Mémoire d'un survivant

Chapitre 15 - Réunion au sommet

Idée musique :  Guitare acoustique 

POV Ron

Ça y est. J'ai regroupé mes affaires et quelques coups frappés à la porte m'indiquent que mes parents sont arrivés. Je les invite à entrer et vois une tornade rousse se précipiter vers moi avant de m'éteindre dans une accolade qui manque de me briser les os.

C'est ma mère, bien sûr. Elle a dû beaucoup s'inquiéter en recevant le hibou de Sainte Mangouste. Elle pleure dans mes bras en reniflant dans ma chemise, ce qui ne l'empêche pas de me faire la morale malgré tout "On ne savait même pas que tu étais blessé... Terriblement inquiets... Pas de nouvelles... Personne dans ton appartement..."

Je souffle "Je vais bien, maman. Et le traitement qui lutte contre le sortilège que j'ai reçu est efficace."

"Quel sortilège? Où as-tu été blessé?" Demande-t-elle en se reculant. "Et qu'est-il arrivé à tes yeux? Ils sont plus foncés qu'avant, non?"

Je lui souris "Tout va bien. Le sortilège avait pour but de me rendre aveugle, et c'était d'ailleurs le cas quand j'ai été admis ici, mais le professeur Rogue a réussi à trouver un traitement qui fonctionne et je recommence à voir. Même si tout est très flou."

"Le professeur Rogue?" Souffle-t-elle, surprise. "Je croyais qu'il consacrait son temps à des recherches. Il a même quitté son emploi d'enseignant après la guerre. Que fait-il à Saint Mangouste?"

"Il est venu à la demande du directeur de l'hôpital, maman. Les sortilèges qu'on a reçu sont les attaques de magie noire assez avancée, et personne ici ne les connaissait suffisamment. Sans lui, je serais resté aveugle, tu sais? "

Elle me serre la main "Je sais que le professeur Rogue est quelqu'un de bien, Ron. Je suis contente que tu t'en sois rendu compte par toi-même."

D'autres coups à la porte nous font tourner la tête dans sa direction. Maman se tourne à nouveau vers moi et me dit d'un ton bienveillant "Ce sont les autres, ils sont passés au secrétariat pour signer les papiers de sortie" Puis elle se tourne vers la porte et leur hurle littéralement d'entrer. Sérieusement, quand elle fait ça, elle est un peu effrayante. Mais je me dis avec un sourire nostalgique que ça m'avait manqué.

La porte s'ouvre, et je vois se dessiner trois silhouettes rousses. Je ne reconnais leur identité qu'au moment où j'entends une voix joyeuse s'exclamer "Eh ben mon vieux, les aurors de nos jours, c'est plus ce que c'était!" et une voix identique de répondre "Mais notre petit Roni-chou à toujours été fragile, tu sais bien". Parfait. Quoi de plus discret que les jumeaux pour venir me chercher... Je grimace à leur plaisanterie et rétorque : "J'aurais bien voulu vous y voir, moi. Ce taré de mangemort avait déjà mis Drago au tapis, et il fallait que j'assure la défense et l'attaque"

Ma mère, qui s'était reculée de quelques pas lance aux jumeaux "Bien sûr que Ron a fait de son mieux, n'est-ce pas Ron? Tu as pensé à protéger tes amis avant tout. Vous devriez en prendre de la graine, vous deux"

La voix goguenarde de Fred, ou peut-être est-ce George reprend cependant la parole "Tiens, tiens... Maintenant c'est Drago et plus Malefoy? Quelque chose à nous raconter, fangin?"

Je me fige, constatant en effet que je l'avais appelé naturellement par son prénom. Honnêtement, je ne sais pas quoi lui répondre pour le coup, car je ne comprends moi-même pas ce que je ressens ni même mes propres réactions. Tout ce que je sais, c'est que sans ce gars, je serais probablement mort à l'heure qu'il est. Ou dans un état proche du sien.

Mais la voix calme et posée de mon père me dispense de toute répartie "Ron, tu dis avoir reçu un sortilège d'un mangemort? Où étais-tu et que s'est-il passé? Aucune activité criminelle reliée au mangemorisme n'avait été constatée ces trois dernières années..."