Chapitre 17

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Circles, we're going in circles, dizzy's all it makes us


Louis

Le vent fouette ma peau, humidifie mes yeux. Ma gorge s'assèche, mon souffle s'affole, mes joues me tiraillent d'autant sourire. Ce rush d'adrénaline ruisselle en torrent dans mes veines. Il caresse mes brûlures. Derrière moi s'égarent mes pensées brouillonnes. Je perds la tête, au moins un peu.

Pris dans ma lancée, je manque de bouffer le béton lorsque Zayn me tire par le bras derrière un mur, à l'angle d'une impasse.

— Fais-gaffe !

Entre l'effort et nos éclats de rire, nous sommes incapables d'aligner une phrase. C'est un miracle que l'on s'en sorte aussi bien. Un autre que l'on se soit accordés comme au premier jour.

— Oh putain. T'as vu leurs tronches ? je bafouille sous l'émotion.

— Bien sûr que non qu'est-ce que tu crois. J'ai juste couru mec.

— Paul nous aurait tué.

— Définitivement, sauf que Paul n'est plus là.

Je grimace. Nous revenons à nous dans le silence de nos respirations qui se calment. Si je le regarde, je repars en fou rire. La fragilité et la chaleur familière de cette tension m'emplit les poumons. Elle habite ma poitrine, retrouvant le chemin de ce lieu où, toutes ces fois, Zayn a été le meilleur ami que j'ai jamais eu. L'élan d'affection ne me concerte pas. Le même qui a nourri notre impulsion et a guidé mes jambes dans cette course sans arrière-pensée. Alors quand je m'en sens le courage, je relève les yeux vers lui.

— Harry m'emmène en Italie.

— Et tu me l'annonces comme une mauvaise nouvelle parce que... ?

— Parce que je ne sais pas quoi faire de cette information, je soupire.

— Tu sais pourquoi l'Italie ?

— Il a des habitudes là-bas, et une baraque il me semble.

— Ça me paraît... exposé.

— C'est ce que je me suis dit. Mais il a l'air d'avoir un plan. Il ne t'en aurais pas parlé par hasard ?

— Pourquoi il m'en parlerait ?

— Je ne suis pas stupide Zayn.

— Ouais, d'accord, on se cause. Enfin tu le connais il reste super discret. Et je ne doute pas une seule seconde qu'il sait ce qu'il fait. Pour moi c'est clair, il te kidnappe, affirme-il d'un ton grave, malgré ses pupilles brillantes qui trahissent sa plaisanterie.

— T'es con.

— Vous ne risquez rien de plus qu'à Londres finalement. Si tu veux mon avis, ça vous fera un bien fou de vous échapper.

— Oui on devrait trouver un moyen d'avoir la paix. Pas certain qu'il me suive en cavale comme toi.

— Ouais, je suis à peu près sûr qu'on a merdé niveau discrétion là. Je sature.

— M'en parle pas.

Nous secouons la tête à l'unisson, expirant les derniers soubresauts de notre galop. Il jette un œil à son téléphone et reporte son attention sur moi.

— Mon chauffeur se ramène. On te dépose ? me propose-t-il.

— Merci, je vais appeler le mien. Je dois régler un truc.

When the Curtain Calls (LS) ✓Où les histoires vivent. Découvrez maintenant