Chapitre 3

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Just touched down, you could never tell


Louis

Nous avons atterri il y a à peine trente minutes que nous filons déjà vers un rooftop de l'Upper East Side. Mes potes ont prévu ce week-end à New-York depuis qu'on a chopé Eleanor entre les jambes de l'un d'entre eux. Je pourrai être soulagé que la scène m'ait été épargnée, mais mon imagination l'empire probablement. Sans répit, ils me hurlent leur objectif du voyage dans les oreilles : m'arracher la tronche pour me changer les idées. Sauf que je rejoins le groupe en studio dans deux jours, et que les retrouvailles suffisent à m'occuper l'esprit.

J'ai repensé toute la semaine à l'attitude d'Harry au musée. Sa confiance et sa douceur déteignent sur tout ce qu'il touche. Sans son aide, mon comportement aurait été douloureusement gênant. Quant à l'autre, j'ignore même la couleur de ses fringues tellement j'ai remis en question son existence.

J'aurais juste préféré ne pas entendre qu'Harry jouerait ici ce soir. J'ai bien réfléchi et tous mes raisonnements ont convergé vers mon irrépressible envie de le revoir dans son élément. Elle n'est peut-être pas en phase avec ma volonté de neutraliser le passé, seulement elle me tord l'estomac à chaque fois que j'y pense. Il a fissuré ma façade et maintenant je crève de curiosité de voir ce qui se trouve dans l'embrasure. Juste une fois. Juste pour prendre un peu d'avance et m'habituer à son retour dans ma vie. Alors j'ai demandé à mon agent d'obtenir une place. Je n'aurai qu'à patienter jusqu'au pic d'alcoolémie de mes amis qui seront trop saouls pour remarquer mon absence.

Au bar, je feins d'avaler quelques verres. En réalité, j'en suis encore au premier. La musique agressive et leurs cris désinhibés me déchirent les tympans. Je n'ai le cœur ni à la fête ni à l'alcool, pourtant j'excelle à les faire gober que je suis de la partie.

— Allez Tomlinson, descends-moi ça !

— A la tienne Eleanor !

Ils trinquent et descendent leur shot. Leur sauvagerie me plierait de rire en temps normal. Là, je suis obsédé par l'heure qui défile et se rapproche du début du concert, alors je prétends me resservir à l'intérieur avant d'y sacrifier ma patience. Accoudé au comptoir, j'attends que Stan me lâche la grappe et retrouve le chemin de la langue de sa conquête du soir. Ne m'approche pas toi, je pense à l'attention des mèches brunes qui se dessinent dans ma vision périphérique. Si madame se croit subtile, c'est raté.

— Louis ?

Je tourne la tête, déterminé à me débarrasser au plus vite de l'inconnue, mais sursaute en découvrant Caroline Watson. Notre ancienne styliste se hisse sur le tabouret. Quel idiot.

— Caroline ! Tu déconnes ?

Nous nous prenons dans les bras. Je m'en branle qu'elle ait suivi Zayn. Cette femme est une perle. Une perle qui tombe mal. Je ne maîtrise pas la grimace gênée qui me tord les lèvres lorsque je percute qu'elle me corse la tâche et que je vais devoir expédier l'agréable coïncidence.

— Comment tu te portes, depuis tout ce temps ? me demande-t-elle enjouée.

— J'ai pas à me plaindre.

— Tu m'étonnes. Le grand retour est imminent dis-moi.

— T'es pas prête.

— Pour vous cinq ? Je ne l'ai jamais été.

On s'adresse un sourire complice, un moment suspendu court-circuité par les exclamations de ma bande qui vient certainement de s'enfiler une autre tournée. Caroline commande auprès du serveur et zieute mon verre vide.

When the Curtain Calls (LS) ✓Où les histoires vivent. Découvrez maintenant