33.

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La pression que l'homme faisait sur ses épaules devint plus intense et elle dû se mordre la lèvre pour ne pas crier. Il s'aperçut certainement à l'expression affligée de sa face qu'il la faisait mal car il la lâcha et passa nerveusement ses mains dans ses cheveux. C'est alors qu'elle remarqua les brûlures sur le dos de ses mains. Elle porta une main à sa bouche pour étouffé son cri et le dévisagea d'un air horrifié.

Il l'avait pourtant touché un nombre un calculable de fois, pourquoi n'avait-elle jamais aperçue ces marques ? La peau poreuse avait cicatrisé et prit une teinte tout à fait identique à celle de son corps. Comme elle restait immobile le regard figé sur sa main, Anthon comprit et poussa un râle comme un rugissement.

— Vous êtes dégoûtez n'est-ce pas ? Siffla t-il en approchant ses deux mains de son visage afin qu'elle puisse mieux voir.

Il n'était pas brûlé qu'à une main la seconde était également touché mais un peu moins que la première. La peau légèrement translucide laissait apparaitre ses veines.

— Maintenant que vous avez vu à quoi ressemble mes mains vous ne voudriez plus que je vous touche n'est-ce pas ?

À présent il la regardait avec un tel mépris qu'elle se demandait par qu'elle miracle elle n'avait pas encore prit la fuite.

— Répondez Johana ! Hurla t-il en rapprochant un peu plus sa main de son visage comme s'il s'attendait à ce qu'elle s'enfuit.

— Comment vous êtes-vous fait ça ? Lui demanda t-elle d'une voix brisée.

Anthon fût sous le choc lorsqu'il vit les yeux de la jeune femme s'emplirent de larme. Ce n'était pas le dégoût qu'il lisait sur son regard comme avec toutes les autres... La jeune femme elle avait de la peine pour lui. Cette réaction l'ébranla et ému, il essuya ses larmes du révère de sa main où sa peau était brûlée. Il avait espéré la voir se rétracter mais elle se contenta de fermer les yeux et il sentit un frisson le parcourir comme une décharge électrique. Il retira sa main et s'efforça à refouler son désir.

— Un accident, marmonna t-il la voix rogue. J'ai protégé mon visage de mes mains lors d'une explosion.

Et aujourd'hui encore il s'en voulait d'avoir eut ce réflexe. Il aurait bien pu se brûler le visage il savait que sa fortune lui aurait donné les femmes qu'il désirait et ce malgré sa laideur. Mais avoir les mains brûlées lui avait contraint à ne pas pouvoir soulever une arme pendant un an. Un an de vengeance qu'il avait perdu.

— Je ne veux pas de votre pitié, grogna t-il en la voyant pleurer de plus belle.

Elle secoua la tête vigoureusement.

— Ce n'est pas de la pitié, avança t-elle la voix entrecoupée par les sanglots.

Oserait-elle lui dire ce qui la chagrinait autant ? Les images de sa mère hurlant de douleur lui revinrent à l'esprit, le sang et les rires de son père...

— Ma mère avait elle aussi les mains brûlées, avoua t-elle en jouant nerveusement avec le tissu de sa robe. Mon père les avait brûlé à l'aide d'un fer.

Anthon frappa la table du poing et bondit sur ses pieds. La rage et la soif de vengeance déformèrent les traits de son visage. Ainsi ce n'était pas lui qui la mettait dans cet état mais le souvenir de la souffrance infligée à sa mère. Bien que consoler n'était pas dans ses habitudes, il prit la jeune femme dans ses bras et la berça doucement contre lui, lui chuchotant des mots apaisants en italien.

— Je fais la promesse de vous rendre justice il mio cuore. Je lui ferai payer chaque goutte de larme que vous avez versé par sa faute !

Un dangereux protecteur(1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant