La douleur avait disparu. Complètement. J'avais l'impression de flotter. J'avais déjà connu cette sensation et cette situation. Je n'étais pas morte, j'en avais la certitude. Comment était-ce possible ? Pourtant, je sentais la vie s'échapper de moi.
Un choc à la poitrine me força à ouvrir les yeux. La lumière les agressa et je les refermai vivement.
- Elle est vivante, s'écria une femme sur ma droite. On doit l'emmener au bloc. Prévenez le docteur Giana Blue !
Le reste fut noir de nouveau. Comme si l'on m'avait rendormi. Mais je sentais une éternelle présence à coté de moi, qui ne me lâchait pas. Un homme, je vis en rouvrant les yeux. En blouse blanche. J'étais à l'hôpital.
- Mademoiselle Steel, je vais devoir vous endormir. Je vais le faire avec le masque, si vous préférez cela à la piqûre.
Il avait quelque chose de rassurant. Puis je sentis la blessure. Elle me piquait désagréablement.
♦
Je tendis l'oreille en entendant des voix dans le couloir. Beaucoup de voix et de présences. Je n'arrivais toujours pas à ouvrir les yeux, même en forçant.
- Elle s'en remettra, Aaron. Elle est forte. D'ici deux jours, elle n'aura plus rien. Deux grosses cicatrices mais c'est tout.
Je reconnus Giana et sa voix douce.
- C'est un miracle qu'elle soit vivante, commenta la voix de de Maève.
Quelqu'un faisait les cents pas dans le couloir. Je devinai directement qui c'était. L'Alpha.
- Quand pouvons-nous la voir ? Demanda ma sœur.
- Il serait préférable de la voir demain. Quand ses bleus se seront estompés. Elle doit se reposer. Je vous appelle s'il y a du changement.
Il y eut du mouvement et la plupart quittèrent l'hôpital. Seuls Giana et Aaron restèrent. Ils continuèrent de discuter.
- Aaron, il va vraiment falloir que tu lui parles et la rassures. Elle est en vie grâce à toi et elle s'était vraiment crue en train de mourir. Ça va lui faire un choc quand elle va se réveiller. Alors, sois présent pour elle.
La porte de ma chambre s'ouvrit immédiatement et une odeur reconnaissable entre mille resta dans la pièce. Je sentis Aaron s'asseoir à coté de moi et prendre ma main dans la sienne. Je voulus la serrer mais je n'avais pas assez de force.
- Dès que tu vas mieux Eva, je te ramène à la maison. Tout le monde veut veiller sur toi, ma meute t'aime tellement. Dès le premier jour. Mais je leur ai demandé de rester loin pour ta guérison. Ils ne l'ont pas supporté car ils savaient qui tu étais pour eux. Ils t'ont vu et ont su directement. Les loups reconnaissent toujours leurs Alphas. Ne panique surtout pas. Tu dois te sentir désorientée, surtout avec toutes ses présences dans ta tête.
Quelles présences ? Là, je compris. En me concentrant, j'arrivais à sentir tous les loups dans mon esprit. Je voyais chaque lien, leur puissance qui grimpait le long de chaque fil les reliant ensemble. Et puis, il y avait moi au centre avec Aaron comme jumelés, et chacun distribuait de l'énergie et puissance à chaque loup. Mais à cet instant, c'était moi qui recevait tout. Je me sentais mieux d'heure en heure.
C'était étrange d'être de nouveau dans une meute, d'être surtout au centre. Je sentais ma louve. Elle était là, à la surface. Elle avait l'air d'aller mieux pour la première fois en quelques années. Et je comprenais pourquoi. J'étais avec Aaron.
Sa main toucha mes cheveux, comme j'aimais. Je me sentais toujours plus détendue quand on touchait ma chevelure. C'était doux.
- Tu vas m'en vouloir quand tu vas te réveiller, Eva. Je t'ai liée à la meute sans que tu ne sois d'accord. Je ne t'ai même pas laissé le choix. Tout ce que je voulais, c'est que tu vives et c'était le seul moyen à porter de main. Tu n'imagines même pas comment nos loups ont hâte de te rencontrer. Après des siècles, tu arrives enfin. La meute est enfin au complet.
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Les liens d'amour 2 - Guérie moi
WilkołakiEvana a le cœur brisé depuis qu'un Alpha l'a jeté. Ça fait des années maintenant et la jeune louve mène sa vie sans accroc. En apparence, mais derrière le masque qu'elle affiche en permanence, l'envie d'en finir se fait toujours ressentir. Ses bless...