Un dangereux protecteur(1)

31.

Anthon et Johana s'affrontaient du regard lorsqu'un bruit de pas et deux voies résonnèrent dans le silence. Il poussa un juron et se précipita vers la jeune femme. Rapide comme un éclair, il couvrit son corps du sien pour la cacher aux yeux des nouveaux arrivants. George émergea de derrière le mur suivit d'une femme blonde qu'il devinait être la styliste qu'il avait engagé et de plusieurs autres hommes. Il sentit la jeune femme frissonner dans son dos. Il la guida contre le rebord de la piscine et veilla à ce que tout son corps soit plongé dans l'eau jusqu'au épaule.

— Ne bouge surtout pas de là, grogna t-il en se hissant hors de l'eau sans aucune gêne.

La stupeur se peignait sur le visage de chacun d'eux. Leurs regards allaient de lui à la jeune femme. Anthon s'empressa de se draper d'un peignoir et prit un deuxième pour la jeune femme. D'un signe de la main, il ordonna à tout le monde de se retourner.   Il aida la jeune femme à sortir de l'eau et l'aida à revêtir son vêtement malgré ses protestations. Il retira les mèches de cheveux qui collaient son visage et caressa tendrement sa joue.

— Montes te changer et rejoins moi pour déjeuner, déclara t-il en lui remettant son slip trempé entre les mains.

Elle s'emproupra de plus belle et serra le minuscule tissu dans sa paume. Mais malgré la situation indécente dans laquelle elle se trouvait, le fait qu'il venait de la tutoyer l'ébranlait davantage. Elle se détourna pour partir mais il lui retint le bras et l'attira contre son torse musclé. Lorsque la bouche de l'homme se posa sur la sienne pour dévorer ses lèvres avec avidité, elle eut pour seul réflexe s'accrocher à ses épaules pour ne pas s'effondrer sur le sol. Il mit terme à leur baiser et caressa sa lèvre supérieure du pousse.

— Ne t'avise surtout pas de me désobéir, l'avertit t-il avant de la relâcher.

Johana mit plusieurs secondes à reprendre ses esprits et lorsqu'elle releva son visage, elle vit plusieurs paires d'yeux posées sur elle. Elle s'éclipsa avec l'étrange sensation d'avoir une fois de plus été la marionnette du comte.

Anthon était furieux. Contre lui, contre la jeune femme et contre tous ceux qui étaient venus le déranger dans ce moment si spécial qu'il partageait avec la jeune femme. Mais surtout, il avait une envie malsaine de tuer ces hommes du simple fait qu'ils aient posé leur yeux sur Johana. S'il l'avait embrassé c'était pour leur montrer qu'elle lui appartenait et qu'ils devaient témoigner à la jeune femme du respect.

D'où lui venait donc ce sentiment de possessivité ? Jamais il n'avait ressenti un brin des émotions que cette gamine faisait n'être en lui.

— Anthon voici Rita Vasco, la styliste, annonça George d'une voix mal assurée.

La blonde lui offrit un sourire ravi auquel il ne répondit. Il l'ignora même royalement et se tourna vers les quatre autres hommes présent.

— Je veux que vous me prépariez deux chevaux pour cette après-midi, ordonna t-il en pointant l'un d'eux du doigt. Vous deux vous serez chargé de la surveillance de la signorina et quant à vous, trouver moi une moto digne de ce nom.

Les quatre hommes acquiescèrent et s'en allèrent sur cette ordres. Il se tourna vers la styliste qui se tenait red comme un piquet la mine renfrognée par son total désintérêt.

— J'ai ouï dire que vous étiez la meilleure en ce qui concerne le relooking dans toute l'Europe, commença t-il. C'est pourquoi vous êtes là aujourd'hui et pour rien d'autre.

Il avait insisté sur la dernière phrase afin de bien lui faire comprendre qu'elle perdrait son temps à tenter de le séduire.

— Bien sûr, répondit Rita Vasco d'une voix sèche.