Chapitre 22

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I speak a different language but I still hear your call


Harry

A cette heure avancée de la soirée, nous carburons à l'adrénaline. Le plaisir se prolonge sur les toits de New-York où la fête bat son plein. Il m'est difficile d'y croiser mes quatre compagnons d'aventure tant le nombre d'invités au mètre carré et le ballet de leurs félicitations monopolisent mon attention. Je quitte un débat décousu entre ma mère, Nick Grimshaw et Jeff qui tentent de la convaincre que les enfants ne sont que des adultes bourrés miniatures et m'éclipse vers le bar. Ce n'est qu'une fois seul que je réalise que je suis complètement drainé, privé de force mais l'esprit dopé aux cocktails d'alcool et d'émotions. Je commande mon troisième verre quand Niall enroule un bras autour de mon épaule.

— Harry, mon amour. Soirée de l'année hein ?

— C'est marrant, la dernière fois que t'as dit ça on était dans des chiottes à l'opposé de la planète.

— Je le dis beaucoup et c'est vrai à chaque fois.

— Tu t'en souviens pas hein ?

— Nope.

Il se joint à moi pour se moquer de lui-même. Je remercie le serveur et nous nous installons debout à une table haute, en recoin de la terrasse. Il est la bouffée d'air frais dont j'avais besoin.

— Tu sais, reprend-t-il, je me suis demandé comment ça rendrait sur scène, nous cinq, avec nos styles plus affirmés. Et ben ça m'a impressionné. C'était naturel tu vois...harmonieux. J'me sentais à la maison.

— Je suis d'accord. J'ai pris une belle baffe aussi. En même temps, ça a toujours été notre secret.

— Il paraît. Je t'avoue un truc, lance-t-il avant de boire une gorgée, j'ai peur de revenir à la vie d'artiste solo. J'avais oublié que le stress n'existait pas avec vous. C'est jouissif quand on peut compter les uns sur les autres.

— Niall, tu peux encore compter sur nous.

— T'as compris ce que je voulais dire.

— Je t'apprends rien, l'après va sûrement être compliqué à gérer. On a mis du temps à s'adapter au changement et maintenant qu'on y a regoûté, ça va pas être marrant de tourner définitivement la page. Mais on a des repères, non ?

— Tu parles. Ça avait l'air simple pour toi.

— C'est ce que je voulais Niall. Je ne vous l'ai jamais caché. C'est pas pour autant que c'était facile d'avancer sans vous.

Il soupire, les yeux rivés sur la fin de sa bière.

— Ça ira, je le rassure. T'écris des chansons sublimes. Les gens veulent les écouter. Ils payent en plus, tu te rends compte ? je lâche en perdant mon sérieux.

— Ouais, fais-moi penser à l'écrire dans les remerciements du troisième album.

— Sans fautes.

On trinque, d'un sourire piqué de la sincérité d'une amitié solide et de la nostalgie de ceux conscients qu'un chapitre se ferme.

— Et toi, qu'est-ce que tu prévois ? m'interroge-t-il. Tu déguerpis à L.A ?

— En Italie je suppose.

— Tu devrais songer à demander ta nationalité à ce stade.

When the Curtain Calls (LS) ✓Où les histoires vivent. Découvrez maintenant