24 | crise de panique

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Cela faisait quelques jours qu'Aedan et Lexa, dont son pied avait très bien cicatrisé et qui pouvait à nouveau marcher sans béquilles, se trouvaient dans l'ancienne petite maison de vacances de Nick. Ils s'étaient à peine adressé la parole et dormaient dans des lits séparés. Ils ressemblaient plus à un couple divorcé forcé de cohabiter l'un avec l'autre qu'à un couple qui venait de naître, il y a peu. Chaque fois qu'ils se croisaient dans une salle ou dans un couloir, ils étaient à deux doigts de s'entretuer. Il y avait également une télévision qui empêchait Lexa de se jeter par la fenêtre de sa chambre. Elle était installée sur le canapé en face de cette dernière lorsqu'elle entendit des sirènes de police. Elle se redressa vivement et éteignit la télévision avant de se précipiter pour éteindre les lumières.
— Lexa ? chuchota Aedan en s'approchant d'elle par derrière.
— Je ne sais pas ce qu'il m'a pris. J'ai entendu les sirènes de police et j'ai cru que c'était pour toi. J'ai eu peur. Je t'assure que même si on est en froid en ce moment, je ne serais pas capable une seule seconde de te penser loin de moi. Je t'aime trop pour ça, déclara-t-elle doucement tout en se retournant avant de serrer Aedan dans ses bras. 
— Ne t'en fais pas. Je ne te quitterais jamais. Je te le promets, rassura-t-il en entourant Lexa de ses bras et en la bougeant lentement de gauche à droite. Tu veux faire quoi aujourd'hui ? J'ai vu que Nick possède des jeux de société à l'étage.
Il se détacha d'elle après lui avoir fait un baiser dans les cheveux.
— Va pour un jeu de société, approuva-t-elle en se détachant d'Aedan avant de lancer un regard effrayé par la fenêtre.
Ils se dirigèrent tous les deux à l'étage et s'installèrent sur le sol où ils passèrent la majeure partie de la journée. Lexa était en train de se doucher lorsqu'Aedan déboula dans la salle de bain en trombe.
— Lexa ! Sors de la douche. Dépêches ! On doit partir, les flics sont là ! hurla-t-il par-dessus le son de la douche. 
Lexa éteignit brusquement la douche et en sortit rapidement sans prendre la peine de couvrir son corps. Dans d'autres circonstances, Aedan aurait apprécié cette vie mais ce n'était pas le moment de s'attarder.
En quelques secondes Lexa était prête et ils descendirent précipitamment les escaliers et sortirent par la porte de derrière en courant. 
Alors qu'ils couraient, Lexa se permit de jeter un coup d'œil en arrière et vit des lumières rouges et bleues clignoter dans la pénombre. Elle se rendit compte qu'elle avait oublié son téléphone dans la maison signifiant qu'elle n'aura plus de contact avec ses amis et sa famille pendant un certain temps. Toutes ces pensées l'empêchèrent de respirer correctement et elle tomba au sol, n'ayant plus la force de continuer. 
Aedan qui avait pris un peu d'avance, ne l'entendit pas tomber et continua à courir jusqu'à ce qu'il se rende compte qu'il était seul. Il s'arrêta et jura avant de faire demi-tour afin d'aller chercher la jeune femme. Il la trouva rapidement et paniqua lorsqu'il remarqua qu'elle avait du mal à respirer. Il la porta et l'emmena dans un endroit un peu plus tranquille. Il l'adossa contre un tronc d'arbre et prit son visage en coupe.
— Respires avec moi Lexa. Suis ma respiration, expliqua-t-il calmement en lui montrant comment faire.
Il l'observa quelques secondes afin de voir si elle faisait comme il lui avait dit mais elle n'avait pas l'air de s'en sortir. Au contraire, sa respiration se faisait de plus en plus saccadée. Aedan savait ce qu'il se passait car cela lui arrivait beaucoup étant petit mais s'était heureusement calmé en grandissant. Lexa faisait une crise de panique et il n'avait aucune idée de comment la soigner. Elle était en train de s'asphyxier et il la regardait débordé par ce qu'il se passait ainsi que par ses émotions. 
Il essaya de se souvenir de détails de son enfance lorsqu'il faisait une crise mais tout ce qui lui vint à l'esprit était qu'il fallait réguler sa respiration et il n'avait aucune idée de comment faire cela.
Il perdit ses moyens et déposa brusquement ses lèvres sur celles de la jeune femme dans un dernier essai afin de lui sauver la vie. Il se détacha d'elle, l'observa et fit grandement soulagé de la voir respirer à nouveau correctement.
— Merci, chuchota Lexa d'une voix rauque. Je te dois la vie.
— Racontes pas n'importe quoi. Sans moi, tu n'aurais pas eu cette crise de panique et tu serais en sécurité, tranquillement blottie au chaud, dans ton appartement. Nous devons nous mettre en route. Je pense qu'ils ne vont pas tarder à s'envoyer les chiens à nos trousses.
Aedan se leva et aida Lexa à se lever également. Ils se tinrent la main tout en s'éloignant le plus rapidement possible de la maison.
— Pourquoi as-tu fais une crise de panique ? Qu'est-ce qui t'angoisse ? questionna Aedan inquiet tout en gardant une cadence de marche convenable.
— Juste le fait de voir la police nous poursuivre. Rien de bien inquiétant, mentit-elle ne sachant pas la réaction d'Aedan si elle lui disait qu'elle avait oublié son téléphone dans la maison. Il tourna son regard vers elle essayant d'y déceler une autre chose susceptible de lui montrer que la cause de la crise de panique de Lexa était autre chose mais il ne vit rien. Il soupira, acquiesça et ils reprirent leur marche silencieuse. Au bout de quelques heures, Aedan s'inquiéta sur les recherches des policiers et se tourna vers Lexa qui le suivait sans broncher.
— As-tu eu des nouvelles de Nick depuis qu'on est partis de la maison ?
— Quoi ? Comment ça ? paniqua Lexa en essayant de paraître détendue.
— Nick t'a-t-il envoyé un message pour nous prévenir d'une quelconque chose ? redemanda-t-il en commençant à s'impatienter.
— Euh... je ne sais pas. Mon téléphone est déchargé.
— Merde. Tu as ton chargeur ?
Lexa acquiesça rapidement se rendant compte qu'elle s'enfonçait dans un mensonge qui n'allait pas durer bien longtemps. 
— Ok. Mettons-nous en route afin de trouver une habitation pour charger ton téléphone. 
— Mais si quelqu'un nous voit ? On risquerait de se faire prendre, paniqua Lexa non seulement à cause de son mensonge mais également car elle ne voulait pas qu'ils se fassent prendre par la police.
Aedan soupira et la regarda intensément.
— Qu'est-ce qu'il y a ? interrogea-t-il en voyant Lexa plus stressée qu'elle ne devrait l'être.
— Je... je... je suis désolée, sanglota-t-elle en mettant ses mains sur son visage. Je t'ai menti, je suis désolée. Je n'ai pas mon téléphone. 
Aedan s'éloigna d'elle alors qu'une once de colère s'empara de lui. Il se leva et se rendit compte qu'il n'avait jamais vu Lexa aussi brisée. Et tout ça par sa faute.
Il partit rapidement, plus loin, à grandes enjambées avant de s'asseoir et de réfléchir à ce qui allait se passer ensuite. Il était perdu par rapport à ce qu'il avait prévu de faire et à ses projets avec Lexa. 
Rien que pour la protéger du danger, il était prêt à faire n'importe quoi pour elle. Il tourna sa tête afin de regarder la jeune femme et vit qu'elle s'était recroquevillée sur le sol alors que son corps tremblotait. Il pouvait l'entendre greloter de là où il était. Il soupira et se leva. Tout ça, était de sa faute et il allait remédier à cela. Il allait changer radicalement le cours des choses même si cela allait être compliqué ainsi que lui briser le peu de cœur qui lui restait. Il allait mentir à Lexa afin de la protéger. Il allait sûrement la briser mais il savait qu'elle se reconstruirait et qu'elle l'oublierait. Il devait le faire même si cela signifiait qu'il tirerait un trait sur l'once d'humanité qu'il lui restait. Elle méritait beaucoup mieux que quelqu'un qui la poussait à se cacher et à fuir. Il ne voulait pas que sa vie se résume à cela et il savait que s'il lui disait la vérité sur ses pensées, elle lui dirait qu'elles étaient idiotes et qu'elle le suivrait tout de même. Il la regarda une dernière fois avec amour avant d'enfiler son masque froid et déchirant afin de faire ce qu'il avait prévu.

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J'espère que ce chapitre vous aura plu. Tout dérape à partir de maintenant.
N'hésitez pas à me donner vos avis.

Passez une bonne journée et prenez soin de vous, Marina.

𝐏𝐒𝐘𝐂𝐇𝐎𝐓𝐈𝐂 𝐋𝐎𝐕𝐄Où les histoires vivent. Découvrez maintenant