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Anthon était furieux, il était si en colère qu'il était capable de poursuivre cette petite insolente et de la remettre à sa place sans tenir compte des centaines de personnes qui les entouraient. Comment osait-elle se comporter de la sorte avec lui ? Jamais une femme ne l'avait dévisagé avec autant d'horreur, s'il n'avait pas vu les commentaires dans la presse et les déclarations élogieuses emient par ses partenaires de sexe, il aurait pu croire qu'il était hideux. Mais il savait qu'il était beau, très beau même s'il se référait aux commentaires des journalistes. Il dépassait largement la moyenne, alors pourquoi la réaction de cette femme le mettait-il tant hors de lui ?

Peut-être parce qu'il avait l'impression de retourner dans le passé à une époque où il était un enfant crasseux et que les seules regards qu'il suscitait chez les gens étaient soit la pitié, soit l'horreur.

Il refoula cette idée au plus profond de son être. Il n'avait plus pensée à son enfance depuis des années, ce n'était pas aujourd'hui qu'il allait recommencer. De surcroît à cause du regard d'une femme insignifiante qui n'arrivait pas à la cheville des femmes qui tombaient en adoration devant lui. Johana Carey était tout simplement une petite peste qu'il allait remettre à sa place vite fait. Mais il était tout de même consterné par ce bout de femme qui assise sur son banc le regard pétrifié avait l'air perdu voir désorienté. Lorsqu'il était arrivé et ne l'avait pas vu, une immense déception l'avait étreignit le cœur. Il avait même songé à mettre un terme à  cette mascarade et s'en aller pour de bon. Il avait déjà donné le signal à son garde du corps lorsque celui-ci avait ouvert la porte faisant valser la jeune femme dans la salle jusqu'à ses pieds. Puis il y avait renoncé et jubilait à l'idée de l'observer durant des heures, de débattre avec elle car M.Quin n'avait cessé de faire les éloges de cette dernière comme étant la meilleure élève de la classe et qu'elle était très active durant les cours. Pourtant il n'avait rien vu d'exceptionnel aujourd'hui. Elle était restée muet durant la totalité de la séance, elle ne l'avait pas regardée une seule fois, elle n'avait pas quitté des yeux sa montre comme si elle attendait impatiemment la fin du cours pour ne plus endurer sa présence et bien elle allait être déçue. Maintenant qu'il savait qu'elle effet il avait sur elle il ne pourrait pas la laisser tranquille avant d'avoir compris pourquoi il la répugnait.

S'extirpant de ses pensées, il vit qu'elle n'était plus assise à sa place. Il la chercha du regard dans la foule en mouvement et il la trouva facilement. Elle essayait de se faufiler parmis les étudiants, certainement pour échapper au jeune homme qui la poursuivait en s'adressant à elle avec vigueur. Il suivit la scène d'un œil cinglant prêt à intervenir aux moindres gestes violents mais cela n'arriva pas. La jeune femme prononça quelques mots qui clouèrent le jeune homme sur place plus elle s'en alla.

Cette femme savait remettre les hommes à leur place, observa t-il admiratif. Il avait presque pitié du pauvre homme qui semblait dépité et blessé dans son amour-propre. Sans attendre, il suivit à son tour la jeune femme qui à son plus grand soulagement se dirigea vers les vestiaires. Elle pénétra dans celui des femmes et il l'imita sans hésitation. Des exclamations de stupéfaction et des sourires coquins de la part de quelques étudiantes présentes balayèrent ses derniers doutes vis-à-vis de sa beauté. Mais ce n'était pas pour voir les regards aguicheurs de ces femmes qu'il était là, seule une femme l'intéressait et il comptait bien obtenir d'elle ce qu'il voulait.

— Dehors tout le monde ! S'écria t-il d'une voix impérieuse.

Elles s'exécutèrent toutes sans broncher et il se réjouit de constater qu'il avait encore de l'autorité au près de la gente féminine. Il bloqua le passage à la jeune femme lorsqu'elle voulut s'en aller à son tour.

— Tout le monde sauf vous ! Siffla t-il.

Il ferma la porte derrière lui et fit tourner la serrure. Elle hoqueta de stupeur et à la vision de ses lèvres roses presque rouges légèrement entrouvertes il sentit le désir pulser dans ses veines. Il s'approcha lentement d'elle alors qu'elle reculait au fur et à mesure, il savait que bientôt elle se retrouverait prise au piège et il savourait déjà l'image érotique d'elle adosser contre le mur, les jambes enroulées autour de ses hanches pendant qu'il la faisait sienne. Enfin, Johana Carey heurta le mur carrelé comme il l'avait prédit, alors il la fit prisonnière en posant les mains de part et d'autre de sa tête. Son regard quitta la contemplation de sa poitrine qui se soulevait au rythme saccadé de sa respiration, il remonta lentement jusqu'à ses lèvres closes pulpeuses, attirantes, offertes comme le fruit interdit et Tentantes comme le péché. Comment y résister ? Lui, simple mortel ?

Un dangereux protecteur(1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant