8
Suite à sa question, Lexa était devenue plus stressée que d'habitude en raison du regard envoyé par Aedan.
— Qu'est-ce qui te fait dire qu'il y a quelque chose dont je ne te dis pas ? demanda Aedan mystérieusement.
Lexa souffla épuisée par les secrets du jeune homme.
— Ecoute, je sais quand on me cache quelque chose et là, c'est ce que tu fais.
— Pendant que j'étais sous morphine, elle a abusé de moi plusieurs fois, selon les dires de Connor dont elle oubliait l'existence à chaque fois car il est très silencieux. Et selon certaines personnes ici, elle aurait poussé une jeune fille de 16 ans qui était internées ici, à se suicider. Je ne sais pas si la dernière information est vraie mais pour la première, je peux confirmer que ce que Connor m'a raconté est vrai.
Il lui montra ses poignets avant de lever légèrement son pull rayé noir et gris. Ses poignets étaient rouges et irrités comme si une corde les avait serré. En revanche, ce que Lexa vit sous le pull d'Aedan la terrifia. Trois grosses entailles longues d'une dizaine de centimètres, toutes recouvertes d'un grand pansement blanc.
— Elle m'a fait ces entailles à l'opinel mais la version de l'infirmière est que je me suis fait ça avec mes ongles mais je doute que des ongles puissent donner ce résultat, continua-t-il en regardant l'arbre devant lui.
— Mais comment cela se fait-il que personne ne te crois ?
Lexa était exaspérée quant à la réaction des gens.
— Parce que je suis fou. Mais je ne sais pas si c'est moi le plus fou ou elle qui a demandé à revenir pour continuer à s'occuper de moi.
— Mais personne ne se pose de question par rapport au fait qu'elle veuille revenir même après ça ? questionne Lexa doucement. En tout cas, je suis sincèrement désolée par rapport à tout ce qu'elle t'a fait subir.
— Je t'ai dit qu'il y avait une seule personne qui a pris le temps d'écouter ma version des faits. Mais comme je te l'ai dit, cette personne n'a pas d'influence. Cette même personne trouve cette aide-soignante louche et c'est très surprenant que cette personne soit Nicolas, rétorqua-t-il en réfléchissant.
Il sourit à Lexa suite à ses paroles.
— Nicolas ? Nicolas Tirrault ? demanda-t-elle avec surprise. Je pensais qu'il ne t'aimais pas.
Lexa fronça les sourcils.
— Mais, il ne m'aime pas. Même un aveugle pourrait voir ça. C'est juste qu'il sait faire la différence entre le fait de ne pas aimer quelqu'un et celui de le croire et le soutenir. Et je t'assure, que beaucoup dans ce monde devrait prendre exemple sur lui, expliqua Aedan en se levant.
Lexa le regarda avant de regarder sa montre et de voir qu'il était déjà 17H50. Cela faisait deux heures et demie qu'ils parlaient ensemble et Lexa n'avait pas vu le temps passé. Je dois aller prendre ma douche, c'est l'heure, poursuivit-il alors que Lexa se leva et le suivit.
— Comment tu sais qu'il est l'heure que tu prennes ta douche ?
Elle le regardait de haut en bas, remarquant qu'il n'avait pas de montre au poignet.
— À force de passé du temps ici, je commence à reconnaître l'heure qu'il est avec l'aide du soleil. Lexa sourit au fait qu'il sache lire l'heure grâce au soleil.
Alors qu'ils entraient tous les deux dans le bâtiment, Tiana interpella Lexa qui s'approche d'elle accompagnée d'Aedan.
— Lexa, je suis désolée de te demander ça comme ça, mais est-ce que ce serait possible que tu fasses une garde de nuit ? Une des aides-soignantes s'est fait pousser dans les escaliers par une de nos patientes se nommant Angéline, déclara-t-elle stressée quant à tout ce qu'il se passait.
— Ne vous inquiétez pas Tiana, je vais faire la garde de nuit.
Lexa fit un tendre sourire à Tiana qui s'éloigna rapidement après l'avoir remercié.
— Qui est Angéline ? interrogea Lexa alors qu'ils reprirent leur chemin en direction des douches.
— Une femme atteinte de nanisme et qui se fait passer pour une gamine de 7 ans alors qu'elle en a 30. Elle a beau être petite et semble inoffensive comme ça, mais elle a déjà envoyé une dizaine d'aides-soignantes à l'hôpital. Le truc c'est qu'ils ont beau l'enfermer en isolement durant la nuit, elle trouve toujours un moyen d'y sortir, même avec toute la sécurité de cet hôpital. La plupart des gardes de nuit sont effrayés car elle sort tout le temps, expliqua-t-il faisant frémir de peur Lexa pour la première fois depuis qu'elle était entrée dans cet hôpital. Mais ne t'en fais pas, je resterai avec toi pour ta première garde de nuit, si tu le souhaites.
Lexa hocha la tête frénétiquement. Lexa et Aedan montèrent jusque dans les douches après être passés par la laverie pour récupérer des affaires propres pour Aedan. Lexa laissa à Aedan un peu d'intimité alors qu'il prit sa douche avant de toquer à la porte 10 minutes plus tard, signe qu'il était temps de sortir. Aedan sortit de la pièce 5 minutes plus tard habillé d'un t-shirt et d'un jogging tous deux noirs. Il découvrit une Lexa complètement stressée qui regardait un peu partout tout en rongeant ses ongles.
— Tu vas bien ? questionna Aedan inquiet.
Lexa cria doucement de surprise et posa sa main sur son cœur.
— Ouais, je vais bien. Cette Angéline me fait juste un peu stresser.
Lexa n'était pas très sereine de devoir passer la nuit dans le même bâtiment qu'Angéline alors qu'elle admirait les cheveux d'Aedan qui étaient encore un peu humides.
— T'en fais pas. On va aller manger et ensuite tu restes avec Connor et moi dans la chambre. Tout ce que tu dois faire c'est sortir de la chambre toutes les cinq minutes jusqu'à 23 heures pour vérifier que personne ne se balade dans les couloirs et te rendre en isolement toutes les demi-heures pour vérifier que tout aille bien. Mais ne t'inquiètes pas, tant que tu seras avec moi, il ne t'arrivera rien. J'ai pas envie de perdre tout de suite mon aide-soignante, ricana Aedan doucement.
Lexa n'était pas du tout rassurée. Elle commença à marcher à la suite d'Aedan et ils arrivèrent au bout de quelques minutes, dans le réfectoire de l'hôpital.
— Allons manger avec Connor, déclara Aedan doucement.
Il montra Connor d'un signe de tête. Aedan et Lexa se mirent assis tous les deux en face de Connor alors que ce dernier les regardait avec un sourire sinistre dévoilant ses dents.
— Bonjour joli demoiselle. Tu dois être Lexa ? salua Connor de façon sournoise.
Lexa frissonna de peur et tourna sa tête vers Aedan, lui suppliant de l'aider.
— Cesses de faire peur aux gens, Connor. Elle va devoir rester dans notre chambre pour faire sa garde de nuit car Angéline a poussé une aide-soignante dans les escaliers, rétorque Aedan un peu durement.
Lexa lui fit un sourire pour le remercier.
— J'aime bien Angéline, moi, répliqua Connor en haussant les épaules.
Il prit une grosse bouchée de son plat et la mit dans sa bouche.
— Tu m'étonnes. Vous êtes pareils, se moqua Aedan en secouant la tête de gauche à droite. Vous êtes tous les deux des psychopathes.
Connor sourit et avala sa bouchée avant de lui répondre en ricanant.
— Tu l'es aussi.
Lexa mangeait tout en les regardant bizarrement. Monique avait raison. Ils se complétaient d'une façon assez peu compréhensible. Lexa termina de manger et se leva suivit d'Aedan et Connor. Ils se dirigèrent tous les trois vers la chambre des deux internés et arrivèrent devant celle-ci, Connor se précipite et ferme la porte, la bloquant avec quelque chose pour empêcher Aedan et Lexa d'entrer, faisant souffler doucement Aedan.
— Qu'est-ce qu'il se passe ? demanda Lexa perplexe en voyant Aedan, les bras croisés avec une mine exaspérée.
— Tu ne le diras à personne ? J'ai pas envie qu'il aille en isolement pour ça, commença-t-il en regardant Lexa avec une certaine appréhension alors que cette dernière hocha la tête doucement. Voir de nouvelle tête le chamboule car il repense à son passé. Laisse lui du temps. C'est compliqué pour lui.
Aedan partit dans la direction opposée à celle depuis laquelle ils étaient arrivés.
— Où vas-tu dormir ? interrogea-t-elle en trottinant pour arriver à sa hauteur.
— Pour commencer, je vais rester éveillé avec toi jusqu'à 23 heures et ensuite je dormirai dans la salle de repos. Et tu restes avec moi, au cas où Angéline aurait décidé de se montrer.
Ils arrivèrent dans la salle de repos où plus personne ne se trouvait.
— Tu dois tourner dans les couloirs du bâtiment et biper si jamais tu vois quelqu'un se promener sans aide-soignant, ajouta-t-il en voyant Lexa ne pas savoir quoi faire.
Aedan se dirigea vers un couloir que Lexa ne connaissait pas et s'y aventura, la jeune fille à sa suite. Leurs pas résonnèrent dans les couloirs sombres et silencieux et Lexa fit de son mieux pour garder une respiration calme. Alors que Lexa marchait, elle entendit de forts coups sur une surface métallique, la faisant sursauter. Aedan lui attrapa sa main et elle se calma instantanément.
— On doit aller dans le couloir en isolement Lexa. On doit vérifier que personne ne sorte de là-bas. Ne t'en fais pas pour les coups que tu entends. C'est seulement Marlène qu'ils attachent chaque nuit car elle est psychotique et somnambule en plus d'être mentalement instable, rassura Aedan alors que Lexa hochait doucement la tête.
— Est-ce que ton instabilité psychologique t'empêche de ressentir certaines émotions ? questionna Lexa en s'arrêtant.
Aedan s'arrêta et jaugea longuement la jeune femme du regard.
— J'ai des émotions. Elles sont justes différentes des tiennes.
Lexa le regarda bizarrement attendant quelques explications.
— Et comment sais-tu que mes émotions sont différentes des tiennes ? Tu ne me connais que depuis quelques jours, récrimina Lexa en croisant les bras.
Elle fit ressortir un côté d'elle qu'elle n'aimait pas et faisant sourire grandement Aedan.
— Voilà pourquoi je n'arrive pas à te cerner. Tu refoules tes émotions négatives au fond de toi car malgré ce que tu laisses paraître, ton passé est beaucoup plus sombre que tu ne le montres.
Aedan s'approcha doucement de la jeune femme qui décroisa ses bras. Lexa devint de plus en plus pâle quant au fait qu'elle eut laissé ses émotions négatives sortir. Elle s'apprêtait à parler mais Aedan la coupa dans son élan en collant sa bouche à l'oreille de son aide-soignante.
— Tu es venu ici pour comprendre quelque chose qui t'est arrivé dans le passé. Quelque chose que tu n'as pas pu empêcher. Et pour information, tes rougissements et tes frissons montrent tes émotions et ces dernières sont donc différentes des miennes. Maintenant, on doit aller en isolement, chuchota Aedan avant de s'éloigner.
Il continua sa marche laissant Lexa seule, les bras ballants, au milieu d'un couloir sombre. Elle le rattrapa en trottinant et ils continuèrent d'avancer dans un silence pesant. Elle souffla doucement et s'humidifia les lèvres.
— C'est quelque chose de mon passé que j'aimerais comprendre. Rien d'important, déclara-t-elle alors qu'ils arrivèrent devant la porte de l'isolement qu'il fallait badger pour pouvoir entrer.
— Tu mens sur l'importance de cette chose, mais je m'en fiche. J'arriverai bien à savoir ce que tu caches, Lexa Bascher.
Il croisa les bras alors que Lexa déverrouillait la porte avec son badge suivit de son code lui ayant été donné, secrètement, par Tiana, plus tôt. La porte s'ouvrit et Lexa entra suivit de près par Aedan qui décroisa ses bras. Après que Lexa eut refermé la porte, la jeune femme se tourna vers le jeune homme avec un regard dur.
— Bonne chance Aedan Kesey, répliqua Lexa avec un petit sourire en coin ornant ses lèvres.
Alors que Lexa continuait de regarder Aedan, le regard du jeune homme dévia vers quelque chose se trouvant derrière Lexa. Elle se retourna et remarqua une petite femme au bout du couloir munie d'un long morceau de métal aiguisé.
— Derrière moi Lexa, grogna Aedan en continuant de regarder la petite femme se trouvant devant eux.
Lexa était quant à elle paralysée et effrayée.
— Lexa ! Mets-toi derrière moi. Tout de suite !
Il empoigna le bras de Lexa qui sortit de sa transe et la plaça derrière lui de façon à pouvoir la protéger.
—Tu n'as rien à faire dans le couloir Angéline, l'informa Aedan faisant sourire Angéline qui avançait doucement vers eux.
— Toi non plus Aedan, roucoula-t-elle avec un sourire séducteur faisant rouler les yeux de Lexa.
— Il se trouve que j'accompagne mon aide-soignante au cas où elle se retrouverait dans une situation comme celle-ci. Retournes dans ta chambre ou ça va mal se finir.
Lexa fouilla dans son sac à la recherche de quelque chose.
— Oh, c'est vrai. Il paraît qu'Aedan Kesey a à nouveau une aide-soignante, grinça-t-elle en regardant la femme derrière Aedan. Combien de temps va t-elle durer ? Une semaine ?
— Je te conseille de la fermer Angéline, parce que je risque de m'énerver. J'espère que tu iras pourrir en enfer, alerta Aedan durement.
Lexa sortit alors de son sac, une sarbacane ainsi qu'un pot dans lequel se trouvaient une vingtaine de boules blanches. Elle mit une boule dans sa sarbacane et souffla en direction du cou d'Angéline qui se trouvait maintenant à seulement une dizaine de centimètres d'eux. Elle remercia mentalement son grand-père l'ayant initié aux plantes ainsi qu'à viser avec une sarbacane.
— On se reverra là-bas alors, chéri, ironisa Angéline avant de sentir quelque chose entrer en contact avec son cou.
Elle se tourna vers Lexa avec des yeux menaçant.
— La morphine ne fait pas effet sur moi.
Elle pointa son morceau de métal en direction de Lexa.
— Mais, débuta Lexa en voyant les membres d'Angéline faiblir, qui vous a dit que c'était de la morphine ?
Angéline tomba raide sur le sol. Lexa se tourna vers Aedan qui la regardait bizarrement.
— Quoi ? Ne me dis pas que tu pensais que je ne viendrais pas préparée ? dit-elle avec un soupçon de sarcasme dans sa voix alors qu'Aedan secouait la tête de gauche à droite.
— C'est une plante toxique très puissante utile dans les situations comme celle-ci. Elle n'a pas besoin de se trouver dans le sang pour faire effet. La simple odeur qui en émane suffit à faire tomber raide une personne pendant plusieurs heures*, expliqua-t-elle en retirant le morceau de métal de la main d'Angéline. On doit la ramener dans sa chambre.
Lexa prit Angéline par les aisselles tandis qu'Aedan la prit pas les chevilles.
— Visiblement, tu m'impressionnes de plus en plus, rétorqua Aedan avec un sourire en coin faisant sourire Lexa également. Espérons que ça dure, murmura-t-il pour lui-même.*Je ne sais pas si une telle plante existe car je n'ai pas trouvé grand-chose à ce sujet. Veuillez m'excusez si ce n'est pas correct.
___
Chapitre 8 écrit. J'espère qu'il vous aura plu. En tout cas, pour ma part, je l'ai trouvé super sympa à écrire car on apprend que Lexa n'est pas tout à fait la jeune femme qu'elle laisse paraître.
Si jamais vous avez des questions ou des remarques, n'hésitez pas !
Passez une bonne journée et prenez soin de vous, Marina.
VOUS LISEZ
𝐏𝐒𝐘𝐂𝐇𝐎𝐓𝐈𝐂 𝐋𝐎𝐕𝐄
General FictionLexa Bascher, une étudiante en psychologie de 21 ans, fit un dossier portant sur la psychiatrie et décida de faire un stage en hôpital psychiatrique pendant 6 mois. Durant ce stage, elle allait faire la rencontre d'un patient de 25 ans, interné pour...