10
Trois jours plus tard, Lexa arriva à l'hôpital à 8h45. Elle passa le portail et la porte principale avec son badge. Elle arriva dans le hall et aperçut Monique qui lui tendit une blouse blanche lui arrivant aux cuisses ainsi qu'un badge à attacher sur cette dernière munie de son sourire habituel.
— Bonjour Monique ! Comment allez-vous ? demanda Lexa en récupérant la blouse et le badge. Vous êtes de très bonne humeur pour un lundi matin, ajouta-t-elle avec un sourire en voyant le grand sourire sur le visage de la femme potelée.
— Bonjour jeune fille. Je vais bien. Je ne vois pas pourquoi je devrais être de mauvaise humeur, même pour un lundi matin, alors que je fais un travail qui me plaît, répliqua Monique en continuant de sourire.
Son regard dévia vers la droite de Lexa.
— Ton patient est réveillé.
Lexa aperçut Aedan la regarder à travers le grillage.
Elle se dirigea vers la porte du grillage et la déverrouilla avant d'entrer et de la fermer derrière elle après avoir fait un dernier sourire à Monique. Elle enfila sa blouse tandis qu'Aedan s'approcha d'elle.
— Comment s'est passé ton week-end ? Je ne t'ai pas trop manqué ? ricana Aedan en souriant en coin.
— Pas le moins du monde, rétorqua Lexa avec un large sourire.
Mais c'était un mensonge. Il lui avait énormément manqué mais elle ressentait un sentiment étrange lorsqu'elle était proche de lui qu'elle préférait lui cacher tant qu'elle ne savait pas ce que c'était. Ça ne pouvait pas être de l'amour, ils se connaissaient seulement depuis quelques jours et malgré leurs longues discussions, ils ne se connaissaient pas encore totalement. Alors qu'elle était en pleine réflexion, elle vit une main passer devant ses yeux et la fit sortir de sa transe.
— Tu ne m'as pas écouté, hein ? questionna Aedan avec une petite moue que Lexa trouvait tellement mignonne.
Elle secoua lentement la tête de gauche à droite pour répondre à sa question.
— J'ai dit que je suis sûr que je t'ai quand même un peu manqué. Mais je voulais savoir, comment s'est passé ton week-end ? continua-t-il avec un sourire charmant.
Ils commencèrent tous les deux à avancer en direction du jardin.
— Ça va. Ça s'est bien passé. Ils m'ont juste donné beaucoup de travail. Le patron me déteste mais il paraît qu'il me garde parce que je fais de bons bénéfices, répondit Lexa sans y croire vraiment.
Elle décida d'ignorer la remarque d'Aedan.
— Je serais bien allé lui parler pour toi mais comme tu le vois, je ne peux pas trop faire ce que je veux.
Lexa fronça les sourcils, perdue.
— Pourquoi est-ce que tu fais semblant d'être quelqu'un d'autre avec moi ? remarqua Lexa alors qu'ils arrivèrent dans le jardin.
Aedan tourna rapidement sa tête vers elle et Lexa crut remarquer ses yeux devenir plus sombre pendant une seconde. Mais au lieu d'avoir peur, elle le trouvait encore plus mignon.
— Quoi ? claqua-t-il d'une voix rauque tout en regardant Lexa d'une façon étrange.
— Tu es super gentil avec moi alors qu'avec les autres tu te comportes normalement, expliqua-t-elle doucement de peur de le rendre encore plus énervé.
— Tu préférerais que je sois « violent » avec toi comme je le suis avec les autres ? interrogea-t-il en ricanant sarcastiquement.
Ils arrivèrent devant le banc se trouvant en face du cerisier japonais et s'assirent dessus.
— Je préférerais que tu sois toi-même car je t'ai- je t'apprécie tel que tu es. Même après tout ce qu'on m'a raconté de toi.
Lexa regardait les feuilles tomber. Aedan entendit l'erreur rattrapée par Lexa et sourit intérieurement mais décida de ne pas réagir et de la laisser croire qu'il n'avait pas fait attention.
— Pourquoi n'y a-t-il jamais personne sur ce banc ? C'est magnifique ici, pourtant.
Elle regardait maintenant les arbres feuillus qui l'entouraient. L'herbe verte était ponctuée de petites fleurs jaunes éparpillées un peu partout et donnaient un charme à cet endroit. Le calme offert par l'hôpital était reposant et Lexa se dit qu'elle pourrait s'y habituer très facilement.
— On dirait que tu viens de me faire une déclaration.
Lexa tournait sa tête pour le regarder.
— Mais, c'est seulement car je te respecte que j'agis comme ça avec toi. En plus tu n'es pas vraiment toi-même non plus. Tu me caches également une partie importante de ta personnalité, ricana-t-il de façon à énerver Lexa. Et, personne ne vient jamais ici, car ils préfèrent s'amuser à des jeux débiles et ne savent pas ce qui est beau. Mais, pour l'instant il n'y a personne car ils sont tous encore en train de dormir. Tout le monde profite de chaque minutes de sommeil qui lui est offerte, à part moi.
— D'accord, j'ai sûrement mérité cette petite pique, je te l'accorde. Mais je veux seulement que tu te sentes bien. Je ne veux pas que tu sois obligé de jouer un rôle car tu veux me respecter. Mais, si tu veux me respecter, comme tu le dis, tu ne dois pas garder ce masque indéfiniment car cela voudrait dire que tu ne me fais pas confiance. Et, ça me fait mal de savoir ça. J'adorerais connaître le vrai Aedan Kesey. Tu as des problèmes de sommeil ?
La jeune femme croisa les bras sur sa poitrine et regardait toujours Aedan.
— Mais pourquoi veux-tu à tout prix que je sois violent avec toi ? Tu es masochiste ? Non parce que si c'est ça, ce n'est pas un problème. On peut régler toutes tes envies de violences en passant une nuit tous les deux et ça va te calmer, hein, s'indigna Aedan en passant ses mains sur son visage.
— Et oui. Je fais des insomnies et des terreurs nocturnes mais je préfère ne pas en parler.
Il répondit avec aigreur faisant comprendre à Lexa de ne pas entrer dans le sujet.
— Je ne veux pas que tu sois violent ! Et je ne suis pas masochiste ! Je veux que tu sois toi-même !
Lexa sursauta à cause d'un énorme corbeau s'étant posé près d'elle. Ce dernier retourna la terre fraîche dû à la rosée matinale à la recherche de quelque chose à manger.
— Oh je serai doux alors, ne t'en fais pas. Mais, je suis violent. Si tu me demandes d'être moi-même, tu me demandes d'être violent, s'exclama Aedan en se levant rapidement et en se plaçant devant Lexa.
— Mais, de quoi tu parles ? Oh... arrêtes de parler de sexe bordel ! Je veux savoir pourquoi tu te comportes comme ça avec moi.
Elle se leva également ne souhaitant pas être plus petite que lui malgré le fait qu'il était plus grand qu'elle d'une dizaine de centimètres.
— Qui te dis que je parlais de sexe ?
Il fit un petit sourire en coin avant de recevoir une tape sur le bras de la part de la jeune femme.
— Je me comporte comme ça avec toi parce que tu es différente des autres. Tu n'as pas peur de moi ou de cet endroit comme les autres. Tu as l'air d'aimer aider les gens mais la chose qui m'intrigue le plus chez toi, c'est le fait que je n'arrive pas à te cerner. Ta complexité m'attire.
Lexa qui observait le corbeau, tourna sa tête vers lui et Aedan remarqua directement l'expression se trouvant sur son visage.
— Détends-toi. Ce n'est aucunement une déclaration. Je te dis juste ce pourquoi je suis comme ça avec toi.
— Qu'est-ce qui te fais croire que je pensais que c'était une déclaration ?
Le jeune homme secoua la tête de gauche à droite tout en souriant du comportement de son aide-soignante.
— Laisses tomber. Pour rien. Par rapport à notre discussion, je ne pourrais jamais être toi-même avec toi car j'aurais trop peur de te blesser, dit-il de façon désinvolte.
Il partit en direction du bâtiment où se trouvait le réfectoire laissant Lexa les bras ballants à côté du cerisier japonais dont les pétales de fleurs décoraient également l'herbe verte du jardin. La jeune femme sortit son téléphone de sa poche et envoya un message à Nick.
Comment tu sais quand tu es amoureux ? tapa-t-elle avant de l'envoyer et de reverrouiller son téléphone.
Elle le rangea et prit la direction qu'Aedan avait pris précédemment espérant une réponse rapide de la part de son ami.___
Chapitre 10 publié. On entre enfin dans la partie la plus intéressante de l'histoire. J'espère que cette histoire vous plaît et n'hésitez pas à me faire part de vos remarques et de vos avis.
Passez une bonne journée et prenez soin de vous, Marina.
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𝐏𝐒𝐘𝐂𝐇𝐎𝐓𝐈𝐂 𝐋𝐎𝐕𝐄
General FictionLexa Bascher, une étudiante en psychologie de 21 ans, fit un dossier portant sur la psychiatrie et décida de faire un stage en hôpital psychiatrique pendant 6 mois. Durant ce stage, elle allait faire la rencontre d'un patient de 25 ans, interné pour...