2O | état de choc

190 15 0
                                    

20

Tiana avait autorisé Lexa à rester chez elle durant une semaine pour qu'elle puisse se remettre de ses émotions. Elle avait pris également son week-end au fast-food où elle a dû expliquer toute la situation car ils ne voulaient pas qu'elle prenne des congés. Elle était allongée dans son lit et sanglotait tout en revoyant le visage et le regard vide du corps sans vie de la femme qui avait décidé d'en finir avec la vie lorsque son téléphone sonna. Elle le prit et lorsqu'elle vit que l'appelant était Nick, elle laissa sonner. Le problème était qu'il rappela trois fois de suite et au bout de la quatrième fois, elle décrocha enfin.  
— Qu'est-ce qu'il y a ? demanda-t-elle de façon agressive. 
— Oula. Prends-en toi à ton mec. C'est lui qui veut te parler, déclara Nick d'une petite voix. 
Lexa soupira et s'excusa auprès de Nick. Elle ne voulait pas s'en prendre à son ami mais ces derniers jours, ses nerfs étaient de plus en plus compliqués à relâcher. 
— Salut. Comment tu te sens ? demanda Aedan d'une voix rauque faisant légèrement sourire la jeune femme. 
— Ça ne va pas fort pour être honnête. Je suis encore sous le choc de ce qu'il s'est passé, avoua-t-elle en ravalant ses sanglots. 
— Reposes-toi. J'espère que tu iras mieux. Ça me rend triste que tu sois dans cet état.
— Je ne pense pas que tu sois vraiment triste. Je pense que tu es juste peiné mais j'apprécie énormément ta douceur à cet instant précis alors je m'en moque. J'aimerais seulement savoir comment tu fais pour ne pas être choqué de ce qu'il s'est passé, soupira-t-elle en regardant dans le vide. 
— On a déjà eu cette discussion. Nos sentiments ne sont pas exprimés de la même façon. En soi, j'ai déjà vu beaucoup de suicide depuis que je suis interné ici, expliqua-t-il alors que la voix de Nick retentit en fond. Nick va voir sa mère alors je dois lui rendre son téléphone. Je suis pressé de te revoir, bye. 
Lexa le salua également mais elle était un peu triste qu'il ne lui ait pas dit qu'il l'aimait car ça lui aurait remonté un peu le moral même si elle se doutait qu'il ne lui dirait sûrement jamais. Il ne fallait pas en demander de trop à un homme comme lui. Lexa se sentait extrêmement seule et décida qu'elle était restée assez longtemps à se morfondre dans son appartement. Elle se prépara et sortit de son appartement avant de se diriger vers un endroit qu'elle avait remarqué, il n'y a pas longtemps et qui allait forcément lui changer les idées : la boutique éphémère Harry Potter qui a été installée au centre-ville. 
Lorsque la jeune femme arriva dans la boutique, elle tomba immédiatement sur un visage familier : Ciarana, la petite-amie de Nick. Cette dernière regarda Lexa de haut en bas en essayant de paraître discrète alors qu'elle avait une moue dégoûtée, à la Draco Malfoy, plaquée sur son visage.
— Comment va Nick ? demanda-t-elle en se plaçant devant Lexa qui ne comprenait pas pourquoi Ciarana réagissait comme ça avec elle.
— Euh bien. Je suppose. Pourquoi tu me poses cette question ? questionna Lexa perplexe et perdue. 
— Ça fait une semaine que je n'ai plus de nouvelles de lui alors je suppose qu'il doit être avec toi, cracha Ciarana en envoyant un regard noir à la jeune femme blonde en face d'elle. 
Lexa comprit enfin pourquoi Ciarana en avait après elle mais il n'y avait aucune raison que cette dernière le soit. 
— Ciarana. Tu n'as aucune raison de t'inquiéter car Nick ne m'intéresse pas-, débuta-t-elle avant de se faire couper par le ricanement désagréable de Ciarana. 
— Ne me fais pas rire. J'ai très bien vu comment tu l'as regardé, il y a quelques semaines. Et depuis que tu l'as appelé en pleine nuit pour je ne sais quoi, il ne me répond plus. Je veux juste te demander de ne pas me piquer mon mec. 
— Ecoutes, je suis en couple avec quelqu'un et même si Nick est un bel homme, il est hors de question que je remplace mon copain par Nick. Maintenant, si tu permets, j'aimerais beaucoup observer les objets de cette boutique afin de me changer les idées, répliqua Lexa en s'éloignant rapidement de Ciarana qui resta plantée dans l'entrée, les bras ballants. 
Lexa alla rapidement dans une allée où personne ne pouvait la voir et posa sa tête sur une étagère vide avant de souffler bruyamment tout en se disant qu'elle aurait mieux fait de rester dans son lit.
— Vous allez bien mademoiselle ? demanda une douce voix tremblante faisant sursauter Lexa. 
Elle se tourna et vit une petite femme potelée aux cheveux roux qui avait un âge avancé alors que celle-ci s'excusa de lui avoir fait peur. 
— Oh oui, ne vous en faites pas. J'ai juste du mal à me remettre de mes émotions, rassura Lexa en lui envoyant un petit sourire.
— Problème de cœur ? Je connais ça. Mon premier amour n'a pas été facile, se souvint la vielle femme avec un sourire triste. 
Lexa voulut répondre que ce n'était pas du tout un problème de cœur mais pensa que cette conversation pourrait peut-être être instructif. 
— Premier amour ? Qu'est-ce qu'il s'est passé, si ce n'est pas indiscret ? interrogea Lexa en suivant la dame qui rangeait des objets Harry Potter dans des rayons. 
— Vous savez, on tombe amoureux plus d'une fois mais à cette époque, je croyais que nous rencontrions notre grand amour qu'une seule fois, ce qui est faux. À chaque fois que nous tombons amoureux, le grand amour se tient près de nous. Un jour, j'ai rencontré quelqu'un. Un homme assez dangereux pour être honnête mais qui était étonnamment doux avec moi. Je me souviens qu'un jour je me promenais et j'ai croisé un couple qui s'enlaçait tout en marchant et qui se fredonnait des « je t'aime » à tout bout de champ. Je suis donc allée voir mon copain de l'époque et lui ai demandé s'il m'aimait. Il n'a jamais réussi à me dire ces trois petits mots qui feraient le bonheur d'une femme. Et au bout de quelques temps, il devenait de plus en plus distant et violent avec moi me montrant que les gens ne changent finalement pour personne. Que même lorsque toute l'aide possible leur est offerte, les gens choisissent toujours la solution de facilité qui s'offre à eux, expliqua-t-elle longuement avant de se tourner vers Lexa qui se léchait les lèvres tout en secouant lentement la tête de gauche à droite.
— Je ne suis pas d'accord avec vous. Tous les gens ne sont pas comme ça. Je connais des personnes qui sont aidées au quotidien et ils n'utilisent pas la solution de facilité, rétorqua Lexa avec une once de réflexion dans sa voix. 
Elle ne savait pas si ce qu'elle disait était pour convaincre la femme face à elle ou pour se convaincre elle-même. 
— Alors, réfléchissez bien si ces personnes ne sont-elles pas obligées d'éviter la solution de facilité ou si elles l'utilisent si bien que vous ne vous en rendez même pas compte. 
Elle devait absolument parler avec Aedan afin de remettre ses pensées au clair et de ne pas se laisser atteindre par les pensées d'une femme qui pourrait être sa grand-mère et qui aurait été blessée par un chagrin d'amour il y a tellement longtemps.
— Je suis désolée madame. Je dois y aller. Je reviendrais plus tard. 
Lexa se précipita si rapidement dehors qu'elle n'eut pas le temps d'entendre la réponse de la vielle femme. Elle sortit son téléphone et appela Nick qui décrocha au bout de la seconde sonnerie.
— Qu'est-ce que-, débuta Nick avant de se faire couper par Lexa.
— Désolée mais c'est urgent. Je voulais savoir si tu étais encore à l'hôpital ? demanda précipitamment Lexa en croisant les doigts pour qu'il y soit toujours. 
— Euh non désolé. Pourquoi ? répondit Nick et il pouvait deviner que quelque chose n'allait pas chez son amie. 
— Non pour rien. Laisses tomber. Et pour l'amour de Dieu, donne des nouvelles à Ciarana, ajouta Lexa avant de raccrocher n'attendant pas la réponse de Nick.
Elle rangea son téléphone et passa sa main dans ses cheveux tout en soufflant. Elle aurait vraiment mieux fait de rester dans son lit, finalement. 

___

Chapitre très intéressant et signalant le début des choses sérieuse. 

Les doutes s'installent et tout va se passer très rapidement à partir de maintenant. 

N'hésitez à me donner votre avis !

Passez une bonne journée et prenez soin de vous, Marina. 

𝐏𝐒𝐘𝐂𝐇𝐎𝐓𝐈𝐂 𝐋𝐎𝐕𝐄Où les histoires vivent. Découvrez maintenant