Chapitre 26 : Dépendance et état de manque

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La vie reprit son cours normal. Harry se levait tous les jours, allait courir avec Hermione, allait en cours, faisait ses devoirs, et supportait Rogue continuant à l'humilier en public alors qu'il lui donnait en fait d'assez bonnes notes. Il allait au club du duel, aux réunions de préfet et retrouvait MacGonagall une fois par semaine. Il suivait aussi les entraînements de Quidditch, mais Ron était en fait celui qui produisait les stratégies et les plans pour battre Serdaigle lors du match final de juin. Harry était content que Cho Chang aille bien et qu'elle rejoue bientôt attrapeuse. Le match suivant était fin avril, quand Serdaigle jouerait contre Serpentard. Il espérait qu'elle réduirait Malfoy à l'état de serpillière (bien qu'il n'ait aucune intention de la laisser battre Griffondor).

Flitwick appréciait son retour en classe. Harry avait demandé à Dumbledore s'il y avait maintenant une indication sur qui avait mis le sortilège antivol sur la porte de classe. Il dit qu'il n'en avait pas. Il voulait lui demander ce qu'il avait demandé à Rogue, si sa capacité à vaincre les sorts de douleurs venait de Voldemort, mais il s'arrêta à chaque fois. Il eut juste le pressentiment que cela allait être une autre question à laquelle Dumbledore ne voudrait pas encore répondre.

Lupin n'avait pas quitté Sirius depuis le jour du ceilidh. Sirius allait avec lui au travail toutes les nuits, pas seulement lorsque Lupin était un loup garou. Lupin s'inquiétait que Sirius soit seul si quelqu'un du ministère de la magie remontait jusqu'à lui. Il ne se faisait pas de souci pour lui-même, il était déjà persona non grata dans le monde de la sorcellerie. Il était un opérationnel strictement officieux, travaillant pour Dumbledore parce qu'il le lui avait demandé. La plupart du temps, c'était juste un loup garou qui devait travailler comme veilleur de nuit dans un entrepôt pour payer son loyer et acheter sa nourriture.

Le monde semblait aussi avoir oublié la station de métro de Westminster. Harry sentait que cela faisait trop de chose que les gens voulaient laisser passer. Ils ne pensaient pas aux gens qui n'avaient pas le choix, aux gens qui avaient perdu des êtres aimés dans le métro, ou à Madame Rosmerta ayant reconstruit les Trois Balais (bien qu'il ne l'aime pas beaucoup, il s'attendait à ce que le pub manque beaucoup au village). Bien sûr, Dumbledore avait dit après ce jour que toute visite à Pré-au-lard serait annulée jusqu'à nouvel ordre. Harry supposa qu'il fallait s'y attendre, et qu'il avait averti que cela pouvait arriver, en septembre.

Harry se demanda si c'était comme cela pour ses parents quand ils étaient à l'école et que Voldemort avait encore son pouvoir. Des interrogations constantes, attendant le prochain désastre, ne sachant pas s'il vous touchera personnellement ou sera quelque chose que vous pourrez réussir à repousser au fond de votre cerveau parce que ce ne sera pas votre s?ur qui aura perdu un ?il, votre père qui aura été torturé ou tué.

Lors du premier cours qu'ils eurent avec Maugrey après le ceilidh, il était inhabituellement calme et réservé. Il les avait tous regardés quand ils étaient rentrés en classe et avaient pris place.

« Aujourd'hui » commença-t-il, « nous n'allons pas faire de sorts, de maléfices, de stratégies de défense ou de contre-charmes. Ce que je veux faire aujourd'hui est découvrir si vous êtes une personne différente maintenant, en ayant vu le mal d'assez près. »

Il marcha lentement autour de la salle, sa jambe de bois frappant bruyamment le sol. Son bon ?il regarda tour à tour chacun d'entre eux. Son ?il magique, pour une fois, sembla être synchrone avec lui. Ron n'avait pas l'air à l'aise. La coupure sur sa joue avait assez bien guéri, mais il y avait une fine ligne visible à cause de ses tâches de rousseur. Il y avait une sorte de bord maintenant, sur sa joue, une ligne où les moitiés de certaines tâches de rousseur ne concordaient pas. Il avait décidé de se laisser pousser la barbe pour le cacher. Maintenant il avait le début d'une barbe et d'une moustache rousses brillantes, ce dont Harry avait entendu Parvati se plaindre. Elle ne partageait évidemment pas l'opinion d'Hermione sur les barbes rousses.

« Bien ? » aboya Maugrey, les faisant sursauter. « Qui était aux Trois Balais quand cela a sauté ? J'y étais, mais j'étais occupé à garder l'?il sur ces maudits Mangemorts et à essayer d'éviter aux gens d'être tués. » Seuls Ron et Parvati levèrent la main. Maugrey vint vers eux. Ils étaient assis ensemble près des fenêtres. Il regarda Parvati. Cela semblait la mettre mal à l'aise. « Tu n'as pas l'air de te porter trop mal. » lui dit- il d'un ton l'écartant. Puis, il prit le menton de Ron dans sa main ridée, et tourna sa tête afin qu'il puisse voir sa joue droite. « Cicatrice presque indétectable. Bien. Mais comment cela t'a-t-il fait sentir quand le toit s'est effondré, quand tu t'es retrouvé sous les décombres ? Comment cela va affecter ton attitude envers la magie noire et les gens qui la pratiquent ? »

Ron regarda Parvati, puis Maugrey. Harry le regardait. Ron n'avait jamais fait face à quelque chose comme cela avant. Il s'était sacrifié pour que Harry et Hermione puissent passer l'échiquier enchanté de MacGonagall quand ils étaient en première année, mais c'était Harry qui avait fait face à Quirrell et à un Voldemort affaibli. Et Ron était de l'autre côté de l'éboulis dans la Chambre des Secrets pendant que Harry combattait le basilik pour sauver Ginny. Il avait été tiré dans le tunnel menant à la cabane hurlante par Sirius sous sa forme canine, et il s'était cassé la jambe et était arrivé face à face avec Queudver, mais c'était un Queudver malade, terrifié. Et Ron habituait encore son esprit à ce que ce petit homme soit le rat de compagnie avec lequel il avait dormi dans son lit. Il n'avait jamais été pris dans une attaque terroriste jusqu'à maintenant, il n'avait jamais vraiment fait face à Voldemort, ou même à un souvenir de Tom Jedusor à seize ans comme Ginny avait dû le faire.

Ron baissa les yeux. « Je ne sais pas. Je crois que je pense certaines choses sur les Mangemorts encore plus fort qu'avant. » dit-il doucement.

« Comme quoi ? » Maugrey parlait d'une voix moyenne, comme s'ils avaient une conversation privée. Ron haussa les épaules.

« Bien, j'ai toujours pensé que c'étaient de vrais lâches, se cachant derrière le pouvoir de Vous-Savez-Qui, et des masques et des capes avec des capuches. Rôder et faire tomber un bâtiment sur un groupe de gens innocents semble être juste une autre chose lâche à faire. »

« Êtes-vous plus vigilant maintenant que cela vous est arrivé ? »

Harry se souvint de Croupton disant 'VIGILANCE CONSTANTE !' quand il prétendait être Maugrey. Ron eut l'air irrité.

« Comment la vigilance aurait pu me sauver samedi ? On ne pouvait rien voir de l'intérieur du pub. Vous seul les avez vu grâce à votre ?il. » Ron n'avait jamais parlé ainsi à Maugrey, mais Maugrey ne semblait pas bouleversé par cela.

« Exactement. Comment la vigilance aurait pu sauver quiconque ? Quiconque sans ?il magique, c'est un fait. » Il sourit brièvement. « C'est ce qu'est le terrorisme. Il prend les gens par surprise, et même si vous n'êtes pas pris dans l'attaque, les effets psychologiques peuvent être aussi préjudiciables. Si vous êtes un membre du groupe qui a été attaqué, vous êtes maintenant terrorisé parce que vous avez besoin de vous inquiéter constamment de quelqu'un vous attaquant. C'est le vrai but des attaques terroristes autour du monde. Les musulmans attaquent les juifs, les juifs les musulmans, les protestants les catholiques, et les catholiques les protestants. Les fanatiques de toutes sortes attaquent les gens à la peau noire ou ayant une autre caractéristique qu'ils n'aiment pas. Et la chose suivante que vous savez, c'est que toute personne qui partage cette caractéristique a des cauchemars, s'inquiétant de savoir si elle va être la prochaine, ou si cela va être quelqu'un qu'elle aime. Voici l'effet réel du terrorisme. Le nom explique tout : il nous attaque avec nos propres terreurs. Les épouvantards aiment fourmiller dans les lieux où il y a eu des attaques terroristes. Il se cachent dans les coins hors de portée et attendent d'être découverts par des gens dégageant les débris ou recherchant les corps. Et les gens dans ces situations vont avoir du mal à pouvoir rire et à dire 'Riddikulus !'. Voilà ce que cela coûte. »

Parvati baissa ses yeux vers ses mains, sur son bureau et déglutit. Elle chuchota. « Je continue à avoir des cauchemars. Je suis encore sous la poutre, et j'appelle, j'appelle, et personne ne m'entend. »

Ron mit sa main sur la sienne. Elle le regarda et les larmes commencèrent à couler sur ses joues. « Et je ne savais pas où tu étais, » dit-elle à Ron la voix maintenant prise « ou si tu allais bien. »

Ron tira sa chaise plus près d'elle et passa son bras autour de ses épaules. Elle mit sa tête sur son épaule, pleurant sans retenue, pendant qu'il la tenait et qu'il lui passait la main dans le dos. Harry ne pouvait pas regarder. Il regarda Hermione, qui avait l'air très éprouvée, pire que lorsqu'elle avait vu que Ron allait bien. Elle se tourna ensuite vers Harry, et la détresse dans ses yeux était écrasante. Il déglutit et essaya de regarder ailleurs, mais il ne le put. Quand Maugrey parla à nouveau, il sursauta.

« Maintenant, cette fois, personne n'est mort, ni même n'a eu de blessures sérieuses. Mais maintenant que Voldemort est de retour, c'est juste une question de temps avant qu'il touche à nos vies à tous d'une façon plus tangible. Vous devrez y faire face quand cela viendra. Que cela signifie être blessé vous-même, ou mourir, ou survivre, vous devrez y faire face. De ces trois, lequel pensez-vous être le pire ? »

Seamus, qui était chez Honeydukes quand les Trois Balais avaient explosé, haussa les épaules avec désinvolture et dit « Mourir. »

Harry avait l'impression que ce n'était pas la réponse qu'attendait Maugrey, et il se prépara à ce que le vieil homme beugle « FAUX, FINNIGAN ! ». Mais étrangement, cela n'arriva pas. Maugrey avait perdu beaucoup de son entrain aujourd'hui. Il fixa Seamus pendant une pleine minute, pendant que celui-ci se tortillait sur son siège, attendant ce qu'il devait aussi penser être un inévitable cri de dédain. Mais le dédain était très silencieux cette fois.

« Mourir. » marmonna Maugrey, secouant sa tête. « Aucune imagination. Vous pensez aussi que mourir est pire que recevoir un baiser d'un détraqueur, n'est-ce pas ? » Seamus se tortilla encore plus. « Je dirais » continua Maugrey, « qu'être blessé, fonction de la nature de la blessure, et survivre sans une égratignure sont bonnet blanc et blanc bonnet, et mourir est la dernière extrémité. Si l'on peut dire ainsi. »

Lavender avait l'air ennuyée, gribouillant avec sa plume et grimaçant. Elle regardait Ron et Parvati, qui semblaient dans leur propre petit monde. Parvati pleurait encore sur Ron, et il lui caressait le dos, et lui murmurait quelque chose, les yeux humides des larmes retenues.

« ET OU ETIEZ VOUS ? » beugla soudain Maugrey à Lavender, faisant encore une fois sursauter tout le monde. Elle releva brusquement la tête vers lui, son teint beige pâle habituel virant à l'ivoire pâle.

« Je. Je ne suis pas allée au village Samedi. » chuchota-t-elle. Maugrey acquiesça.

« Et maintenant, vous pensez probablement que vous avez manqué tout le spectacle. Typique. Mais quand j'ai dit 'survivre', je voulais dire ETRE LA et ne pas être blessé. Si vous êtes blessé, d'accord, vous avez des problèmes. Vous devez vous faire soigner, ou .. » il montra sa jambe et son ?il « obtenir des prothèses. » Il revint à son bureau. « Mais si vous êtes là-bas et que le type à votre gauche meurt, que celui à votre droite se retrouve à l'hôpital, avec la moitié du cerveau en moins, et que vous allez physiquement bien, qu'allez-vous faire avec votre culpabilité du survivant ? Pourquoi est-il mort et pas moi ? Pourquoi est-ce qu'elle va passer le reste de sa vie avec un seul bras quand j'en ai encore deux ? Et bien sûr, la grande question : pourquoi suis-je vivant ? »

Il s'appuya contre le bureau. « Nous sommes face à une période sombre. Vous allez vous retrouver face à face avec le mal, et vous devrez choisir un camp. Vous devrez surmonter la culpabilité du survivant, la peur de mourir ou d'être mutilé juste parce que vous vous levez et que vous faites votre train train quotidien. Ce ne sera pas facile. Mais vous vous avez les uns les autres. » dit-il, marchant vers Ron et mettant sa main sur son épaule. « C'est l'arme la plus importante que vous ayez. Je vous ai fait vous attaquer les uns les autres avec des sorts et des maléfices, bien sûr, mais quand c'est fini, vous êtes encore amis, n'est-ce pas ? Membres de la même maison, unis. »

Il alla devant Harry et se tint devant lui. « Ce petit Flitwick est un garçon à surveiller, n'est-ce pas, Potter ? » Harry le regarda et acquiesça, la gorge serrée. « Plus burné que tous les Mangemorts mis ensemble, à mon humble opinion. » Plus tôt dans l'année scolaire, beaucoup auraient été choqué par son langage, mais ils s'y étaient habitués maintenant. Il n'était définitivement comme aucun professeur qu'ils avaient jamais eu, même Croupton quand il prétendait être Maugrey.

« Il n'a pas eu peur d'exprimer le fond de sa pensée et de se lever pour quelqu'un qu'il savait faussement accusé. Nous avons besoin que plus de gens montrent cette sorte de force de caractère maintenant. Nous devons être unis, et forts. Nous aurons des pertes et des cicatrices, c'est certain. Et vous serez là les uns pour les autres, vous aidant à travers les mauvais moments. Mais ne laissez pas le terrorisme vous paralyser, ou ils auront gagné. Et plus que tout, continuez à combattre le mal qui est en vous, le besoin de urgent de dire 'Oh, diable. Est-ce que cela a de l'importance ?' »

Puis sa voix devint plus douce, mais plus inflexible. « Cela a de l'importance. »

Il se tourna, marcha à nouveau vers le devant de la classe, bougeant son ?il magique sur chacun, tour à tour. Sa voix était encore plus douce. La pièce était complètement silencieuse.

« C'est tout ce qui a de l'importance. »

* * * * *

Les vacances de Pâques arrivèrent. Cinq des première année restaient : Andy et Amy Donegal, Will Flitwick, Jules Quinn, et Gillian Lockley. Les camarades de chambre de Ginny restaient toutes, mais Ginny et Ron rentraient chez eux. Fred et George restaient, devenant finalement un peu plus sérieux au sujet de leur ASPIC. Angelina et Alicia restaient pour la même raison. Seamus et Neville prévoyaient de rester, ainsi que Katie et Colin. Harry et Hermione restaient bien sûr, mais pas Parvati ni Lavender. Harry entendit Ron et Parvati parler de sortir à Ottery St. Catchpole durant les vacances. Il espérait qu'il y ait plus de chose à faire là-bas qu'à Pré-au-lard. Harry savait que Draco Malfoy rentrait aussi chez lui, et il se demanda si lui et Ginny allaient aussi se rencontrer dans le village près des Weasley.

A la moitié de la semaine de vacances, Harry était debout tard, près du feu dans la salle commune. Hermione travaillait sur un essai de potions à une table éloignée tandis que Neville et Seamus jouaient à la bataille explosive et que Fred et George spéculaient sur la dureté des ASPIC. Il y avait un bas murmure réconfortant dans la pièce, occasionnellement ponctué par les explosions venant de la direction de Neville et Seamus. Pour une fois, Neville n'était pas dans le donjon en train de travailler ses potions. Il avait dit à Harry qu'il s'accordait une semaine de répit, il voulait vraiment se relaxer pendant les vacances. Neville n'était pas le premier choix de personne de Seamus pour jouer, mais Dean était parti pour la semaine, alors Seamus avait soupiré et lui avait demandé. Neville n'avait jamais joué avant (personne ne lui avait jamais demandé avant), alors il avait sauté sur la chance. Harry pensait qu'il avait l'air étrange et nerveux. Il y avait quelque chose de pas vraiment net sur le teint de sa peau et la couleur de ses yeux.

Harry s'était endormi sur son livre, son cadeau de Noël offert par Ron. Quand il releva la tête, il ne restait plus personne dans la salle. Il regarda sa montre : il était presque deux heures du matin. Pourquoi est-ce que Hermione ne l'avait pas au moins réveillé et dit d'aller au lit, se demanda-t-il. Il bailla grandement, et s'étira, prit le livre, qui était tombé par terre et avait la reliure qui avait craqué. Il fronça les sourcils en le voyant. Ce n'est pas bon, pensa-t-il.

Il entendit un bruit de pas dans l'escalier du dortoir des filles et il leva les yeux. Hermione arrivait dans la salle commune. « Harry ? Tu n'es pas allé au lit encore ? »

« Je me suis endormi en lisant. » Il lui montra le livre. Elle vint et l'examina, fronçant aussi les sourcils.

« Reliure cassée » murmura-t-elle. « Ce n'est pas bon. » Harry sourit. Parfois, il pensait qu'elle était télépathe. Il la regardait maintenant, dans sa chemise de nuit et sa robe de chambre, espérant qu'elle ne l'était pas, ou elle saurait ce à quoi il pensait.

Soudain elle lui sourit et rampa sur ses cuisses. Bien, l'idée qu'elle n'est pas télépathe ne tient pas, pensa-t-il, comme elle tirait sa tête vers la sienne en un baiser profond. Il grogna joyeusement. Ils avaient eu un peu plus d'opportunités depuis que les vacances avaient commencé de s'en aller seuls pour quelques baisers, mais tant que le reste de l'école était éveillé, il y avait toujours le risque d'être pris ensemble dans une situation incriminante.

Il enroula ses bras autour d'elle maintenant, la rapprochant de lui autant qu'il le pouvait, sentant sa main caressant sa cuisse, se souvenant de Ginny faisant cela à Malfoy. Il descendit ses lèvres, et elle l'aida et défaisant quelques boutons de sa chemise de nuit. Harry soupira à la vue du résultat. Elle avait sa bouche dans ses cheveux, sa respiration changeant comme il descendait ses lèvres plus bas.

« Harry ? » dit-elle doucement. Il ne répondait pas avec des mots. Il lui fit une sorte de « huh ? » pendant qu'il utilisait sa bouche d'une autre manière. Cela semblait suffisant pour elle cependant, comme elle continua. « Tu sais ce qui me manque vraiment ? Être dans le même lit que toi pour dormir. »

Il releva la tête maintenant, la regardant, se demandant ce qu'elle suggérait exactement. Il déglutit, se souvenant la veille du Nouvel An, avant que Sirius les ait interrompus. Pourrait-il réussir à faire cela encore ? Sans perdre la raison ?

Son c?ur battait douloureusement dans sa poitrine. « Ce.Ce serait bien. Sauf que nous ne sommes pas les seuls ici maintenant. Neville et Seamus sont endormis là-haut. »

Elle lui sourit avec d'un air provoquant et lui pinça la joue. « Mais j'ai tout mon dortoir pour moi toute seule. »

Harry n'y avait pas pensé. Son c?ur battait plus fort maintenant, il lui faisait plus mal. Ses oreilles bourdonnaient. Il déglutit. « Mais.et si quelqu'un me voie sortir de là demain matin ? »

Elle haussa les épaules. « Monte dans ton dortoir et prends ta cape d'invisibilité. » Bien sûr ! pensa-t-il. Son cerveau était comme saturé. Comment pouvait-elle être si calme ? A moins que. elle veuille vraiment seulement dormir avec lui. C'était probablement cela. C'était tout ce qu'elle avait dit. C'était tout ce qu'elle voulait, simplement se blottir confortablement. Harry sentit qu'il devrait objecter, insister que c'était plus sage pour lui de dormir dans son propre lit. Il ne voulait pas passer toute la nuit à être frustré (bien qu'il n'y ait aucune garantie qu'il ne passerait pas la nuit dans son propre lit en étant frustré).

Mais il ne pouvait pas arriver à rejeter son plan. Il acquiesça, la gorge serrée. « Je te retrouve en haut dans quelques minutes. » Elle sourit et lui embrassa la joue, puis se leva, reboutonnant sa chemise de nuit. Elle monta l'escalier du dortoir des filles sans se retourner. Harry pensa simplement à courir. Sortir par le trou du portrait, descendre les escaliers, sortir du château, se changer en griffon d'or et s'élancer dans le ciel, voler au-dessus du lac et de la forêt.

Mais au lieu de cela, il monta les escaliers jusqu'à son dortoir d'un pas vacillant, et se déshabilla pour se coucher, ne gardant que son caleçon, attachant lâchement sa robe de chambre et redescendant en bas pieds nus, portant la cape. Avant de monter l'escalier du dortoir des filles, cependant, il eut une pensée. Il tira Sandy de sa manche et la leva pour lui parler.

« Sandy? »

« Oui, Harry Potter? »

« Je ne vais pas te porter pour dormir cette nuit. Tu seras au chaud. Je vais te laisser ici près du feu. »

« Pourquoi ? »

« Bien. Je préfèrerais ne pas rentrer dans les détails. Cela ne te dérange pas, n'est-ce pas ? »

« Je suis simplement curieuse de savoir pourquoi . »

« Désolé Sandy. »

Il la posa devant le foyer. S'il ne faisait pas cela. mais il sortit la pensée de son esprit. D'une certaine manière, laisser Sandy ici donnait à tout un air de préméditation, comme un meurtre. Il déglutit encore et se leva, mettant la cape et montant l'escalier des filles.

Quand il atteignit la porte des cinquième année, Harry réalisa qu'il n'y avait jamais été avant. Il l'ouvrit avec précaution. Hermione avait éteint les bougies, mais la lune presque pleine éclairait brillamment la pièce. Il enleva la cape, puis la robe de chambre. Il s'assit sur le bord du lit défait. Les autres étaient proprement fait, l'air désertés. Il ne s'était jamais senti aussi nerveux de sa vie. Où était Hermione ?

La porte s'ouvrit et elle entra. Il supposa qu'elle devait être passée aux toilettes. Elle se retourna, sortit sa baguette et dit quelque chose que Harry ne pouvait pas entendre, agitant la baguette en direction de la porte. Sortilège de fermeture, pensa Harry. Puis elle eut une expression déterminée sur le visage, et Harry sourit. C'était la Hermione qu'il connaissait. Elle lui sourit aussi, encore visiblement nerveuse. Peut-être ne devraient-ils pas se mettre ce genre de pression sur eux, peut-être qu'ils devraient juste se coucher et dormir, peut-être.

Hermione desserra sa robe de chambre et la laissa s'ouvrir. C'était la seule chose qu'elle portait, et Harry haleta de surprise. Il ne pouvait pas croire à quel point elle était belle. L'idée de dormir disparut de son cerveau. Il avait essayé de l'imaginer tant et tant de fois depuis que Dudley lui avait tendu pour la première fois la photo qu'elle lui avait envoyée. Il avait mentalement enlevé le bikini dans sa tête, se demandant. mais c'était si différent. C'était réel. Elle était réelle. Elle se tenait, devant lui attendant quelque chose, l'air à deux doigts de pleurer s'il ne faisait rien, et cette simple pensée lui fit franchir la distance entre eux en un instant, et il la prit dans ses bras, leva sa bouche vers la sienne, poussa la robe de chambre de ses épaules, l'étreignant étroitement contre lui.

Les mains d'Hermione tremblaient comme elle recourbait ses doigts dans l'élastique de son caleçon, le poussant vers le bas. Il retira sa bouche de la sienne, et la pressa contre son cou, et il sentit l'air froid le toucher, et le tissu atterrir sur les pieds. Il le chassa du pied, desserrant son étreinte, mis seulement pour passer ses mains sur elle, pour explorer chaque pouce de sa peau comme il descendait ses lèvres plus bas le long de son corps, et elle rejeta sa tête en arrière, faisant, selon lui, les sons les plus beaux tandis qu'elle passait ses mains sur son corps.

Ils se tinrent ainsi pendant ce qui sembla être un long moment, les mains et les bouches errant partout, le c?ur battant la chamade, la sueur perlant sur la peau chaude seulement pour être léchée avec avidité. Puis Hermione le regarda avec de grands yeux.

« Harry », chuchota-t-elle. Cela semblait être un moment où chuchoter. « Je veux que tu enlèves quelque chose d'autre. »

Il lui donna un sourire en coin. « Désolé. J'aurais du y penser. » dit-il enlevant ses lunettes et allant les mettre sur la table.

Il revenait vers elle quand elle dit « Non, ce n'est pas cela. Harry. enlève le basilik. »

Il s'arrêta et regarda l'amulette sur sa poitrine, puis Hermione. Ses boucles étaient dépeignées, son corps était dessiné par la lumière de la lune, l'air extraordinaire, et il déglutit, sachant que même en se tenant comme cela devant lui, et en se tenant complètement sans défense devant elle, elle n'était d'une manière ou d'une autre pas convaincue qu'il la voulait elle, seulement elle.

Harry souleva la chaîne au-dessus de sa tête et la plaça délibérément sur la table, à côté de ses lunettes, puis alla sur le lit, lui tendant sa main. Elle marcha vers lui résolument, jetant encore ses bras autour de lui.

Tout semblait si bien maintenant. Harry était content qu'ils aient pu attendre cela si longtemps. Mais comme ils se touchaient, s'embrassaient et que leurs rythmes cardiaques s'accéléraient, Harry se demanda comment ils avaient pu attendre ? Comment n'avait-ils pas fait cela avant ? Comment n'avait-il pas passé sa bouche sur ses jambes, ses hanches, sa poitrine, ses côtés, son cou ? Comment ne s'étaient-ils pas déchirés les vêtements et attaqués l'un l'autre dans les couloirs du château, dans les salles de classe, dans la grande salle ? Comment avait-ils pu montrer tant de retenue ?

Le temps semblait aléatoirement ralentir et s'accélérer. Harry sentait qu'il ne pourrait jamais se lasser de passer ses mains et ses lèvres sur elle, jouant d'elle comme d'un instrument, sentant sa bouche et ses mains sur lui, une surprise sans fin. Après un moment, Hermione jeta sa tête en arrière et cambra son dos. Il la regarda, remonta et prit encore sa bouche. Son souffle était chaud comme l'enfer, ses gémissements un aria de désir. Elle le fixa, tremblante, essayant de reprendre son souffle. « Oh, Harry », chuchota-t-elle. « C'était. je veux dire. ma tête. »

Il sourit, la voulant plus que jamais. « Nous n'avons pas encore fini. » dit-il doucement, embrassant son menton. Elle acquiesça lentement.

« Je sais. Je veux juste dire. Le dessus de ma tête. a explosé. » haleta-t- elle.

« Dans le bon sens, j'espère. »

Elle sourit. « C'est peu dire. » fut tout ce qu'elle dit avant de tirer sa bouche vers la sienne. Puis elle rompit le baiser, le regardant. « Tu sais, on dirait que tu as déjà fait cela. » dit-elle insidieusement. « Voudrais- tu me dire quelque chose ? »

Mais c'était maintenant à son tour d'être insidieux. « Rien à dire. Sauf que j'ai. »

« Quoi ? »

« Fais cela avec toi avant. Dans ma tête. Seulement environ un million de fois. »

« Oh, c'est tout ? Je croyais que les adolescents pensaient constamment à cela. »

« Et pas les adolescentes ? »

Les yeux d'Hermione étaient dans le flou, perdus dans la passion, comme elle se baissa et passa avec douceur sa main autour de lui, le faisant haleter. « Seulement environ un million de fois. »

Il pressa à nouveau sa bouche contre la sienne, puis descendit vers sa gorge. Elle commença à s'enrouler en profondeur autour de lui, ses bras, ses jambes, bloquant ses chevilles ensemble dans le creux des reins de Harry comme elle le tirait finalement en elle, lui faisant ouvrir en grand ses yeux. Il ne s'était jamais senti aussi vulnérable. et aussi en sécurité, si protégé, si enveloppé.

Harry retourna au bal de Noël, la jolie fille avec Viktor Krum, et puis la voyant vraiment, voyant que c'était Hermione. Il réalisa qu'il n'avait jamais pensé à elle comme étant jolie avant cela. Et le bisou qu'elle lui avait fait sur le quai du train, avant qu'ils ne se séparent pour l'été. Elle n'était alors définitivement pas sous le coup d'un sort. Elle n'avait pas embrassé Ron. D'autres images sans liens venaient à son esprit. Hermione courant dans le parc à Surrey. Hermione travaillant dans le jardin à Privet Drive avec lui, des tâches de saleté sur les joues, la sueur coulant le long de son cou et plus bas.

Harry l'avait voulu l'été dernier, il l'avait voulu toute l'année, et maintenant, ils étaient finalement ensemble, vraiment ensemble, et il sentait que c'était ce qui aurait toujours dû être, même s'il ne l'avait pas vue, pas vraiment vue, pendant quatre années.

Le temps perdit toute signification. Finalement, il commença à pleurer, puis descendit ses lèvres vers les siennes, et elle gémit contre sa langue, frissonnant de tout son corps, et un moment plus tard, il s'effondra, embrassant son épaule, son cou, le lobe de son oreille, sa mâchoire. C'était comme l'opposé polaire du sort de Cruciatus. Il avait connu la douleur traversant son corps. Maintenant, il savait ce que c'était de sentir l'exact opposé dans toutes les fibres de son être.

La bouche d'Hermione était pressée contre son épaule, avec une succion chaude. Il se releva pour la regarder, puis bougea pour se mettre à son côté, la fixant encore, caressant le côté de son visage. Elle le regarda, rayonnante. Harry était plus heureux qu'il ne pouvait se souvenir jamais l'avoir été, se sentant comme s'il ne s'arrêterait jamais de sourire.

« Comment va le dessus de ta tête ? » demanda-t-il espièglement.

« Il vole quelque part au-dessus de la Forêt Interdite. » répondit-elle doucement, puis elle éclata de rire. Un vrai rire, pas un gloussement ou un rire aigu. Elle avait un rire de femme, il réalisa, pas de fille. C'était un merveilleux rire, venant du tréfonds d'elle et le faisant la vouloir toute entière à nouveau.

« Tu es si belle. » chuchota-t-il. Il fut surpris quand elle se renfrogna.

« Harry, tu n'as pas à dire cela juste parce que. »

« Hermione, arrête ça. Tu l'es. C'est un fait. Si tu te disputes avec moi, nous pourrions bien ne pas refaire cela. » la taquina-t-il. Un mensonge évident.

Elle souriait maintenant. « Tu me menaces déjà avec la frustration ? Tu me donnes un bout de Harry Potter et puis tu me le reprends ? » Maintenant, c'était à son tour d'être coquine. « Je pensais que c'était aux femmes d'utiliser le sexe comme arme. »

Il rit en la regardant. « Pas de menaces. Pas de jeux. Juste deux personnes très heureuses, se sentant très très chanceuses. »

« J'approuve cela. » acquiesça-t-elle, appuyant sa tête sur son torse et passant sa jambe par-dessus lui, son bras sur son estomac. Il la regarda comme elle fermait ses yeux, une expression paisible sur le visage, et il ferma les siens, précisément conscient de chaque point de contact entre leurs deux peaux, pensant à quel point c'était formidable, à quel point c'était parfait et merveilleux.

* * * * *

Harry se réveilla vers l'aube. La pâle lumière dans la chambre lui rendait possible de voir où se trouvaient son caleçon et sa robe de chambre. Il se dégagea d'elle avec précaution et s'habilla, mettant son basilik en dernier. Il prit sa cape d'invisibilité et alla s'asseoir au bord du lit, la regardant dormir. Il l'avait déjà regardé dormir avant, mais c'était différent. C'était une bien plus grosse affaire que de s'embrasser dans la salle de classe de sortilèges, ou que d'être devant la cheminée tard dans la nuit, ou même que de simplement dormir côte à côte pendant les vacances de Noël. C'était énorme.

Il lui caressa le bras, puis la secoua gentiment, chuchotant son nom. Elle remua finalement, regardant d'abord là où il avait été allongé contre elle, puis, comme elle retrouvait ses sens, elle réalisa qu'il était assis de l'autre côté. Elle se redressa en position assise, essayant de garder ses yeux ouverts. Le drap glissa jusqu'à sa taille, et Harry retint son souffle.

« Hermione, j'allais te dire que je dois partir, mais tu ne me facilites pas exactement la chose, en étant assise ici .avec si peu sur toi. »

Elle sourit puis se pencha pour l'embrasser. « Je crois que le mot que tu cherches est 'nue'. En fait, j'allais mettre une chemise de nuit et continuer à dormir. » Elle se leva, marchant vers sa garde-robe sans faire attention à comment elle était, tandis que Harry déglutit et luttait contre le besoin urgent de s'arracher ses habits encore.

Quand elle fut couverte par un long T-shirt, elle s'assit à côté de lui sur le lit et enlaça ses doigts dans les siens.

« Je dirais retrouvons nous pour courir à sept heures, mais nous avons déjà eu notre séance d'entraînement, ne crois-tu pas ? » Harry sourit. « Mais ne descends pas déjeuner sans moi, OK ? Je veux passer autant de temps que possible avec toi tant que c'est encore les vacances. »

Il l'embrassa légèrement, souriant encore. « Bien sûr. Je ne rêverais pas d'un seul repas sans toi. » Il fit une pause, se demandant comment aborder cela. « Hermione, j'ai besoin de te demander une paire de choses. As-tu. Es-tu allée voir Madame Pomfresh pour. »

« Oui. » dit-elle simplement. « Il y a deux mois. »

« Il y a deux mois ! »

Elle sourit timidement. « Je n'ai pas eu le cran de faire quoique ce soit avant la nuit dernière. Et même alors. j'étais vraiment nerveuse. Je m'attendais à ce que tu t'enfuies en hurlant dans la nuit. »

Il caressa ses cheveux avec sa main. « Oh, Hermione. comme si cela pouvait jamais arriver. »

Elle le regarda les yeux étincelants. « Qu'était l'autre chose que tu voulais me demander ? »

Harry n'était pas sûr de pouvoir demander cela maintenant. Cela semblait faire preuve d'un tel manque de foi. Mais. Il devait savoir. « Hermione. tu ne te sens pas comme si. tu étais sous l'effet d'un sort, n'est-ce pas ? »

Elle passa ses doigts dans ses cheveux, et le tira vers elle pour un baiser languide. Quand elle finit le baiser, elle le regarda dans les yeux. « Seulement sous le charme de Harry Potter. » dit-elle fermement.

Il déglutit et la regarda. « Ai-je déjà dit que tu ne facilitais pas mon départ ? »

Elle sourit. « Bien. Sauf que tu devrais vraiment y aller, avant que Neville et Seamus se réveillent. »

« Je sais. » Il se leva et enfila la cape d'invisibilité. Hermione prit la baguette et alla à la porte, annulant le sort de fermeture qu'elle avait mis. Elle l'ouvrit avec précaution, et regarda autour du palier.

« C'est désert. Vas-y. »

Avant de partir, il lui prit la main juste un instant, puis se glissa rapidement par la porte. Hermione cria un peu quand elle sentit le contact, puis elle rit.

« Être peloté par l'homme invisible. » dit-elle amusée . « Assez spécial. »

Il sourit sous la cape, ayant à faire un effort pour étouffer un rire. Il se sentait positivement étourdi. Il descendit avec légèreté l'escalier des fille, voulant sauter, et remonta avec précaution l'escalier des garçons, espérant que Neville et Seamus seraient encore profondément endormis, espérant qu'ils n'étaient pas allés voir son lit, puis la salle commune. Il espérait beaucoup de choses.

Mais les deux autres garçons ronflaient encore doucement derrière leurs rideaux quand il entra dans la chambre. Il enleva la cape et la plaça avec soin dans sa malle, puis enleva sa robe de chambre et grimpa dans son lit. Sans elle dedans, il semblait absurdement grand et désert. Harry remonta les couvertures jusqu'au menton, se souvenant d'elle, se souvenant de la nuit. Mais cela ne dura que quelques secondes avant qu'il ne fut bientôt endormi, un grand sourire figé sur son visage.

* * * * *

Harry se réveilla à nouveau à huit heures. Il ouvrit les rideaux de son lit et vit que Seamus était habillé et prêt à sortir.

« Oh ! Bonjour Harry. Je pensais que tu faisais la grasse matinée. Tu étais en bas assez tard, n'est-ce pas ? »

Harry acquiesça. « Je me suis endormi en lisant. Mais j'ai assez dormi maintenant. » Il se leva et alla vers sa garde-robe. Seamus partit. Pendant qu'il s'habillait, Harry écouta Neville respirer paisiblement dans son sommeil. Est-ce que Ginny pensait sérieusement à rompre avec Malfoy ? se demanda-t-il. Pensait-elle que Neville serait moins pressant sur une relation physique ? Harry pouvait voir que c'était possible. Il eut des difficultés à imaginer Neville peloter une fille. Tiens juste encore un peu, Ginny, pensa-t-il. Jusqu'à ce que le père de Malfoy soit à Azkaban.

Mais maintenant ses pensées passaient de Ginny à Hermione, qui avait seulement sept mois de plus que Ginny. Non seulement, elle avait été prête, mais elle avait plus ou moins orchestré la chose. Et elle pensait qu'il se serait enfuit dans la nuit ! Mais ensuite il se souvint s'être caché pendant les vacances de Noël. Il avait eu sa part de frousse aussi.

Il quitta Neville ronflant derrière ses rideaux et descendait dans la salle commune. Il ramassa Sandy du foyer. Quand il la prit, il dit joyeusement. « Bonjour, Sandy ! »

« Bonjour, Harry Potter. Pourquoi ne m'as-tu pas porté la nuit dernière ? »

« Bien Sandy. J'ai passé la nuit avec Hermione, et je voulais en quelque sorte qu'il n'y ait que nous deux. »

« Tu as déjà passé la nuit avec elle avant, avec moi sur ton bras. Pourquoi ne m'as-tu pas voulu la nuit dernière ? »

« C'était différent. »

« Comment était-ce différent ? »

Il fronça les sourcils. « Ca l'était simplement. Je ne sais pas comment te l'expliquer, ou même si les serpents peuvent le comprendre. »

Il leva les yeux et vit Hermione au pied de l'escalier des filles, son insigne de préfète sur sa robe, comme lui, rayonnante et lui faisant penser ' Sûrement quelqu'un va le remarquer.'

« Mes oreilles sifflaient. » lui dit-elle.

« Quoi ? Tu ne pouvais pas comprendre. »

« Non. Tout cela n'est que sifflement pour moi. Mais j'avais le sentiment que je savais de quoi vous parliez de toutes façons. »

« Je n'étais pas. je veux dire.. »

Elle lui sourit et rit. « Ne soit pas si nerveux avec moi, Harry ! Je plaisantais. » Il lui rendit son sourire, remettant Sandy autour de son bras. Personne n'allait se méprendre sur son rayonnement, pensa-t-il. Tout le monde va le voir.

Mais personne ne le vit. Ils s'assirent en face à la table de Griffondor pour prendre le petit déjeuner. Harry essaya de ne pas croiser son regard trop souvent. Il grogna merci quand elle lui proposa quelques pages de sa Gazette du Sorcier à lire. Il ne voulait pas vraiment la lire, mais ensuite, il vit qu'il y avait une section qu'il n'avait jamais remarquée avant, la section financière, appelée 'Votre profit quotidien'. Il parcourut les histoires sur les affaires de la sorcellerie qui marchaient, et sur celles qui étaient en banqueroute. (Une des maisons d'édition y était jusqu'au cou, écrite à l'encre rouge). Je devrais dire à Sirius d'investir un peu de mon argent, pensa-t-il. Ce serait mieux plutôt que ce qu'il dorme dans ma voûte.

Il voulait voler sur son Éclair de Feu pour quelque raison, mais il réalisa que Hermione ne serait probablement pas intéressée par s'asseoir et le regarder voler. Mais peut-être qu'elle voudrait voler avec lui. Il pensa à leur bref vol ensemble, quand ils s'étaient échappés de la classe de sortilèges par la fenêtre. Il avait volé depuis, pour montrer à MacGonagall qu'il le pouvait. Ils étaient allés à la limite de la forêt après dîner un soir, et après s'être transformé, il avait étendu ses ailes et s'était élancé dans le ciel, allant de plus en plus haut, sentant finalement le sommet des arbres lui chatouiller l'estomac comme il volait au-dessus de la forêt.

Il s'était presque retransformé et écrasé quand il avait vu la clairière de la forêt où les géants vivaient. Il passa quelques minutes à voler en cercle au-dessus de leur tête, les regardant juste se déplacer dans leur camp, un feu au milieu autour duquel plusieurs étaient assis, cuisinant. Quelques uns étaient sur le côté, ayant l'air de tanner des peaux. Harry ne voulait pas savoir de quels animaux c'étaient les peaux. Ils ne le remarquèrent pas dans l'air au-dessus d'eux, et il en était content, bien qu'il n'ait pas de souci à se faire. Il était trop haut pour qu'ils puissent l'atteindre. Il était revenu jusqu'à MacGonagall et s'était changé sans lui dire ce qu'il avait vu. Il savait que les professeurs étaient au courant des géants, mais il savait que les élèves n'étaient pas sensé savoir.

Cela avait été grisant. Il pensait que cela valait le coup de ressentir la douleur dans ses os après cela pour pouvoir faire cela. Il se souvint de la première fois où il avait volé sur un balai, comment il s'était senti dans son élément dans l'air. Maintenant, il savait pourquoi. Il était né pour cela, pour s'élancer sur un courant ascendant avec ses ailes, en prenant l'angle exact qui permettait de prendre l'air chaud, pour descendre en spirale vers le sol dans une descente contrôlée.

Après le petit déjeuner, Harry et Hermione allèrent dans le hall d'entrée, près l'un de l'autre, mais ne se touchant pas. Il la regarda du coin de l'?il, vit qu'elle le regardait aussi et ne put empêcher un petit sourire d'apparaître au coin de ses lèvres. Hermione avait l'air d'essayer de ne pas sourire comme une folle. Il passa la porte et alla dehors, la sentant juste derrière lui ; le suivant. Personne d'autre ne vint dehors. Harry se glissa dans un massif d'arbuste près des portes, s'accroupissant derrière une grande sculpture végétale qui avait été taillée pour ressembler à un hippogriffe. Cela semblait très approprié, d'une certaine manière. Hermione le rejoint dans les instants qui suivirent. Il la tira vers lui, et elle glissa ses bras autour de lui, une main derrière le cou, une autre dans le creux de ses reins, mais comme le baiser s'approfondissait, cette main glissa vers le bas, faisant gémir Harry contre sa bouche. Il se recula d'elle, souriant et elle garda sa main droite où elle était.

« Miss Granger » dit-il d'une voix coquine. « Essayez-vous de compromettre ma vertu ? »

« Déjà fait. » lui rappela-t-elle, embrassant le bas de son cou. « En tous cas, dernièrement, j'essayais d'éviter de te toucher. en certains endroits. et je n'ai plus exactement à me soucier de faire cela encore, n'est-ce pas ? »

Harry montra qu'il était d'accord en se penchant pour l'embrasser encore, laissant ses propres mains vagabonder dans des territoires précédemment interdits. Après une minute, Hermione se releva pour respirer, disant « Pas que ce ne soit pas agréable, mais allons-nous passer nos vacances à flirter et à nous peloter dans les buissons ? Il y a des endroits plus confortables où nous pouvons. heu. en faire plus. » Elle plantait des baisers sur son cou en bougeant ses mains une fois de plus.

« En fait, » dit-il, essayant de ne pas perdre la raison à cause de ce qu'elle lui faisait, « je me demandais si tu aimerais aller voler. »

Elle recula et eut l'air de considérer cela. « Hmm. Cela pourrait être une bonne idée. Je dois vraiment surmonter mon acrophobie un jour. Bientôt, je pourrais transplaner, mais d'ici là, je devrais vraiment m'améliorer avec un balai. »

« Bien. Je ne parlais pas d'un balai. »

Elle fronça les sourcils, puis ouvrit de grands yeux quand elle réalisa ce qu'il voulait dire. « Oh, non. Pas question Harry Potter ! Je ne referais pas cela encore ! »

« Hermione, cela a bien marché. »

« Tu étais un homme tronc après cela ! Et si tu te poussais trop loin et te retransformais alors que tu es à cent pieds de haut ? Tu serais tué ! Sans parler de ton passager. De plus, tu as Sandy, n'est-ce pas ? »

« J'ai volé à plus de deux cent pieds maintenant Hermione, et MacGonagall est convaincu que je n'ai pas de problème. Oh, allez. Ce sera drôle. Je peux laisser Sandy quelque part où elle n'aura pas peur. »

Hermione serra ses lèvres. « Je suis désolée, Harry, c'est juste. Ne pouvons-nous pas simplement travailler mon vol à balai maintenant ? »

Il soupira et l'embrassa sur le front. « Bien sûr. Je ne veux pas te mettre la pression. »

Elle se pencha contre son torse et le regarda. « Non. » dit-elle amusée. « Tu ne l'as jamais fait. C'est pour cela que j'ai dû y aller et te séduire. » Elle rit ensuite, de cette formidable manière si profonde dont il se souvenait de la nuit dernière, et il l'embrassa bruyamment avant de la guider hors du massif, ses doigts enlacés autour des siens. Ils remontèrent à la tour Griffondor. Harry allait chercher son Éclair de Feu et demander à George ou Fred si Hermione pouvait emprunter un de leurs balais, afin qu'elle ne soit pas coincée sur un de ceux dépassés de l'école gardés pour les élèves qui n'avaient pas le leur.

Mais quand il entra dans son dortoir, il entendit un son étrange. Il semblait provenir du lit de Neville. Fronçant les sourcils, il alla vers le lit et tira les rideaux, choqué par ce qu'il vit.

Neville frissonnait et transpirait en même temps, avec une étrange couleur verte bilieuse. Ses yeux étaient maintenant d'un jaune inquiétant. Harry réalisa soudain qu'il ne savait pas de quelle couleur étaient sensés être les yeux de Neville, mais il était assez certains qu'ils n'étaient pas jaunes. Il portait un pyjama en coton bleu qui était trempé de sueur, et il regardait droit devant, sa bouche grande ouverte en cri silencieux comme il continuait à trembler et transpirer.

Harry se sentit paniquer. Il fit la seule chose à laquelle il pouvait penser. Il courut à la porte et beugla dans les escaliers « Hermione ! »

Il retourna au lit de Neville. Il convulsait maintenant. Cela semblait être une espèce d'attaque. Il avait peur de le toucher ou d'émettre un son. Il se sentait paralysé. Tout ce qu'il pouvait faire était de se tenir là et de regarder souffrir ce garçon qu'il connaissait depuis cinq ans.

Il entendit son bruit de pas dans l'escalier, put entendre la note de panique dans sa voix lorsqu'elle cria « Harry ! Ca va ? » Bien sûr, elle avait pensé que c'était lui, réalisa-t-il. Mais quand elle arriva dans la pièce, elle vit où il se tenait, et courut au chevet de Neville.

« Neville » cria-t-elle, tombant à genoux. Elle mit immédiatement sa main sur sa tête, puis prit son rythme cardiaque au niveau du cou.

« Son rythme cardiaque est irrégulier. Il s'emballe, puis ralentit, puis s'emballe à nouveau. » dit elle après avoir tenu sa main pendant une demie- minute. Harry s'émerveillait de la façon qu'elle avait de ne pas avoir peur et d'y aller , quand lui était terrifié. Pas pour lui-même, mais au cas où il aurait fait quelque chose qui aurait blessé Neville. Nous prendrons la coupe ensemble. se souvenait-il dire.

« Nous devons l'amener à l'aile de l'hôpital » dit-elle avec urgence.

Harry eut une idée. « Et si nous l'assommions ? Cela pourrait le mettre dans une espèce de. » Il pataugeait pour trouver le mot qu'il cherchait.

« Une stase ? Bonne idée. Et ensuite nous pourrons utiliser ce sort de Mobilicorpus pour le descendre là-bas. » Ainsi, c'est ce qu'ils firent, et quand ils émergèrent dans la salle commune avec le corps de Neville, tout le monde présent fut choqué. Alicia était assise à une table avec Angelina, préparant ses ASPIC. Elle vint en courant quand elle les vit. Les jumeaux étaient près du feu, préparant aussi leurs ASPIC, aussi clairement alarmés par l'état de Neville. De ce qu'ils savaient, il était la chose la plus proche d'un petit ami pour leur s?ur.

« Nous l'avons assommé afin de pouvoir le transporter à l'aile de l'hôpital » dit Hermione à tout le monde.

Harry dit la voix rauque « Quand je suis rentré dans notre chambre, Il faisait des bruits étranges, et transpirait, et tremblait, et. et il ressemblait à cela. » dit-il, se référant à son teint verdâtre et à ses yeux jaunes, qui étaient encore ouverts.

« Nous venons avec vous » dirent Fred et George. Alicia et Angelina étaient juste derrière. Les six escortèrent le corps de Neville jusqu'à l'infirmerie, et la tête de Harry tourna tout du long avec des idées morbides.

Nous sommes six, dit son cerveau. Le même nombre que pour porter un cercueil. Neville ira bien disait une autre voix dans une autre partie de son cerveau. Ne parle pas de porteurs de cercueil. Est-ce qu'il a l'air bien pour toi ? disait maintenant son cerveau. Harry se sentait comme si sa tête avait été fendue en deux par le milieu. Ce n'était pas une cicatrice, ce n'était pas Voldemort. Il se sentait comme s'il ne savait pas comment gérer cela, que Neville, parmi tous les gens, soit une victime de. de quoi ? Que lui était-il arrivé, et qui le lui avait fait ? Il sentait sa gorge serrée, il ne pouvait pas déglutir.

Quand ils atteignirent l'infirmerie, George ouvrit la porte et Harry et Hermione guidèrent Neville devant. Harry courut trouver Madame Pomfresh dans son bureau, mais elle n'y était pas. Il pensa entendre un bruit dans l'apothicaire, alors il ouvrit la porte, ne s'embêtant pas à frapper. Au lieu de Madame Pomfresh, cependant, Harry trouva Rogue prenant une jarre étiquetée 'Asplenium en poudre', qu'il allait probablement ajouter au chaudron bouillonnant qui flottait au-dessus d'un feu pourpre.

« Oh ! » fit-il avec soulagement dès qu'il vit Rogue. « Je suis content que ce soit vous ! Venez vite. C'est Neville. »

Rogue posa la jarre sur une paillasse avec une bruit sourd et s'avança à grands pas à travers le bureau de Madame Pomfresh et l'infirmerie, en un clin d'?il. Hermione avait mis Neville sur l'un des lits, et enlevé les sorts de lévitation et d'assommement. Il reposait là comme avant, dans son propre lit, suant et tremblant, la peau vert pâle et les yeux d'un jaune inquiétant. Rogue se pencha sur lui. Il mit son oreille sur sa poitrine et puis ses doigts sur son cou, comme l'avait fait Hermione. Il regarda Neville dans les yeux, regarda sa peau, puis sa bouche. Sa langue était terriblement enflée. C'était étrange qu'il ne se la soit pas mordue.

« Londubat ! » lui cria-t-il au visage, tenant sa tête coincée entre ses deux mains sur les oreilles de Neville. Il regarda encore les yeux de Neville. Ils avaient légèrement bougé. « Que voyez-vous, Londubat ? » dit- il d'un chuchotement féroce.

Neville ouvrit sa bouche, un raclement rauque qui ressemblait à un souffle d'agonie fut tout ce qui en sortit. « Des scorpions, des scarabées. Partout sur mon corps. Partout sur le mur. » Soudain, il commença à étouffer, puis tout son corps convulsait. Harry serra les dents, incapable de supporter la vue de Neville comme cela. Sa voix était horrible. pas du tout celle de Neville.

Rogue sortit sa baguette et chuchota « Reducio », l'agitant au-dessus de la bouche de Neville. L'étouffement s'arrêta, mais l'attaque continua. Rogue regarda Alicia, qui regardait avec son poing dans la bouche.

« Le professeur MacGonagall est au courant ? » lui dit-il soudain. Elle secoua sa tête. Il désigna Angelina. « Vous. Allez lui dire. Vous. » il montra Alicia. « Vous êtes préfète en chef. Vous vous souvenez du mot de passe du bureau du directeur ? » Elle acquiesça. « Allez le chercher. Maintenant. »

Alicia et Angelina firent demi-tour et filèrent. Fred et George étaient encore là, l'air plus sérieux que Harry ne les avait jamais vu. « Et vous deux ! » leur aboya soudain Rogue. « Rendez-vous utiles pour une fois et trouvez où diable est donc passée Pomfresh ! »

« Je vais voir les serres. » dit Fred, courant vers la porte.

« Et moi la bibliothèque. » cria George par-dessus son épaule, et il sortit aussi en courant.

« Trouvez là, c'est tout ! » leur beugla-t-il. Hermione était assise du côté du lit opposé à Rogue, tenant la main de Neville avec intensité, murmurant des mots dénués de sens, mais aux intonations rassurantes au garçon ayant perdu ses sens. Il avait arrêté de convulser, et Rogue prenait encore son pouls. Harry vit à quel point Rogue lui portait de l'attention, du soin. Peut-être avait-il été dur avec Neville tout ce temps pour la même raison qu'il avait donné à Sirius pour être dur avec Harry : pour le fortifier. Que s'était-il passé ? se demanda Harry. Qu'est-ce qui n'allait pas chez lui ?

« Qu'est-ce qui ne va pas chez lui ? » demanda doucement Harry. Comme il le pensait, il n'avait pas pu s'empêcher de le dire.

Rogue ne le regarda pas. Il resta concentré sur Neville. « État de manque. Je ne sais pas à quoi il est devenu accro, mais c'est définitivement un état de manque. J'ai quelques idées, mais si nous pouvions juste savoir ce qu'il prenait. »

« Je sais qui saurait. » dit soudain Harry. Rogue se retourna et leva ses sourcils. « Ginny Weasley et Draco Malfoy travaillaient habituellement en même temps que Neville dans le donjon de potions. Ils pourraient savoir. »

Rogue acquiesça. « Prenez mon bureau. » dit-il, se retournant vers Neville. Harry sortit rapidement à grandes enjambées de la pièce et puis descendit le couloir en courant, puis l'escalier de marbre, à travers le zones floues qu'étaient devenues le hall d'entrée et la grande salle, jusqu'à la porte du passage secret menant au bureau de Rogue, puis de nouveau les escaliers. C'était ce pourquoi il avait commencé à courir, sentait-il. Pour aider un ami dans le besoin.

Il panique momentanément, incapable de trouver le bon endroit sur le mur de pierre humide où appliquer la pression. Puis soudain, il céda et il appuya son épaule contre le mur, s'engouffrant dans la pièce.

« Incendio! » avec un peu plus d'enthousiasme que ce qu'il aurait dû, comme il pointait sa baguette vers le foyer. Ses émotions étaient comme un train lancé à toute vapeur. Il réduisit le rugissement des flammes qui avaient jailli dans la cheminée à un niveau raisonnable, puis, avec une main tremblante, jeta un peu de poudre de la boule située sur le manteau dans le feu. Les flammes prenaient maintenant une couleur verte, et il dit plus fort que nécessaire « Le Terrier. »

Après quelques instants, le visage de Mrs Weasley apparut.

« Harry ! » s'exclama-t-elle. « Comme je suis contente de te voir ! Comment se passent tes vac. »

« Mrs Weasley ! Je suis désolé de vous interrompre, mais je dois parler à Ginny ! C'est urgent ! »

Mrs Weasley eut l'air de perdre son sang-froid avec son comportement, il était toujours d'une politesse sans faille avec elle. « Bien sûr. » dit- elle doucement, puis elle appela Ginny. Le visage de Mrs Weasley disparut des flammes pour être remplacé par celui de Ginny. Ses cheveux étaient tirés en arrière en une queue de cheval désordonnée.

« Harry, que. »

« C'est Neville. Il est dans l'aile de l'hôpital avec des symptômes de manque. Rogue veux savoir quelles potions il prenait, parce que quoique ce soit, il y est devenu accro et puis il s'est arrêté, et maintenant, il. Oh, Ginny, il a l'air d'un mort. » chuchota-t-il.

Ginny devint pâle comme un linge. «Bien » dit-elle d'un voix tremblante, « Il travaillait toujours sur les deux mêmes potions. Une était appelée quelque chose comme potion de Tarse-sauce, ou de tard sauce. »

« Potion d'Eutharsos? »

« Oui, c'est cela. Je ne sais pas pour quoi c'est faire. Et l'autre était une potion pour améliorer la mémoire. Mémosis ou . »

Harry eut soudain l'image dans sa tête de la page du livre du potions « Potion de Mnémonis? »

« Oui ! c'est celle-là. J'en suis à peu près sûre. Oh Harry, est-ce si terrible ? S'en tirera-t-il ? »

« Je ne sais pas. J'ai besoin d'aller le dire à Rogue. Merci Ginny. »

Son visage disparut des flammes et Harry était sur le point d'éteindre le feu quand il eut une idée soudaine. Il jeta un peu plus de poudre dans le foyer et dit « Alastor Maugrey. » Après quelques instants, le visage défiguré de Maugrey apparut dans les flammes.

« Oui Potter ? » dit-il gentiment en voyant qui c'était.

« Venez tout de suite à l'infirmerie, professeur. C'est Neville Londubat. »

Maugrey ne lui répondit pas. Son visage avait déjà disparu. Il savait que Maugrey ne voyait pas d'inconvénient à une conversation courte en des moments comme celui-ci. Bien pensa Harry. Il sera là vite. Puis il se demanda vite à quel point, pensant à la distance qu'il y avait entre le bureau de Maugrey et l'infirmerie, et pensant à sa jambe de bois. Bien, Harry estima que peut-être c'était pour cela qu'il avait si vite mis fin à l'appel.

Harry éteint le feu et se glissa encore par le passage, repoussant le mur en place derrière lui. Il réalisa soudain que cela aurait été bien plus simple de trouver les gens s'il était simplement allé chercher sa carte. Pourquoi n'y avait-il pas pensé ? Ou Fred ou George ? Ils étaient tous si confus avec cette tournure inattendue des événements. Harry sentait qu'il n'avait plus de cerveau, il fonctionnait purement à l'instinct animal.

Il remonta en sprintant escaliers après escaliers, arrivant finalement encore à la porte de l'infirmerie. Quand il l'ouvrit, il vit que Madame Pomfresh était finalement arrivée. Dumbledore et MacGonagall se tenaient à ses côtés comme elle piquait et poussait Neville, tandis que Rogue regardait. Hermione et les jumeaux s'étaient retirés dans un coin près de la porte du bureau de Pomfresh, avec Angelina et Alicia. Fred mit discrètement un bout de parchemin dans la main de harry. Il le regarda avant de le glisser dans sa poche. La carte. Ainsi, ils avaient pensé à l'utiliser. Il fit un signe de la tête à Fred. Il réalisa que pas assez de monde n'accordait de crédit à l'intelligence des jumeaux. On ne peut simplement pas penser à toutes ces plaisanteries sans être un minimum brillant. Hermione se tourna vers lui avec un air angoissé sur le visage. Il grimaça, puis alla vers les adultes se tenant autour du lit de Neville.

« Ce sont deux potions. » Il leur dit. « Eutharsos et Mnémonis. »

Rogue pâlit. « La potion d'Eutharsos est addictive si elle est prise en grande quantité ou trop souvent. Et le principal ingrédient de la potion de Mnémonis est le gingko biloba, qui empêche la coagulation sanguine. Et il y a en plus d'autre anti-coagulants dedans. Et si une personne en prend assez. »

« Quoi ? » voulut savoir Harry.

« Elle perd la capacité de former tout caillot. Pire que l'hémophilie. »

« Et en combinaison ? »

Il se tourna et regarda à nouveau Neville. « C'est ce que nous ignorons. »

Madame Pomfresh recula de Neville et invita Rogue, Dumbledore et MacGonagall et Harry à la rejoindre dans son bureau. Harry regarda les autres par-dessus ses épaules, qui n'étaient pas inclus à la conférence. Être traité comme l'un des adultes était légèrement énervant, il y avait quelque chose de si réconfortant à pouvoir continuer son enfance, à laisser les personnes plus âgées et plus sages gérer les crises. Puis il pensa à la nuit, et à ce que lui et Hermione avaient partagé. Il pensa à Voldemort dans le cimetière où le vieux Tom Jedusor était enterré. Il avait laissé pour toujours son enfance derrière lui.

Dans le bureau, Madame Pomfresh se tourna vers eux, l'air très grave. « Il est en manque de potion d'Eutharsos. C'est mon avis. La potion de Mnémonis n'est pas connue pour créer une dépendance, bien que le professeur Rogue ait noté qu'elle pouvait avoir des effets désastreux à long terme. Mon principal souci est qu'il vient juste de commencer le processus de manque. C'est simplement la première étape, le teint de peau verdâtre, les yeux jaunes, les hallucinations. Au fur et à mesure de sa progression, il aura des explosions de violence, suivies de crises de rires et de peurs, et de tendances suicidaires. Nous devrons le garder attaché, et quelqu'un devra être avec lui en permanence. S'il venait à se blesser et à saigner, il y a le risque que cet abus de potion de Mnémonis le conduise à une hémorragie mortelle si personne n'est là pour guérir la blessure immédiatement avec le sort approprié. Je me sentirais mieux s'il était transféré à Ste Mangouste. »

« Non ! » dit soudain Rogue. Harry le regarda avec surprise. Les parents de Neville étaient à Ste Mangouste. A cause de Barty Croupton Jr. Que Rogue avait recruté. Harry le regarda de son regard le plus pénétrant. « Il devrait être avec des gens familiers. Je. Je vais faire un emploi du temps pour que ses amis soient à son chevet, et les professeurs qui le voudront aussi. Nous devons bien sûr contacter sa grand-mère. » Il fit un signe de la tête à MacGonagall, qui semblait prendre ombrage qu'il ait prit une aussi grave décision sur un élève de sa maison, bien qu'elle ne discute pas ses décisions. Dumbledore acquiesça.

« Je suis d'accord. Est-ce que cela vous va, Pompom ? Si nous pouvons assurer une couverture 24h/24 ? »

Elle regarda Dumbledore comme si elle souhaitait qu'il ne fut pas le directeur, afin qu'elle puisse se disputer avec lui. « D'accord. » dit-elle à contrec?ur. Ils sortirent du bureau. Comme Dumbledore expliquait aux autres ce dont Neville avait besoin, Harry se sentit comme dans le brouillard. Il se souvint de Neville lui demandant de l'Eupatorium fistulosum la veille du ceilidh. Maintenant, il se souvenait pourquoi le nom de la plante lui était familier. C'était l'ingrédient principal de la potion d'Eutharsos. Harry était content de n'en avoir pris qu'une seule fois. Rogue en avait pris aussi, quand il était à l'école. Avait-il été accro lui aussi, et était-il passé par une phase de manque ? Ou n'en avait- il prit qu'une seule fois ?

Il était vaguement conscient de Hermione et d'Alicia se portant volontaires pour solliciter tous les élèves qui étaient encore à l'école pour les vacances, pour voir qui voudrait prendre son tour au chevet de Neville. Harry se tourna et regarda Neville encore pendant ce planning frénétique. Il alla lentement vers le lit et prit une des mains de Neville. C'était terrible : elle était froide et moite. Et s'il avait décidé de prendre dose après dose de cette même potion ? Cela pourrait être moi, allongé ici maintenant, pensa-t-il.

« Je suis là, mon ami » dit-il doucement à la seule personne de l'école qui l'avait battu au club de duel. C'était probablement la potion, réalisa-t- il. Mais il ne lui contestait pas sa victoire. Neville n'aurait probablement jamais un autre moment comme celui-là pour le restant de ses jours, s'il lui en restait.

Non. Harry tira son cerveau de cette pensée. Il ira bien, ça ira. Il le doit .

Il s'assit dans la chaise où Hermione avait été, tenant encore la main de Neville, comme s'il pouvait vouloir qu'un peu de sa bonne santé s'écoule dans le corps de Neville par cette voie. Derrière lui, il entendit les autres partir, Madame Pomfresh aller dans son bureau et fermer la porte. Il était seul dans l'infirmerie avec Neville. Sans rien avoir dit, ils savaient tous qu'il s'était porté volontaire pour la première garde. Il s'assit, fixant Neville, les souvenirs de lui flottant les uns après les autres dans son esprit. A un moment, il entendit Sandy lui siffler quelque chose, mais il ne put l'interpréter. Son esprit tournoyait, et il se retrouva donc surpris quand il leva les yeux et vit Maugrey se tenir au pied du lit de Neville. C'était ce qu'elle avait dû lui dire. Maugrey Fol- ?il arrivait (bien qu'elle l'ai appelé un cyclope avec une jambe)

Il fit un signe de la tête à Harry. « Comment va-t-il, Potter. » dit-il d'une voix basse et grave. Harry lui explique les deux potions, le processus de manque, la vigile permanente qui devait être assurée. « Mais Pomfresh dit qu'il va aller mieux ? »

« Oui. Il doit juste. » Harry ne put terminer sa phrase.

« C'est bon, Potter. N'essayez pas d'en dire plus. Je comprends que vous l'avez trouvé. » Harry acquiesça. Maugrey lâcha un gros soupir. « Je les ai trouvé. » Harry le regarda perplexe pendant un moment, mais il réalisa ce que Maugrey voulait dire. Les parents de Neville. Après qu'ils aient été torturés avec le Cruciatus par Barty Croupton Jr et ses amis Mangemorts.

« Ils étaient allés faire des emplettes au chemin de traverse pour le cadeau de Noël de leur fils. Il était avec eux. Pas encore deux ans à ce moment là. Un petit garçon bien vivant et en bonne santé. Aussi heureux que ce qu'on pouvait lui souhaiter. Quand je les ai découvert derrière un pub de l'allée des embrumes, il braillait, essayant que sa mère le prenne dans ses bras. Pauvre Gemma ! Elle regardait juste le ciel, comme Franck. Je me souviens être allé à leur mariage. J'étais à l'école avec la mère de Franck, Verity. C'était Verity Gillespie alors. Verity eut le c?ur brisé par ce qui est arrivé à Franck et Gemma. Elle adorait Gemma. Brillante, belle. Elle l'aurait adoptée si elle avait pu. Pas de tensions belle mère / belle fille ici ! » Maugrey soupira. « Une belle image de la famille parfaite. »

Harry se tourna et regarda à nouveau Neville, son aspect malade et ses yeux inquiétants. Il essaya de se l'imaginer en bambin joyeux, mais n'y arriva pas.

« Je viens juste de leur rendre visite, vous savez, à Franck et Gemma. Lundi. » Maugrey continua. « Et maintenant leur fils va aller là-bas aussi. »

« Non ! » cria Harry avec autant de véhémence que Rogue. « Il va bien aller! Il le doit ! ». Les larmes qu'il avait retenues coulèrent finalement sur ses joues et au coin de sa bouche. Il ne s'inquiéta pas de les essuyer. Il se cramponna compulsivement à la main de Neville et fixa Maugrey. « Il ira bien ! »

Maugrey fronça les sourcils. « Bon, Potter. Je suis sûr que vous voulez penser cela. Il est votre ami. Vous le connaissez depuis cinq ans. »

« C'est justement cela » bégaya Harry. « Je ne le connais pas. Aucun d'entre nous ne le connaît. Seamus et Dean sont amis, et Parvati et Lavender, et Ron, Hermione et moi. Neville était toujours le gars bizarre de côté. Je n'ai découvert que l'an dernier pour ses parents, et par accident, et Dumbledore n'a pas voulu que je le dise à quiconque. Je ne pense pas. Je ne pense pas qu'aucun de nous ne connaisse vraiment Neville. »

Maugrey acquiesça. « Il y en a toujours quelques uns comme ça. Laissés à eux-même. Bon, avec ce qui est arrivé, ce n'est pas surprenant. Spécialement quand cet idiot du ministère s'est montré. »

« Quoi ? »

« Bien, c'était une grosse affaire à l'époque. Franck et Gemma Londubat ! Ils étaient le seul couple mari-femme auror que je connaisse qui pouvait réussir à équilibrer vie professionnelle et vie privée. Ils étaient formidables ensemble. Nous nous sommes tous dit que cela avait dû être un piège total pour que quelqu'un leur fasse ce qui leur est arrivé. Et puis cet idiot s'est montré, Longlegs, Locklegs, Longheart. »

« Lockhart ? Gilderoy Lockhart ? »

« Oui. C'est cet imbécile. Spécialiste des sorts de mémoire au ministère. Fraîchement sorti de l'école. Il a décidé que s'il ne faisait rien, le petit Neville serait traumatisé à vie après avoir vu ses parents se faire torturer. J'ai essayé de l'en empêcher, mais je n'ai pas complètement pu, pas avant que les dégâts soient déjà faits. Je ne sais pas à quel point cela aurait été terrible si ce crétin avait été autorisé à pratiquer un sort pour adulte sur un marmot qui n'avait pas deux ans. Il n'aurait probablement pas eu plus de deux neurones restant en état de se connecter. Je me suis débrouillé pour le faire virer après cela, heureusement. »

Harry le regarda avec incrédulité. Et Lockhart avait presque lancé un sort de mémoire sur lui et Ron quand ils étaient dans la Chambre des Secrets. Grâce au ciel, la baguette de Ron était cassée, pensa-t-il, regardant à nouveau Neville. Ainsi c'était un terrible sort de mémoire de Lockhart qui avait gêné les processus de pensée de Neville pendant tout ce temps. Et il semblait finalement s'être tiré de ce problème. Il devait avoir pris d'énormes quantités de cette potion de Mnémonis, réalisa Harry.

Maugrey lui tapa sur l'épaule et dit. « Vous êtes un bon ami pour lui, Potter. » Comme il se tournait pour partir, Harry pensa : non, je ne l'étais pas. Mais à partir de maintenant, je le serai.

* * * * *

Harry n'était pas sûr de quand il s'était endormi. Sa tête était sur le matelas à côté de la jambe de Neville. Neville tordit sa main et frappa Harry au visage. Il se releva brusquement, et regarda autour au moment où la porte de l'infirmerie s'ouvrait. Combien de temps avait-il dormi ? se demanda-t-il. Il regarda Neville, qui n'avait pas changé.

Hermione vint vers le lit et mit sa main sur l'épaule de Harry, se pencha et l'embrassa sur la joue. « Va te reposer. » dit-elle doucement. « C'est mon tour maintenant. » Harry vérifia sa montre. C'était deux heures. Il regarda par les fenêtres la lumière printanière et les branches fleuries des arbres. C'était seulement le début de l'après-midi. Il la regarda, sentant soudain un désir irrésistible de l'embrasser, de la voir nue. Il s'arrêta de continuer sur cette ligne de pensée. Comment pouvait-il penser à cela quand Neville. Harry se leva et lui donna sa chaise, alla se tenir au pied du lit, regardant Neville, avant de se tourner et de partir. Ses mains tremblaient, il se sentait en manque presque autant que Neville. D'une certaine manière, entre la nuit précédente et ce matin, il sentait que rien ne serait jamais plus pareil.

Le reste des vacances passa à toute allure en se tenant au chevet de Neville, ou dans la salle commune, avec les autres personnes fermées comme des huîtres qui parlaient à peine, disant quelquefois quelque chose sur Neville, des choses comme 'vous vous souvenez quand.' , Cela semblait tout le temps s'évanouir, et résultait dans les pleurs de quelqu'un. Harry était assis au chevet de Neville la nuit de dimanche, avant que ne commence le nouveau trimestre, quand Ginny vint en courant dans l'infirmerie. Elle se rua vers le lit, se tenant du côté opposé à celui où Harry était assis, prenant la main de Neville et regardant son visage d'un air alarmé qui portait toutes les craintes et les peurs qu'ils avaient tous pour lui.

Elle lui demanda d'une voix tremblante ses progrès. Harry essaya de lui dire d'une voix dépassionnée les choses que Madame Pomfresh avait expliquées à Hermione, qui les lui avait expliquées à son tour. Hermione était impressionnée qu'il n'y ait pas besoin d'intraveineuse pour le nourrir. Ces choses étaient soigneusement transplanées dans son corps, et les déchets étaient transplanés au dehors aussi. Harry avait grimacé quand elle le lui avait dit, pensant à toutes les choses qu'il considérait comme acquises juste parce qu'il était conscient, en bonne santé et pleinement fonctionnel. Neville était aussi mis en lévitation pendant presque la moitié de la journée, flottant juste à un pouce au dessus du matelas et de l'oreiller, une heure en l'air, l'autre pas, afin d'éviter les escarres. Il n'avait cependant pas encore atteint la deuxième étape du manque. Harry redoutait cela, il redoutait de devoir attacher Neville et l'empêcher de se blesser. Tout se passerait bien, devait-il continuer à se dire. Il ira bien.

« Je prends cette garde. » lui dit doucement Ginny. Elle tint la main de Neville et regarda Harry. En dépit de son état, Harry ne put s'empêcher de penser que Neville avait beaucoup, beaucoup de chance à ce moment. Il opina du chef et se leva pour partir, sans dire au revoir. Elle alla s'asseoir dans la chaise qu'il avait libéré, tenant maintenant l'autre main de Neville, poussant tendrement les cheveux de son front.

Le troisième trimestre commença, et cela semblait si étrange que Neville ne soit pas en classe avec eux. Beaucoup de professeurs prenaient aussi des gardes au chevet de Neville. Une fois que Harry allait à l'infirmerie, MacGonagall était là, une autre fois Flitwick. Hermione lui dit qu'elle avait trouvé le professeur Chourave pleurant silencieusement alors qu'elle tenait la main de Neville. Rogue et Maugrey prenaient aussi des gardes.

Un jour, Harry alla à l'infirmerie pour apporter à Ron ses devoirs de métamorphose, étant donné qu'il avait manqué la classe pour être avec Neville, et avant d'avoir pu mettre la main sur la poignée, le porte s'ouvrit et Draco Malfoy sortit. Harry essaya d'endiguer la vague de colère qu'il sentit monter en lui quand il le vit, se souvenant de la manière dont il avait traité Ginny pour son anniversaire, se souvenant qu'il était avec Neville et n'avait jamais rien dit des potions qu'il faisait.

Malfoy le regarda avec prudence, ferma la porte de l'infirmerie. Puis il fit un bref mouvement de la tête à Harry.

« Potter. »

« Malfoy. »

Il regarda à nouveau la porte, puis Harry. « Je. rendais juste visite à Londubat. Il n'y avait aucun créneau ouvert sur la feuille d'inscription. Mais bon, je pense que je ne devrais pas être ici. Aucun autre Serpentard n'est venu. Je dois penser à ma réputation. »

Harry sentit la colère en lui commencer à être incontrôlable. « Il aurait pu mourir à cause de toi ! » chuchota-t-il furieusement. Malfoy eut la mâchoire qui se décrocha.

« Moi ? »

« Tu connaissais les potions qu'il faisait. »

« Et Ginny aussi ! Aucun de nous ne savait qu'elles entraînaient une dépendance. »

« Une seule entraînait une dépendance. L'autre empêche simplement la coagulation du sang. Une coupure avec du papier pourrait lui causer une hémorragie mortelle. »

« Oh, certainement pas. »

Harry le poussa contre le mur. « S'il ne s'en sort pas. »

Malfoy le repoussa. « Tu feras quoi ? » cria-t-il. « Tu m'empêcheras de. » puis il se souvint qu'il était dans un lieu public. Il chuchota. « Tu m'empêcheras de mettre mon père à Azkaban ? Tu l'empêcheras de te transformer en Mangemort ? »

Harry n'eut aucune réponse. Il fixa Malfoy. Si c'était possible, il le haïssait encore plus que toutes les autres fois de sa vie. »

« J'étais juste assis dedans » il montra l'infirmerie, « ayant une conversation civilisée avec Weasley, que, parmi tous les gens, tu devrais t'en souvenir, j'ai trouvé enseveli dans l'explosion du pub et aidé à secourir. Ne m'en veux pas pour Londubat ! Il est. » sa voix baissa d'un ton. « C'est pas un mauvais type. Même s'il en a après Ginny. Je ne lui aurais jamais souhaité cela. Ne crois-tu pas que j'aurais aimé savoir qu'il faisait quelque chose de dangereux ? Ne crois-tu pas que je l'aurais arrêté ? »

« Vraiment ? Te soucies-tu de quiconque ? Ginny a à peine quinze ans, et tout ce à quoi tu penses c'est tirer un coup ! Est-ce comme cela que tu traites les gens dont tu te soucies ? »

Malfoy eut l'air choqué. « Est-ce qu'elle t'a dit cela ? »

Harry ouvrit sa bouche, puis la referma. « Aucune importance. »

Soudain Malfoy le poussa contre le mur et parla très près de son visage. « Ma relation avec Ginny est entre nous deux. Tu ne me parles pas d'elle. Pas si tu veux que mon père. »

Harry le repoussa, l'envoyant s'écraser sur le mur d'en face. Il tenait son bras douloureusement.

« Arrête de le dire que tu une veux rien faire à ton père. Tu veux qu'il soit là où il ne pourra plus te toucher. C'est la seule motivation dont tu aies besoin. »

Malfoy le foudroya du regard. « Peut-être. Mais surveille tes arrières. Peut-être que l'acte pour lequel je l'attraperai, . celui qui l'enverra directement à Azkaban. sera ton assassinat. »

Et avec cela, Malfoy descendit les escaliers, laissant Harry bouillir de colère en dehors de l'infirmerie. Il avait laissé tomber les devoirs de Ron. Il les ramassa, sa tête tournant comme il se demandait jusqu'à quel point Draco Malfoy était capable de mettre sa dernière menace à exécution.

Ensuite, après la fin de la première semaine du trimestre, Neville entra dans la seconde étape. George était assis avec lui quand il commença à fouetter l'air de ses membres. Il fit saigner le nez de George et lui fit un ?il au beurre noir, et à partir de ce moment là, il fut soigneusement attaché au lit. Il mangeait de la nourriture solide maintenant, et parlait parfois, mais habituellement, cela dégénérait en des paroles incohérentes ou même parfois des jurons, suivis par des pleurs et des gémissements, puis un rire hystérique.

Le dernier samedi du mois, Serpentard et Serdaigle jouèrent leur match de Quidditch. Serpentard l'emporta. Harry regarda avec apathie Roger Davies et Draco Malfoy se serrer la main à la fin du match. Il essayait de penser à Neville, et au lieu de cela continuait à penser à Hermione traversant son dortoir sans rien dessus.

A la fin du week-end, il avait arrêté ses éruptions de violence, mais il était encore attaché. Une semaine après cela, Madame Pomfresh enleva les liens et l'autorisa à marcher escorté sur les pelouses. Finalement, une paire de jours plus tard, il fut déclaré guéri, et libéré de l'infirmerie.

Harry n'oublierait jamais quand Neville revint dans la salle commune. Il bougeait lentement, il était pâle et très maigre, mais ses yeux étaient à nouveau bleu foncé. Fred et George l'escortèrent dans un fauteuil. Ginny vint et s'assit sur le sol près de lui avec son chat, Mackenzie. Il avait maintenant plus de six mois et avait cependant la personnalité d'un chaton alors qu'il avait le corps d'un chat adulte. Mackenzie grimpa sur l'accoudoir du fauteuil et se mit sur les cuisses de Neville. Cela rendait ce dernier nerveux, mais il commença à le caresser avec soin, et le chat se mit à ronronner et à frotter sa tête contre sa main. Harry regarda avec le c?ur dans sa gorge.

Une fois de retour en classe, Neville semblait être un petit peu plus alerte qu'il ne l'avait été avant de commencer à prendre la potion de Mnémonis, mais pas autant que lorsqu'il en prenait. Harry réalisa que c'était l'autre secret de la réussite de Neville en duel : la capacité à se souvenir d'un grand nombre de sorts obscurs, et la capacité de penser très vite (grâce à la potion) au moment de décider quel maléfice utiliser ensuite. Neville fut vite largué au club de duel. Harry essaya de lui en parler en vain.

Le premier cours de potions de Neville après sa sortie de l'infirmerie fut plus qu'un peu intense. Rogue ne fit aucun commentaire sur son absence ou la raison de celle-ci. Mais Harry trouva que c'était significatif qu'il soit mis en binôme avec Malfoy, et que les deux soient placés sur le devant de la classe, au plus près de Rogue.

Rogue écrivait le nom de la potion du jour au tableau : Potion d'euphemos, page 477 du livre de potions. Harry commença. C'était cette potion que Ginny et Malfoy préparaient le jour où il avait fait la potion d'Eutharsos. Le jour où il avait demandé à Rogue pour sa mère.

« Potter ! » La voix coupante de Rogue le ramena à la réalité encore. « Donnez votre livre de potions à Londubat et Malfoy. Ils ont oublié le leur aujourd'hui. Je vois que Granger a le sien, vous pourrez le partager. »

Harry soupira et porta son livre vers le devant, le tendant à Neville, puis revenant au poste de travail à l'arrière qu'il partageait avec Hermione. Il s'émerveillait de la capacité de Rogue à faire comme si Harry était celui en faute pour ne pas savoir que son livre de potion était nécessaire devant, et ne pas l'avoir fait passer avant qu'on ne le lui ai demandé. Il s'était aussi débrouillé pour faire comme si Hermione était à la faute pour avoir son livre. A une autre époque, il aurait puni Neville pour ne pas avoir son livre. Maintenant, il semblait avoir l'intention de l'ignorer.

Harry se souvint de Rogue assis au chevet de Neville, vérifiant parfois son pouls, prenant sa température sur son front. Harry se demanda à quel point il se blâmait pour ce qui était arrivé à Neville, à la fois pour quand il était bébé et pour sa dépendance à la potion d'Eutharsos. Puis Harry réalisa que Rogue pouvait avoir été au courant de l'effet du sort de mémoire trop enthousiaste de Lockhart. S'il avait su, cela pourrait expliquer pourquoi Rogue n'aimait pas Lockhart. Soudain Harry réalisa que personne n'avait besoin de raison supplémentaire pour ne pas aimer Gilderoy Lockhart.

Harry revint sur terre une nouvelle fois en entendant son nom, mais cette fois, c'était son prénom, pas son nom de famille. C'était Neville. Il tendait un petit rectangle de carton à Malfoy, qui restait bouche bée devant. Les deux garçons se tournèrent pour regarder Harry et Hermione. Sandy siffla à Harry.

« Beaucoup sera révélé. » Qu'est-ce que cela signifiait ? se demanda-t-il. Mais il n'osa pas commencer à lui en parler.

Malfoy tendit le rectangle à Crabbe derrière lui, qui couina, un bruit que Harry ne l'avait jamais entendu faire. Harry regarda autour de lui, se demandant où Rogue était passé. Puis il vit que la porte de son bureau était ouverte. Rogue devait être allé chercher quelque chose. Que tenait Crabbe ? Pourquoi Neville avait dit son nom ? Il ne s'adressait en fait pas à Harry. Crabbe se pencha vers Goyle, à côté de lui, lui montrant le rectangle. La mâchoire de Goyle se décrocha. Il se tourna et la tendit à Parvati, à la rangée devant Harry et Hermione. Elle s'exclama. Elle le retourna et lu doucement. Cette fois Harry entendit 'Anniversaire' et le nom d'Hermione.

Oh, non, non non non non pensa-t-il désespérément. Ne me dites pas que j'ai laissé cela dans mon livre de potions.

Comme dans un rêve, il regarda Parvati le tendre à Ron, qui travaillait à côté d'elle, avec un rictus sur le visage et un regard évaluant pointé sur Hermione. L'estomac de Harry se serra comme il attendait la réaction de Ron. Il vit Ron se tenir totalement calme en le regardant. Il le retourna et bougea ses lèvres en lisant silencieusement l'inscription. Lentement, il se tourna et regarda Harry, le visage de marbre, puis Hermione. Il resta sur Hermione, cependant.

Ses expressions étaient une succession de blessure, de trahison, de tristesse et de colère. Curieusement, la colère semblait être la moindre de ses émotions. Hermione n'avait croisé son regard qu'un instant, puis elle regardait en bas, rougissant.

Harry ne vit pas Rogue sortir de son bureau, mais soudain il se tenait près de Ron, tendant sa main avec l'air d'attendre quelque chose avec un sourire rivé sur son visage cireux. Ron lui tendit promptement la photo. Les sourcils de Rogue se relevèrent, et l'expression de surprise que Harry vit sur son visage était celle qu'il n'avait vu que de rares autres fois. Il regarda Hermione qui fixait encore la table, commençant à avoir l'air d'être à deux doigts de pleurer de gêne. Puis Rogue le fit. Harry l'avait senti venir.

« Joyeux Anniversaire Harry. » lut-il au dos de la photo, sa voix dégoulinant d'ironie. « Baisers. Hermione. »

Il la tendit à Harry comme si elle était couverte de saletés. « Je crois que ceci est votre propriété, Potter. » Harry la prit hâtivement, l'enfouissant dans son sac à dos, sentant la chaleur monter à son visage depuis la base de son cou. « Et », continua Rogue « vingt points pour Griffondor pour apporter. du matériel inapproprié en classe. »

Harry bafouilla avec cette injustice. Neville et Malfoy avaient oublié leur livre, et il était celui qui faisait perdre les points à Griffondor. Hermione se mordit les lèvres avec gravité, lui secouant presque imperceptiblement la tête.

« D'accord. » disait maintenant Rogue. « Pour vous être disputé avec un professeur. » bien qu'il n'ait pas dit un mot, « .ce sera une retenue. Ce soir, à huit heures, ici. »

Harry bouillait de colère maintenant. Il devait se rappeler que lui et Rogue étaient du même côté. Ils étaient alliés. Il leva les yeux pour voir Malfoy le regarder d'un air suffisant, puis regarder Hermione avec un air franchement lascif. Harry se souvint du Poudlard Express et de sa réaction quand Krum avait embrassé Hermione. Neville s'était aussi retourné pour regarder Hermione, tout comme Crabbe et Goyle. De tous les garçons qui avaient vu la photo d'elle en bikini à Corfou, seul Ron ne la regardait pas maintenant.

C'était pire que la fois où Rogue avait lu l'article de Rita Skeeter en classe. Harry passa le reste du cours dans un brouillard, ne parlant à Hermione que lorsque c'était absolument nécessaire pour faire la potion. C'était assez pénible de sentir qu'il la voulait tout le temps, d'autant plus que depuis qu'il avait trouvé Neville, ils n'avaient pas pu s'embrasser autant. Voir à nouveau la photographie, et savoir que les autres l'avaient vue était presque insupportable.

Quand la classe fut finie, Ron et Parvati sortirent avant tout le monde, bras dessus, bras dessous. Ron évita encore de regarder Hermione. Harry et Hermione se regardèrent un moment, puis rangèrent leurs affaires de potions et leur chaudron. C'étaient les derniers à partir.

« Potter ! » dit impérieusement Rogue comme il allait sortir. Harry fit signe à Hermione de continuer.

« Je te rattrape. »

Elle acquiesça et sorti. Il sembla à Harry qu'il ne pouvait pas supporter de rencontrer le regard de Rogue. Harry se tint là en attendant, son estomac encore noué par la colère de la réprimande qu'il avait reçue plus tôt. Si seulement je m'étais souvenu que j'utilisais cette photo comme marque-page.

Quand ils furent seuls, Rogue lui dit laconiquement « Bon travail de potions aujourd'hui, Potter. Vingt points pour Griffondor. » D'abord Harry pensa qu'il avait pris de la potion d'Euphemos et qu'il ne pouvait rien dire qui ne soit pas gentil. Puis Harry réalisa que cela équilibrerait les points qu'il lui avait enlevés auparavant. « Et. votre parrain veut vous parler ce soir à huit heures. Dans mon bureau. »

Ah, pensa Harry, cela explique la retenue. La colère qui avait été comme un poing serré autour de son estomac s'évapora soudain. Il devait arrêter de réagir de cette façon. Rogue n'avait d'autre choix que de mettre en scène un bon spectacle pour les Serpentards. Et la photo ! S'il l'avait laissée passer sans aucun commentaire, cela aurait été très peu 'Roguien' (qui semblait être un mot très utile à l'esprit de Harry).

« Oui sir. » fut tout ce qu'il dit à Rogue avant de mettre son sac sur l'épaule et de sortir. Hermione l'attendait dans le couloir.

« Oh, Harry, » dit-elle, des larmes dans sa voix. « Pourquoi as-tu laissé cela dans ton livre de potions ? »

Ils remontèrent les escaliers vers le hall d'entrée. « Je suis désolé, Hermione. » chuchota-t-il. « Quand Rogue m'a dit de donner le livre à Neville, j'ai oublié qu'elle était là. »

Ils arrivaient dans le hall d'entrée maintenant. Il était déserté, sauf par une personne. Ron. Il se tenait devant eux, de ses six pieds trois pouces de haut, ressemblant à un volcan prêt à exploser.

« Pourrais-tu m'expliquer cela » dit-il à Harry, « Pourquoi diable as-tu une photo comme celle-la dans ton foutu livre de potions ? » Il se tourna vers Hermione « Et pourquoi la lui as-tu donnée d'abord ? »

Harry Potter et le Serpent PsychiqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant