se répercutant dans les cages d'escalier, le bruit rebondissant sur les pierres de taille, qui refusaient d'absorber cet horrible son, mais le renvoyaient encore et encore et encore, l'amplifiant de façon telle qu'il augmentait exponentiellement à chaque répétition.

Au centre du cri de Harry se trouvait la terrible ignorance. Est-ce que le sortilège mortel avait atteint quelqu'un ? Qui ? Harry se souvenait de Sirius d'accord avec Rogue disant que si deux Lucius Malfoy apparaissaient quand Voldemort invoquait les manges-morts, ce serait un désastre.

Et c'était exactement ce qui s'était passé.

Harry s'assit, sa tête remplie d'une douleur aveuglante.

Draco Malfoy était-il mort ?

Etait-ce Lucius Malfoy ? Rogue ? Sirius ?

La sueur coulait à torrent sur le visage de Harry, son cou, sa poitrine et son dos. Il se cramponnait à l'amulette du basilik, pensant à Ginny, Ginny. Si Malfoy était mort à cause de lui, elle le haïrait.

C'est de ma faute. Tout de ma fau...

« Harry ! » cria Hermione. Il l'entendit débouler dans la chambre, haletante, ayant l'air d'avoir couru aussi vite qu'elle le pouvait en descendant les escaliers des filles et en remontant ceux des garçons. Elle écarta les rideaux du lit, le trouvant assis, transpirant à profusion, l'air fiévreux et malade. Elle n'avait pas mis ses pantoufles, ni sa robe de chambre par-dessus son pyjama de flanelle bleue. Ses boucles étaient désordonnées et ses yeux flamboyaient. Elle tenait sa baguette devant elle, avec l'extrémité allumée.

« Harry ! » dit-elle encore. « Est-ce que ça va ? » Elle mit sa main sur sa joue, puis tenta de passer un doigt sur sa cicatrice. Il hurla à nouveau, repoussant sa main, mettant sa tête dans ses mains et se recroquevillant sur le lit, se balançant d'avant en arrière. Elle recula. Après quelques secondes, il la regarda. Il pouvait dire qu'elle était terrifiée. Il déglutit.

Harry essaya de s'asseoir, passa ses doigts dans ses cheveux. La pièce avait l'air étrange à la lumière de la baguette d'Hermione. Il n'y avait pas de nuages à Douvres dans son rêve, mais à Poudlard, le ciel était recouvert d'un tapis gris. Une autre tempête de neige s'annonçait. La lumière de la lune ne passait pas les nuages. La chambre aurait été dans l'obscurité totale sans la lumière de la baguette.

Il la regarda. « Je vais aux toilettes. » dit-il en tremblant, se levant lentement, allant vers la porte comme s'il venait juste d'apprendre à marcher. Elle s'assit sur le bord du lit pour l'attendre.

Harry traversa le couloir, se tenant au cadre de la porte, allant dans la petite pièce dallée. La magie de Poudlard détecta sa présence et les chandelles sur les murs et suspendues au haut plafond revinrent à la vie (Tout le monde ne pensait pas à prendre sa baguette pour aller aux toilettes). La lumière lui fit mal aux yeux, et il s'avança jusqu'à un lavabo, louchant, s'appuyant lourdement dessus , le regardant. Il ressemblait à tous les lavabos de Poudlard. Il ressemblait au lavabo des toilettes de Mimi Geignarde qui conduisait à la Chambre des Secrets, où Ginny (et lui) avaient failli mourir.

A ce moment, cela lui semblait avoir été le pire jour de sa vie, quand il avait découvert que Ginny était dans la chambre, probablement morte. Assis dans la salle commune avec ses frères, attendant, avec ce sentiment montant de crainte dans la poitrine...

Depuis lors, il avait tué le basilik et l'avait sauvée, et sauvé Sirius et Buck l'hippogriffe. Et ensuite...Il y avait Cédric.

Harry ouvrit le robinet d'eau froide, tenant ses mains sous l'eau, se penchant au-dessus pour éclabousser sa figure. Il cria quand l'eau toucha sa cicatrice. Les gouttes qui avaient atterri dessus s'étaient vaporisées. Il tressaillit, se regarda dans le miroir. Même s'il ne portait pas ses lunettes, il était assez proche du miroir pour ne pas avoir de problème pour se voir. Sa cicatrice était rouge et semblait palpiter. La peau autour était assez rose et inflammée. Ses pupilles étaient dilatées, ne laissant qu'une fine marge de son iris vert autour du noir. Il avait une légère ombre sur son visage. Il utiliserait simplement sa baguette pour se raser demain, comme Ron le faisait. Pas de métamorphose.

Harry Potter et le Serpent PsychiqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant