When the Curtain Calls (LS) ✓

Chapitre 1

DAILY MAIL – @Samantha Jenkins – 02 avril 2020.

PLOT TWIST, CE N'ETAIT PAS UN POISSON D'AVRIL ! NOS ANGLAIS PRÉFÉRÉS DE RETOUR POUR L'OUVERTURE DU ONE DIRECTION MUSEUM©

Vous en rêviez ? Ils l'ont fait !

La nouvelle est tombée ce 1er avril, mais on a failli oublier à qui nous avions affaire... C'est confirmé, le musée hommage à la carrière du boysband ouvre enfin ses portes à Londres ! Les travaux se terminent dans l'ancien cinéma Odéon qui sera prêt à accueillir ses visiteurs brûlants d'impatience dans un mois. Dix ans après cette saison d'X Factor qui les a propulsés au sommet, le groupe fera sa première apparition publique depuis leur séparation (Une pause ? On s'est bien fait avoir encore) à l'occasion de l'inauguration. Alors, prêts à renouer avec votre cœur de fan ?

Gagnez votre place pour la soirée événement jusqu'au 30 avril 2020 sur notre site internet !

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How many nights does it take to count the stars ?

Louis

Le monde défile sous mes yeux. J'ignore ce qui me fout le plus la gerbe. L'effervescence de Londres à travers la fenêtre, ma nuit de trois heures ou le passé qui s'apprête à me gicler à la figure.

— Monsieur Tomlinson, vous êtes arrivé.

— Merci Jake. Vous en faites pas pour la porte.

A peine extirpé du van noir, j'enfile ma capuche et fonce tête baissée jusqu'au bâtiment. Un réflexe. Pourtant, je n'entends ni cris, ni mouvement de foule. La rue est déserte. T'es tout seul sur ce coup Tomlinson.

Je déglutis mon appréhension et franchis les portes automatiques. Quand je viens dans les bureaux du management, je me demande souvent ce que j'y fiche. Pas cette fois. Depuis six mois, personne ne nous laisse oublier cet anniversaire. Joyeuse décennie One Direction. Longue vie ! En quittant cette bulle il y a quatre ans, on a tous à peu près réalisé l'irréalisable. Tout le monde hurle ce nom qui nous colle à la peau, et nous, on n'a pas vu l'intérêt de se frotter jusqu'au sang pour décoller cette étiquette.

J'ai été facile à convaincre. Ces retrouvailles sont dans l'ordre des choses. Elles ont ce goût de maintenant ou jamais. Dix ans bordel ? Le temps a glissé entre mes doigts. C'est dingue. On a beau consacrer une décennie à dégonfler nos fiertés et suturer nos plaies, il suffit d'une stupide date pour qu'elles s'enflamment. Béantes, fraîches comme au premier jour, empreintes de mélancolie.

Je ne saisis aucun des grands signes que m'adresse l'hôtesse d'accueil et me contente de suivre un garde du corps dans l'ascenseur. Je glisse les mains dans mon survêtement, le regard rivé devant moi pour éviter de flancher. Je pue la clope et je ne suis pas habillé à la hauteur de l'événement. Tout était bon à prendre pour diluer cette journée dans la normalité.

Cinq étages plus haut, les portes en métal s'ouvrent. Ma baby-sitter me devance et se poste à la sortie. Sauf que je ne réponds plus de rien. Mon estomac rechute au rez-de-chaussée. La vision hallucinante qui s'offre à moi me cloue au sol.

Non. Pas ça. Pas maintenant. Trop tôt.

Sa voix grave et ralentie s'infiltre en moi tel un putain de fantôme. Sa mélodie me glace et me berce à la fois. Sa chemise turquoise, retroussée sur ses avant-bras, dévoile les tatouages qui ornent sa peau bronzée. Il relève ses lunettes de soleil, coinçant ses boucles brunes en arrière. Ses yeux se plissent. Quelqu'un profite de son sourire le plus radieux. Poli. C'est un sourire poli. Les dieux savent qu'il est incapable de sourire à moitié. Mon estomac se tord sous la prière inavouée qu'il se tourne vers moi. Mais il reste de profil, et trace hors de ma vue.