Un dangereux protecteur(1)

36.

Une heure s'était écoulée depuis le baiser échangé entre Johana et Anthon. Une heure durant laquelle ses pensées étaient fixées sur la jeune femme. Il ne parvenait pas à oublier la douceur de ses lèvres, la manière timide avec laquelle elle avait répondu à son baiser mais plus important encore il ne parvenait pas à définir l'étrange émotion qu'il avait ressenti lorsqu'elle s'était enfin abandonné à lui. Heureusement que Tama était venue les interrompre sinon il aurait perdu le contrôle et lui aurait fait l'amour à même la table de billard. Appuyez au cadran de la porte il se passa une main dans les cheveux le regard perdu sur le corps étendu de Johana Carey. Elle dormait d'un air si paisible... Il n'avait qu'une envie la rejoindre et la serrer dans ses bras. Anthon ferma les yeux... Que lui arrivait-il donc ? Il avait désiré bon nombre de femmes dans sa vie mais jamais il ne s'était laissé attendrir par ces dernières. Il n'avait eut aucune affection quelconque, aucune intimité... mais pourtant il s'était confié à ce petit bout de femme enroulée dans ses couvertures. Une image si pure, si parfaite...

Il fit sortir son téléphone de la poche de son pantalon et prit une photo de cette dernière. Il remit le téléphone en place et quitta la chambre en refermant la porte derrière lui.

— Il est impératif que nous parlions, lui annonça George dans le couloir.

Il consentit et ensemble il montèrent au troisième étage dans ses appartements. Au lieu de prendre la direction de sa chambre, il ouvrit la porte de son atelier privé. La pièce baignait dans l'obscurité. Il actionna l'interrupteur et la lumière jaillit dévoilant une multitude de toiles posées un peu partout. Des toiles représentant la jeune femme.

— Je vois que vous avez ajouté quelques œuvres à votre collection, souligna prudemment George en pénétrant dans la pièce.

L'homme haussa négligemment les épaules. Tous ces tableaux avaient une valeur particulière à ses yeux mais ils ne représentaient rien, car il ignorait ce que tout cela signifiait. Au contraire, faire autant de tableaux d'une seule et même personnes n'avait aucun sens. Lorsqu'il avait envie de peindre qu'il s'agisse d'un paysage qu'il ait vu ou d'une chose imaginé le résultat était le main; il finissait par peindre la jeune femme. Sans le savoir. Il ignorait comment cela était possible... C'était là un mystère qu'il n'avait malheureusement pas encore eut le temps de résoudre. Il connecta son portable à l'écran géant et quelques minutes plus tard la photo qu'il avait prit de la jeune femme s'afficha en grand plan sur tout l'écran. Il choisit une toile vierge et prit son pinceau et sa palette de couleurs.

— Je t'écoute, déclara t-il en commençant les premiers exquises de son tableau.

— Je veux savoir où vous en êtes.

— Au point de départ.

Mais avec quelques informations supplémentaires.

— Je n'ai pas oublié ma vengeance si c'est ce qui te préoccupe. Je ne trouverai le repos que lorsque j'aurai obtenu ce que je désire.

George opina.

— Je sais que rien ne pourra vous détournez de votre mission mais ce n'est pas ça qui m'inquiète.

Le vieil homme fit un tour sur lui-même les bras tendus de chaque côté.

— C'est elle qui m'inquiète ! Argua t-il. À quel jeu croyez vous jouer avec cette pauvre gamine ?

Anthon suspendit son geste de peur de faire une erreur.

— Je ne joue pas ! Rugit-il.

— Pas de ça avec moi figlio(fils). Vous traitez cette fille comme l'un de ces jeux de casino mais laissez moi vous dire que ce n'est pas un objet. Elle est faite de chair et de sang.