𝐏𝐒𝐘𝐂𝐇𝐎𝐓𝐈𝐂 𝐋𝐎𝐕𝐄

28 | macabres découvertes

28

Alors que Lexa était en train de courir, sans jeter le moindre coup d'œil derrière elle, encouragée par la peur, elle entendit le bruit d'un coup de feu qui la fit accélérer, n'ayant pas envie de mourir tuée des mains d'un homme qu'elle regrettait d'avoir un jour aimé. 
Au bout d'un moment, après s'être enfoncée dans la forêt, elle s'arrêta et voulut voir si Aedan était proche d'elle mais elle découvrit avec effroi qu'elle était seule dans la forêt. Elle repensa tout d'un coup au coup de feu et se remit à courir dans le sens inverse à la recherche d'Aedan. Elle était perdue et apeurée mais elle continuait de courir devant s'assurer qu'Aedan était en sécurité. Elle retrouva rapidement ses pas et accéléra lorsqu'elle vit, au loin, la clairière. Elle avait pris beaucoup moins de temps à retourner à la clairière qu'à s'en éloigner. Elle ne pouvait pas laisser Aedan s'en aller. Pas après ce qu'il lui avait dit avant qu'elle ne parte. 
Elle arriva rapidement à l'entrée de la clairière et ne vit personne. Cela la stressait d'autant plus car elle se demandait où ils étaient passés. Elle se rapprocha du centre de la clairière où Aedan et elle se trouvaient plus tôt mais s'arrêta lorsqu'elle vit une masse bouger faiblement au sol.
Elle se rapprocha doucement et accéléra lorsqu'elle remarqua que c'était Aedan. 
Il avait sa main recouverte de sang posée sur son abdomen et gémissait de douleur. Il eut un très léger mouvement de recul lorsque Lexa le toucha doucement après s'être accroupie à ses côtes. Il ouvrit légèrement les yeux et soupira de mécontentement lorsqu'il vit que c'était Lexa. 
— Qu'est-ce que tu fiches ici ? chuchota Aedan avec le peu de force qui lui restait.
— Pourquoi ne m'as-tu pas suivi lorsque j'ai commencé à courir ? demanda-t-elle en posant ses deux mains sur les joues d'Aedan, ne répondant pas à sa question.
— J'allais le faire mais je l'ai vu sortir une arme et la pointer dans ta direction alors je me suis interposé. J'ai juste besoin de me reposer deux ou trois petites minutes et on pourra repartir. 
Il était en train de mourir, elle le savait mais ce qui lui faisait le plus de mal était qu'il ne s'en rendait même pas compte. Il était de plus en plus faible à cause de l'abondante perte de sang. Son cœur était brisé et calciné. Si Aedan venait à mourir, elle n'aurait plus aucune raison de rester en vie. Elle savait que c'était faible mais elle ne supportait plus de souffrir. C'était trop. 
Elle se blottit finalement contre lui attendant l'heure du jeune homme avec de l'appréhension et beaucoup de tristesse. Elle avait envie de pleurer et d'hurler mais elle se retenait pour lui, l'homme le plus fort qu'elle n'eut jamais connu. Elle ne l'avait jamais vu pleurer une seule fois, et même là, alors que la mort lui tendait les bras, il était paisible et calme comme un ange qui s'apprêtait à s'envoler dans les cieux. Mais Lexa secoua la tête. Il était loin d'être un ange. Il était démoniaque et le démontrait même lorsqu'ils étaient ensemble.
Lexa qui avait posé sa tête sur la poitrine autrefois chaude d'Aedan, n'entendit soudainement plus le peu de respiration qui l'habitait encore auparavant. Elle n'entendit plus son cœur battre et c'est à ce moment-là qu'elle se mit à pleurer en continu tout en lui chuchotant qu'elle l'aimait.
Elle sentit une légère chaleur l'entourer avant de disparaître aussi soudainement qu'elle était arrivée mais Lexa se dit que c'était sûrement son imagination. 
Des bruits de pas se firent entendre et la personne s'arrêta à quelques mètres. Elle savait qui se trouvait derrière elle sans même avoir à se retourner. 
— Pourquoi as-tu fais ça ? demanda-t-elle d'une voix cassée par les pleurs.
Elle n'avait même pas la force de s'attaquer à lui et de lui en vouloir. La mort d'Aedan l'avait vidé de toute once de vie. Elle n'était plus qu'une coquille vide attendant son heure avec impatience. 
— Si je ne peux pas t'avoir, personne ne le peux, répondit sèchement la personne qui venait de se montrer. Je t'aime Lexa. Je l'ai toujours fait. Je n'ai jamais cessé de t'aimer.
— C'est faux. Si tu le faisais vraiment, tu n'aurais pas tué l'homme que j'aime au point de me briser le cœur. 
— Comment peux-tu aimer un psychopathe comme lui ? s'énerva-t-il en sortant une arme de l'arrière de son pantalon.
— Comment peux-tu croire que je vais aimer un psychopathe comme toi ? renchérit Lexa en se relevant et en lui faisant face. 
Lexa devina que l'arme qu'il tenait était sûrement la même qui avait servi à tuer Aedan. Pourtant, elle n'avait pas peur. Elle accueilli même cette chance à bras ouverts. 
— On était bien ensemble, qu'est-ce qu'il s'est passé ? 
Il faisait de lents pas tout en la regardant avec un air faussement triste sur son visage. 
— Tu es devenu fou, répondit-elle simplement attendant le coup de grâce. 
Il pointa avec rapidité le pistolet vers la jeune femme qui ne tressaillit guerre. 
— Quelle est ta dernière volonté ?
— tout ce que je veux c'est le rejoindre. Plus rien ne me retiens ici. 
— Oh. Je suis désolée de te décevoir chérie mais tu ne le rejoindras pas. Tu es bien trop pure et gentille pour aller là où il se trouve, plaisanta-t-il avant de poser son doigt sur la gâchette. 
— Tu serais surpris de tout ce que je ne t'ai jamais dit Rémi, sourit-elle narquoisement juste avant qu'il ne tire. 
Elle mourut sur le champ d'une balle dans la tête car Rémi ne voulait pas qu'elle souffre plus. Quoi qu'il eut pu dire ou faire, le fait qu'il aimait Lexa était une pure vérité. Il l'avait toujours fait.
Lexa s'était effondrée aux côtés d'Aedan et aucun d'eux ne bougeaient. Ils étaient morts, l'un près de l'autre. Il s'en voulut un instant avant de faire demi-tour sans faire attention à quoi que ce soit.
Il marcha avec l'idée de se rendre à la police après ce qu'il avait fait.  Lorsqu'il arriva devant, plusieurs heures plus tard, il vit Nicolas Tirrault sortir du bâtiment. Rémi regarda l'arme qu'il tenait dans sa main mais avant qu'il n'eut fait le moindre mouvement, Nick s'arrêta à une distance raisonnable, le regarda, les yeux écarquillés d'épouvante et Rémi voyait les yeux de Nick se déplacer entre lui et l'arme. Il plongea son regard dans celui de Nick avant de lâcher l'arme au sol et des larmes coulèrent de ses yeux.
— Je l'ai tué. J'ai tué Lexa, déclara Rémi avec une voix enrouée. 
— Quoi ? rétorqua le blond alors qu'il était sur le point d'éclater en sanglot.
— J'ai tué Lexa et son connard de petit ami, cria-t-il en essuyant férocement les larmes de son visage. 
Deux agents de police passèrent au même moment et reconnurent l'un des hommes qui s'était récemment échappé de l'hôpital psychiatrique du coin. Ils sortirent leur arme alors que Rémi leva les mains, leur montrant qu'il n'allait pas résister. L'un des agents lui passa les menottes tandis que l'autre ramassa l'arme avec des gants et le mit dans un sac transparent qu'il avait sur lui. Ils entrèrent dans le commissariat suivi de Nick.
Rémi passa les quatre heures suivantes dans une salle d'interrogatoire à expliquer ce qui l'avait poussé à réaliser cet acte et où cela s'était passé. Il leur avait tout avoué étant même prêt à collaborer avec la police et à les aider comme si son ancien lui avait disparu avec Lexa.