Chapitre 2 : Etre un homme libre

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Musique d'écriture : princesse Mononoké musique principale

POV Drago :

J'ai longtemps été seul.

Même entouré de milliers d'élèves. Même au manoir Malfoy.

Une sorte de solitude qu'on ne ressent que quand personne de notre entourage n'est à même de nous comprendre. Quand on a la sensation de n'être entouré que d'ennemis ou de traîtres en devenir.

Cette manière de penser me venait de mon éducation, pire, on pouvait dire que c'était dans mes gènes.

On m'a dit que je ne devais pas m'attacher aux gens, sous aucun prétexte.

Que je ne devais avoir d'amis que des gens utiles et influents.

Que je n'étais pas supposé faire les choses mais les dicter, ou alors, les détruire.

Que seule la manipulation me serait utile pour m'élever dans la société. Car ce qu'un Malefoy fait le mieux, c'est bien s'élever dans la société, et pour cela tous les moyens sont bons, même les moins avouables.

Surtout les moins avouables, à vrai dire...

Mais j'ai rompu la chaîne, j'ai rompu cette chaîne de traditions qui m'entravait afin de construire un être derrière tout ça. Renaître des cendres de ma famille.

Je ne suis peut-être pas devenu un être profondément bon, mais je suis devenu meilleur que je ne l'étais auparavant.

Dorénavant, je ne laisse plus les autres faire ce que je pourrais faire moi-même.

Je suis devenu l'ouvrier de ma propre vie.

Le maître de mon destin.

J'ai commencé à changer au contact de mes meilleurs ennemis de l'époque. Vous savez, le rituel « je te déteste, tu me détestes et on essaie de se faire le plus de crasse possible ». Je dois avouer que j'étais plutôt doué dans cette dernière partie du jeu...

Bien entendu, les idées de mon père ne s'attelaient pas seulement à des jeux de gamin... et il m'a fallu le découvrir de la pire des manières.

Je croyais que... je ne sais pas vraiment... je savais qu'ils tuaient des gens... les mangemorts... Mais de n'avais jamais imaginé ôter moi-même la vie à quelqu'un. Voir son visage se tordre de douleur et d'incompréhension, voir son regard vous accuser et poser milles questions auxquelles on ne veut pas, on ne peut pas répondre. Pas vraiment. Et puis plus rien. Que le néant.

On dit que l'expérience fait l'homme.

Pour moi, elle a été un pas vers mon humanité, un pas vers cette décision de ne plus tuer. Jamais.

Fort de cette décision, il m'a fallu opter pour un camp qui offrait la possibilité de ne tuer personne.

Le clan des mangemorts étant bien sûr à exclure d'emblée... Et puis j'avais déjà la marque, je ne pouvais plus aller en territoire neutre.

Alors, je me suis rabattu vers un vieil homme sénile, fou et incroyablement puissant, qui avait la fâcheuse manie de tout savoir avant tout le monde et se mêler de tout ce qui ne le regardait pas. Albus Dumbledore.

Il n'a pas été vraiment surpris de me voir, là, dans son bureau, complètement déboussolé, alors que je lui expliquais que la mission à laquelle j'avais été assigné, ma première grande mission, était de le tuer, lui.

Il m'a dit le plus calmement du monde que ce serait dangereux pour moi de rentrer à la maison pour noël, mais ça, je le savais déjà, et j'avais une excuse toute trouvée n'est-ce pas ? Je ne parvenais même pas à m'attrister de laisser ma famille derrière moi.

Mémoire d'un survivantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant