Chapitre 19 : Doutes

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Idée musique : le dernier des samouraïs - taken


POV Severus :

Je suis seul dans mon laboratoire improvisé. Potter et Weasley sont en train de faire leur trou au terrier. Je ris moi-même à mon mauvais jeu de mot.

Je me demande comment ils vont. Je me demande comment va Harry.

J'aurais aimé le garder près de moi, mais je refuse de le mettre en danger. Du moins, plus qu'il ne l'est déjà.

L'ordre du phénix a été plus ou moins officiellement rouvert, et des missions ont été attribuées.

Ma mission est de sauver mon filleul. C'est déjà beaucoup.

Je sais que ça l'est.

Pourtant, je ne peux m'empêcher de culpabiliser de ne pas être sur le terrain.

C'est peut-être bête, mais pendant la guerre, j'étais submergé par le travail. Les cours. Sauver Potter. Jouer au mangemort et au moldu. Sauver Potter. Surveiller Potter.

Mes journées n'étaient pas assez longues, et quelque part, elles l'étaient trop. Mais je n'avais pas le temps de me morfondre. De m'écouter. D'avoir peur.

Travailler sur le terrain, c'est être continuellement dans une sorte de frénésie : on ne cogite pas, on ne tergiverse pas, on pense à l'essentiel et on agit. On sert à quelque chose de concret. Chacun de nos objectifs l'est.

Avec la recherche, c'est différent. Il faut d'abord trouver matière à travailler.

Pour le sortilège qu'a reçu Drago, je dois retrouver l'exacte formule originale et comprendre quelle partie en a mal été réalisée, le rendant instable.

J'ai missionné un contact pour chercher quelques ouvrages sur les sortilèges dégénératifs dans les livres perquisitionnés dans l'ancien quartier général du seigneur des ténèbres Je ne pourrais pas avancer sans eux.

Pour Potter, la chose est plus complexe encore. Peu importe ce qui le ronge, je pense que ce n'est pas récent. J'en arrive à me demander quand tout ceci a réellement commencé. Harry savait-il, en quittant le monde magique, qu'il avait une épée de Damoclès au-dessus de la tête?

Ou est-ce que la menace est venue plus tard? Alors qu'il était loin de ses anciens mentors, de ses anciens amis... Savoir qu'il a sûrement dû affronter cela tout seul, sans mémoire, sans soutien, ça remue quelque chose en moi. De la tristesse et de la colère, je crois bien. Pourquoi ne pas avoir demandé de l'aide? Pourquoi nous avoir chassé de son existence? Il y a tellement de gens prêts à se battre pour lui, à se sacrifier, s'il le faut. Mon esprit s'arrête sur cette pensée et je réalise qu'il aurait viscéralement détesté cet état de fait. Détesté le fait qu'on meure pour lui. Parce qu'il avait déjà vécu cette situation et qu'il en avait souffert toute sa vie.

Je chasse une vague de culpabilité et tente de retrouver le fil de ma réflexion. Je n'ai jamais entendu parler d'un sort ayant pour but de parasiter un esprit en y ajoutant ou en y mimant une "conscience" étrangère. Et même dans les recherches mangemoriennes, je n'ai jamais eu connaissance d'une manière de dupliquer un esprit. Si j'essayais de transposer les symptômes du survivant en symptômes physiques, je dirais que c'est un empoisonnement. Ici le poison est l'intrus qui parasite son esprit et essaie de prendre le dessus sur celui-ci.

Pour l'instant, il n'est pas assez fort, quand bien même l'esprit de Harry est affaibli par sa récente perte de mémoire. Alors il essaie de le manipuler pour l'affaiblir davantage. Et c'est un raisonnement que n'aurait pas un simple sortilège. Tous les indices concordent vers une entité déjà utilisée par le seigneur des ténèbres. Pourtant, tous les horcruxes ont été détruits. Ainsi que le seigneur des ténèbres lui-même. Tout cela n'a pas de sens.

Mémoire d'un survivantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant