Le retour à la maison se fit silencieux car je dormis pendant tout le trajet. De retour à la maison, Aaron me réveilla et m'emmena dans le salon. Il me déposa dans le canapé et s'empressa de me chercher de la nourriture que j'engloutis. Il resta à coté de moi, la main posée sur mon ventre. Il avait toujours un air effaré, comme s'il n'en croyait pas ses yeux.
Le lien que j'avais longtemps coupé avec la meute, se rouvrit et je ressentis toutes les présences se presser contre moi, me saluant. Ça me rassura. J'étais à la maison.
- J'aimerais aller voir Simon, annonçai-je à Aaron.
Il arrêta tout mouvement et me lança un regard glaçant.
- Certainement pas maintenant. Tu es enceinte ! Il pourrait tellement te faire du mal avec ses paroles que tu ne te relèverais pas.
Je secouai la tête.
- J'y arriverai. Tu ne peux pas comprendre mais je dois le faire. Il y a quelques mois, tu as promis de tout faire pour que je puisse me venger. Ce jour est enfin arrivé. Je pourrai tirer un trait sur lui et il n'existera plus pour personne.
- D'accord mais je viens avec toi.
Je n'en attendais pas moins de sa part. Je me laissai dorloter dans le fauteuil et bientôt, je m'endormis dans un sommeil sans rêves ni cauchemars. Juste le néant.
♦
Le chemin a travers les bois était difficile. Je manquai plusieurs fois de trébucher. Aaron ne voulait pas lâcher ma main et me jetait de temps en temps des regards inquiets. On trouva rapidement le bunker. Je rentrai à l'intérieur et trouvai certains patrouilleurs à l'intérieur dont Maève. Ils me saluèrent tous en penchant légèrement la tête, signe de respect. Je n'avais pourtant rien fait pour la mériter.
- Alphas, disent-ils tous.
Ils se décalèrent pour montrer l'escalier derrière eux. Il conduisait au sous-sol, à Simon. Cela faisait déjà quelques semaines qu'ils le retenaient prisonnier en bas. Dans quel état était-il ?
- Je vais descendre.
Aaron derrière moi, je me rendis dans cette espèce de cave très mal éclairée. Au centre de la pièce, Simon était attaché sur une chaise. Sa tête pendouillait sur son torse et sa respiration semblait être laborieuse. Mes loups s'étaient déjà pas mal défoulés sur lui. Je n'avais plus qu'à terminer le travail. Ça ne devrait pas être difficile. J'avais vécu l'enfer, je devais me venger et en terminer avec lui. Ne plus le craindre car il ne reviendrait plus jamais. Je pourrais vivre en paix avec Aaron et nos futurs enfants. Ne plus me soucier de cet homme. Ne plus avoir peur qu'il se cache quelque part, essayant de terminer le boulot.
C'était aujourd'hui le grand jour. J'avisai la table sur ma droite, remplie de différentes armes. Flingues, couteaux de toutes sortes, tournevis, engin de torture. La plupart était souillée par le sang. Mon regard se redirigea vers Simon. Il ne bougeait pas, surement inconscient.
Je pris un couteau coupant et m'approchai de ma victime. Elle le sera d'ici quelques secondes. Dans ma tête, ma louve éclata d'un rire machiavélique qui me donna des frissons. Elle était bien plus sanguinaire que moi sur certains points. Elle me hurlait de le tuer mais en le faisant souffrir. Pas une mort rapide. J'étais d'accord avec elle mais j'avais plus de retenue.
Je ne vis pas tous les patrouilleurs me rejoindre en bas, assistant à la scène. Je m'approchai de Simon et attrapai ses cheveux pour relever sa tête pour qu'il puisse me regarder droit dans les yeux. Mon visage à la hauteur du sien, il ouvrit péniblement les yeux et j'y lis l'horreur. Je me délectai de ses frissons, de sa peur qui courrait sur sa peau. Il savait qu'il souffrirait quoi qu'il dise. Et qu'on ne m'en empercherait pas. Jamais.
- Eva...na, murmura-t-il.
Son œil au beurre noir avait bien enflé. Il eut d'abord droit à un coup de poing que j'envoyai dans son nez qui émit un craquement sonore. Il poussa un cri et voulut le toucher, mais il était entièrement attaché.
Il n'avait presque plus de force. C'est plaisant à voir.
- Tu...vas..me...tuer...mon...amour ?
Il rit et la colère flamba en moi. Deuxième coup de poings, dans son ventre. Il se tordit en deux, à bout de souffle. Je frappais fort désormais. Je n'avais plus à me retenir.
- Tu m'as tout pris, Simon. Ma vie, mon bébé, ma force et ma louve. Aujourd'hui, c'est la fin pour toi. J'ai juste une chose à te dire maintenant. Très importante.
Je me penchai plus vers lui et lui montrai le couteau. Il en trembla.
- Je vais vivre et toi tu vas mourir. Quatre vies contre une. Est-ce que tu comprends ce que je dis ?
Son regard rempli d'incompréhension m'emplit de joie.
- Mes trois bébés et moi contre toi, tu comprends mieux ? Tu ne pourrais plus jamais faire du mal à quelqu'un, je m'en fais la promesse.
Je plantai le couteau dans sa cuisse. Je ne regardai pas ses tressautements et pris sur la table, d'autres couteaux plus féroces les uns que les autres.
- Par ou commencer ?
C'était une question purement théorique. Le second couteau vola dans une cuisse. Je les laissai pour ne pas qu'il perde trop de sang d'un coup. Heureusement que je n'avais pas touché l'artère fémorale. Deux autres lames dans chacun de ses bras. Je les bougeai de quelques centimètres, faisant pousser des hurlements à ma victime.
Simon transpirait à grosse goutte. La douleur devait l'empêcher de réfléchir. Sa peur suintait par tous les ports de sa peau. Je n'éprouvais rien à cet instant précis. Un tournevis dans le pied. Cette fois-ci, je pris une arme et la chargeai. Simon se contorsionna dans tous les sens, terrorisé par mon air. La vengeance n'allait plus tarder à arriver. Je n'imaginais pas la réaction de la meute derrière moi, dégoûtés surement de mon comportement sadique.
Je pointai l'arme droit sur le front de Simon qui s'immobilisa. Il eut la force de parler.
- Tu ne seras te débarrasser de moi Evana. Nous sommes nombreux à vouloir tuer des louves. Tu n'arriveras pas à nous exterminer.
Je compris qu'il n'était qu'un pion. Ils étaient une organisation. Pourquoi tuer des louves ? A quoi ça les servirait ?
- Tu es de mèche avec la meute de Michigan ?
Les autres derrière moi retinrent leur souffle. C'était une question essentielle. Sloane les avait subi de nombreux mois et s'était difficilement remise. Mais c'était une louve que tout le monde aimait. On ferait n'importe quoi pour elle, surtout Haley qui l'adorait. Sloane avait une certaine gentillesse et douceur qui faisait qu'on l'appréciait sans qu'elle ne fasse quoi que ce soit. Je n'avais plus eu de nouvelles depuis qu'elle était retournée dans sa meute de naissance. De ce que j'en savais, cette dernière était remplie de loups dont la puissance n'était pas haute. La jeune femme ne pouvait pas vivre dans une telle meute. Sloane était bien trop forte, sa louve indomptable, elle était faite après tout pour un Alpha.
Simon éclata de rire, l'air hystérique ou juste complètement fou.
- Nous sommes beaucoup, chérie. C'est tout ce que je peux te dire.
Je savais qu'il ne me dirait rien de plus. Je tirai une première fois dans son ventre, sans penser à rien d'autre qu'à son corps bientôt sans vie. Une balle dans le corps puis une dans le front. Je restai longtemps devant le corps maigre de Simon, a voir la vie s'échapper de lui sans qu'il ne puisse y faire quelque chose. Ses yeux restèrent ouverts. Il était définitivement mort. Mes tourments cessaient enfin et mes souvenirs désagréables semblèrent quitter ma mémoire, ne laissant que les bons.
Un bras m'enveloppa et je me sentis en sécurité, dans les bras d'Aaron qui me soutinrent alors que mes jambes vacillaient comme la lampe au plafond. Je me retournai et enfuis mon visage dans le creux de son cou.
- Tu as réussi, me chuchota-t-il à l'oreille.
En effet. Je pouvais vivre ma vie.
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Les liens d'amour 2 - Guérie moi
LobisomemEvana a le cœur brisé depuis qu'un Alpha l'a jeté. Ça fait des années maintenant et la jeune louve mène sa vie sans accroc. En apparence, mais derrière le masque qu'elle affiche en permanence, l'envie d'en finir se fait toujours ressentir. Ses bless...