Kyoko, l'espionne rebelle de la Don Quichotte Family

11. L'ombre d'un nouvel héritier qui divise encore la Family

Ce soir comme chaque soir depuis que je suis revenue, les membres de l'équipage de la Don Quichotte Family avaient comme coutume (coutume instaurée par Doflamingo lui-même, attention!) de se réunir tous autour d'une même table pour partager un repas de famille, tous ensemble.

Incroyable, non?

Bah! Oui, même dans le camp des méchants, parfois il arrive qu'on se comporte comme des membres d'une vraie famille normale et qu'on mange tous ensemble en bavardant et en rigolant comme si de rien n'était, alors que si on considérait bien les choses dans leur ensemble, quelques heures ou quelques minutes auparavant certains d'entre nous se taper dessous tandis que les autres veinards regardaient amusés. Un drôle de tableau! Je confirme, mais quand dans le nom de son équipage de pirates doublés de redoutables malfrats, il y a le mot "famille" on se doit de faire bonne figure et de respecter au moins cela. Et puis, quiconque déroger à l'heure du repas de famille organisé par Don Quichotte Doflamingo, s'exposait en son âme et conscience aux foudres de ce capitaine machiavélique. En ce qui me concerne, je reconnais que j'aimais bien cette tradition après tout vu ma situation c'était surtout le seul moment où je pouvais en plus d'avoir la tranquillité de souffler un peu, de manger à ma faim en me délectant des derniers ragots ou des forfaits accomplies par les autres.

Dans un sens, une chance pour moi que Doflamingo ne m'a pas prit au mot et ait décidé de mettre fin à mes jours pendant ma sieste. En faisant mon entrée dans la salle à manger, en me frottant les yeux pour tenter d'effacer les dernières traces de ma sieste, je m'arrête nette au seuil de la porte de la pièce, ouvrant stupéfait les yeux non pas à cause de toute la nourriture alléchante qui ornait la table mais en raison du nombre restreint de convives qui contrastaient très nettement avec les chaises vides de ci et là. Instinctivement, je sens une once de culpabilité me submerger et me serrer le cœur et je serre fort contre moi, mon précieux pendentif en fermant brièvement les yeux. Me faisant mentalement des reproches.

- Bravo, Kyoko! Comment oses-tu entrer dans cette pièce et les regarder dans les yeux après tout ce que tu as fais depuis ces deux semaines! La moitié de la famille, de ta famille manque à l'appel ce soir autour de cette table et là, tu vas aller manger tranquille. Non! S'il te reste encore un peu d'amour propre fait demi-tour! Me conseilla la voix de ma conscience.

Une remarque très sage, que je m'apprête à mettre en pratique de suite et machinalement je commence à reculer lentement.

- Ohé! M'interpelle brusquement la voix de Doflamingo, assis à sa place habituelle en bout de table, face à la porte d'entrée de la salle et paradoxalement face à moi.

Au son de sa voix, je ressens le poids de ma conscience tourmentée et ma culpabilité, pesait de plus en plus mais décide contre toute attente toujours en serrant mon médaillon contre mon cœur pour me réconforter, d'ouvrir les yeux et de le fixer. Est-ce qu'à travers les verres roses teintées de ces lunettes de soleil, il pouvait lire cette culpabilité dans mes yeux? J'espère que non. Mais en voyant le sinistre sourire moqueur s'étirer sur son visage, je présume que la réponse était oui. Bien que l'hôte de maison me fasse signe de prendre place sur le siège à sa gauche, comme d'habitude mes pieds eux ne semblaient pas envie d'entendre quoique ce soit et seraient même d'avis de prendre la poudre d'escampette dans la direction opposée.

Mais, non. Je suis Kyoko.

Je suis une débrouillarde (ou une opportuniste, ça dépend du point de vue), une sacrée menteuse et une voleuse.

Celle que l'on surnomme la Gorgone.

Celle qui aime se la jouer reine des pestes et qui prend un malin plaisir à embêter tout le monde.

Et celle qui malgré tout, est une vraie tête brûlée et qui n'hésite pas à se jeter tête la première dans la gueule du monstre et ce en dépit que tout le monde l'a avertit.