27 | vérités

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Ils s'étaient longuement tenus dans leurs bras et se trouvaient maintenant près d'un feu qu'Aedan avait fait, blottis l'un contre l'autre, ne voulant plus se séparer.
— Pourquoi es-tu revenue ? Pourquoi as-tu traversé toute cette forêt pour moi ? questionne Aedan. 
Lexa se détacha de lui afin de pouvoir le regarder dans les yeux.
— C'est la question la plus bête que tu ne m'ait pas jamais posé. J'ai traversé cette forêt pour toi parce que je t'aime et je sais très bien que toutes les méchancetés que tu m'as dites ne sont pas vraies. Je sais aussi pourquoi tu l'as fait, mais je veux que tu saches que c'est moi et moi seule qui décide de ce qui est bien pour moi et ce que je veux, expliqua la jeune femme et Aedan soupira de désespoir. 
— Mais je ne veux pas que tu sois blessé par ma faute. Ça me tuerait.
— Alors ne me dis plus de choses comme ça parce que tu m'as vraiment blessé. Et tu m'as aussi fait peur, avoua-t-elle doucement et de façon penaude.
— Tu as eu peur de moi ? s'étonna Aedan en s'éloignant un peu d'elle avant que Lexa ne lui attrape le poignet. 
— Non. Pas de toi, mais pour toi. J'ai eu peur que tu n'y arrive pas tout seul. Ou qu'il t'arrive quelque chose. Je ne me le serais jamais pardonné. 
— C'est plutôt à moi de te dire ça, ricana Aedan en serrant fortement Lexa dans ses bras après s'être rapproché d'elle.
— J'ai parlé à la police, après ton départ. Je suis restée dans la forêt jusqu'à ce que je m'endorme et je me suis fait réveiller par leur chien, dit-elle après qu'ils se soient détachés. 
Elle longuement réfléchi à comment allait-elle lui dire qu'elle avait parlé à la police mais elle s'était rendu compte que le plus simple était de lui dire. 
— Qu'est-ce qu'ils t'ont dit ? paniqua légèrement Aedan en plongeant son regard dans celui de Lexa. 
— Ils m'ont dit qu'ils m'avaient vu t'aider à t'évader grâce aux caméras de vidéosurveillance. Ils ont aussi trouvé mon téléphone dans la maison avec tes empreintes et ils ont également interrogé Nick à notre sujet afin de savoir notre implication dans tout ça.
— Qu'est-ce que tu leur as dit ? demanda Aedan perplexe en la voyant si détendue.
— De simple mensonges par-ci, par-là afin de brouiller les pistes. Je leur ai parlé du syndrome de Stockholm mais aussi que Nick nous a seulement aidé parce qu'il avait peur pour moi chose qu'il a également dite à la police. Et je leur ai également dit que tu étais parti dans la direction opposée à celle que tu as réellement prise. Mais je sais qu'avec les chiens, ils retrouveront nos traces assez facilement. 
— D'accord, souffla doucement Aedan avant qu'autre chose n'arrive dans son esprit. Mais tu m'as dit qu'ils avaient pris ton téléphone. Alors comment ça se fait que tu aies un téléphone sur toi. 
— Ils me l'ont rendu, déclara-t-elle simplement. 
Aedan se leva brusquement tout en la regardant, la faisant sursauter. 
— Ils t'ont rendu ton téléphone ? Et tu l'as emporté pour venir me rejoindre ? Ne t'est-il pas venu à l'esprit qu'ils pourraient nous suivre à cause de ça ? s'emporta-t-il apeuré et énervé.
— Du calme. J'ai éteins le téléphone et enlevé la carte SIM depuis que nous avons commencé à marcher tous les deux. Il n'y a rien à craindre. Rien du tout. Je te le promets, regarde, rétorqua-t-elle en se levant et en lui tendant sa carte SIM ainsi que son téléphone qu'Aedan prit en main. Je ne suis pas si bête Aedan.
— Désolé. Je pense que je suis un peu sur les nerfs, s'excusa Aedan en lui rendant ses affaires.
— Et c'est compréhensible. Nous devrions nous remettre en route pour prendre le plus d'avance possible, déclara-t-elle en remballant ses affaires. 
Ils se mirent en marche dans un silence agréable, main dans la main, peu de temps après qu'Aedan eut éteint le feu.
— Qu'est-ce que tu as prévu de faire après ? demanda Lexa au bout d'un certain temps.
— Je n'en sais vraiment rien. Pour l'instant, je veux juste profiter de ma liberté et je verrais le reste après. Ce que je sais, c'est que je ne veux pas vivre toute ma vie comme ça. Je veux vivre comme tout le monde mais je sais que cela ne sera pas possible. Je sais qu'en raison de mon passé, la vie dont le rêve ne se réalisera pas pour moi, répondit-il avec une légère tristesse dans sa voix. 
Lexa s'arrêta brusquement faisant se retourner Aedan qui s'apprêtait à lui en demander la raison mais lorsqu'il vit le regard de Lexa et qu'il regarda dans la direction dans laquelle elle regardait, ses yeux s'écarquillèrent. Plusieurs petits lapins blancs et ronds sautillaient entre les arbres, dans l'herbe fraîche malgré l'heure avancé de la journée. 
La jeune femme ne faisait pas du tout attention à Aedan qui lui lâcha la main car elle avait les yeux rivés vers ces jolies petites bêtes, jusqu'à ce qu'elle voie un lapin tomber au sol, un couteau planté au niveau de son bassin. Elle se tourna vers le jeune homme avec horreur et le vit se diriger vers le lapin qu'il venait de tuer.
— Qu'est-ce que tu as fait ? Pourquoi as-tu tué cette jolie petite bête si mignonne ? cria-t-elle avec effroi.
Aedan savait qu'elle pleurait. Il connaissait sa voix par cœur et savait quand elle se sentait mal mais il avait vraiment besoin de manger de la viande car malgré la nourriture que Lexa lui avait donné, il sentait son corps s'affaiblir de plus en plus.
— J'ai besoin de manger de la viande, affirma-t-il simplement.
— Oui mais tu viens d'arracher ce lapin à sa famille. Tu es vraiment quelqu'un de..., répliqua-t-elle avec ferveur avant de se faire couper par Aedan.
— Oui, oui, oui... je suis quelqu'un de cruel, sans cœur et diabolique. Pas la peine de répéter ce que tout le monde me dit parce que je le sais déjà.
Il avait répondu cela sans émotions faisant souffler Lexa qui passa ses mains sur son visage.
— Je ne voulais pas dire ça comme ça, excuse-moi. Ça m'a juste choqué sur le coup, s'excusa-t-elle doucement.
— Je sais, dit-il simplement en prenant le lapin dans ses mains avant de revenir vers Lexa. Tu voudras quand même en manger ou pas ?
Le ventre de Lexa gargouilla en réponse faisant sourire narquoisement Aedan. Ce dernier fit un feu et suspendit le lapin au-dessus de celui-ci après lui avoir grossièrement enlever les parties immangeables sous le regard dégouté de Lexa.
Elle s'était installée à côté de lui, l'interrogeant sur ses compétences en matière d'animaux et il lui avait expliqué, avec aigreur, qu'il accompagnait son père à la chasse avant que tout ne dégénère en ajoutant que c'était le fusil de chasse de son père qu'il avait utilisé pour tenter de tuer sa famille.
— Je suis désolé pour toutes les méchancetés que je t'ai dites, déclara Aedan après une dizaine de minutes, brisant le silence. Et aussi pour le lapin, ajouta-t-il en montrant la créature d'un coup de tête.
— C'est bon, ne t'en fais pas. Mais, je peux te poser une question ? demanda la jeune femme en tournant son regard afin de croiser celui d'Aedan.
— Tu viens juste de le faire mais vas-y, je t'en prie, rétorqua-t-il en pointant ses mains vers Lexa avant de croiser ses bras, attendant qu'elle parle.
— Est-ce que ton « évasion » était planifiée ?
— Pas vraiment. J'avais juste l'ambition de le faire dans peu de temps parce qu'il était hors de question que j'aille rejoindre Angéline à cause de ton connard d'ex. D'ailleurs tu as eu de ses nouvelles de la part des flics ou de Nick quand tu es rentrée chez toi ? 
— Non, mais je peux demander à Nick s'il sait quelque chose. Le seul problème est que je vais devoir sortir mon téléphone et le rallumer, soupira Lexa se sentant soudain observer.
Elle releva la tête et regarda autour d'eux, cherchant à comprendre l'origine de ce sentiment. Aedan allait rétorquer quelque chose mais remarqua que Lexa était mal à l'aise et regardait avec suspicion les arbres.
— Est-ce que ça va ? questionna-t-il inquiet en regardant la forêt à son tour. 
— J'en sais rien. Je me sens observée. Et j'ai déjà ressenti ça lorsque..., commença Lexa avant de se stopper, d'écarquiller les yeux et de se lever précipitamment. J'ai déjà ressenti ça lorsque j'ai appris que Rémi était sorti de prison.
Aedan était sur le point de ricaner, mais lorsqu'il vit le regard terrifié sur le visage de Lexa, il savait que c'était sérieux. La dernière chose qu'Aedan voulait était que Lexa soit blessée alors il se leva, lui prit la main et son sac à dos avant de commencer à courir en direction de la clairière qui leur permettra de mieux voir. 
Le lapin allait être carbonisé mais ce n'était pas sa plus grande préoccupation, bien au contraire. Il n'avait aucune idée de comment Rémi Sirajeau aurait pu les retrouver mais il faisait confiance à Lexa et c'était ce qui lui faisait sûrement le plus peur. Ils arrivèrent dans la clairière et se mirent au milieu de façon à pouvoir prendre la fuite en cas de mouvement suspect des arbres. 
Il jeta un rapide coup d'œil à Lexa qui ne faisait aucun bruit et vit des larmes couler sur ses joues. Il la tira alors vers lui et la prit dans ses bras enfonçant la tête de la jeune femme dans sa poitrine. 
— N'est-ce pas mignon. Vous vous serrez tous les deux comme si vous n'alliez plus vous revoir. Oh ! Mais suis-je bête, vous n'aurez plus jamais l'occasion de vous revoir parce que je vais me faire le plaisir de vous tuer, déclara une voix qui fit frissonner Lexa. 
Aedan serra les dents et relâcha Lexa en lui chuchotant qu'elle devait se mettre à courir rapidement tout en lui donnant le sac. La nuit commençait à s'installer doucement mais Aedan pouvait nettement percevoir l'ex petit-ami de Lexa tenter de sortir quelque chose de sa poche.
— Et toi ? chuchota Lexa en retour après avoir lentement enfilé le sac sur son dos. 
— Je te suivrai de près, ne t'en fais pas. Aller vas-y ! murmura-t-il en l'embrassant passionnément avant que Lexa ne commence à partir mais Aedan lui attrapa le poignet. Je t'aime Lexa. Je t'aime de tout mon cœur, saches-le.
Il relâcha son poignet et vit les yeux de la jeune femme briller de joie et de larmes. C'était la première fois qu'il le lui disait et cela réchauffait son cœur.
Il savait qu'aimer était indispensable et vitale mais il avait toujours choisi les solutions de facilité telle que la haine. 
— Je t'aime aussi, répondit-elle avant de se mettre à courir à toute vitesse faisant soupirer Aedan qui tourna lentement son regard vers Rémi.
— C'est entre toi et moi maintenant, déclara Aedan avec force alors que Rémi sortit rapidement une arme de sa poche. 

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C'était l'avant-dernier chapitre de cette histoire !

Le dernier chapitre sortira comme prévu lundi et sera beaucoup plus long.

Après la fin de cette histoire, je me laisserai le temps d'écrire le tome 2 et le tome 3 avant de les publier. Les tomes 2 et 3 seront plus court que le tome 1, évidemment mais j'en parlerais plus tard.

Passez une bonne journée et prenez soin de vous, Marina. 

𝐏𝐒𝐘𝐂𝐇𝐎𝐓𝐈𝐂 𝐋𝐎𝐕𝐄Où les histoires vivent. Découvrez maintenant