Le Repaire des Sorcières

Chapitre 1

En cette moitié de mois de février, les températures extérieures étaient relativement douces. La météo avait prévu que cela continue sur cette lancée pour la semaine à venir. Si le ciel était relativement gris, au moins il ne neigeait pas et ne pleuvait pas non plus.

Mélody finissait d'inspecter sa valise. Une liste à la main, elle vérifiait la présence de tout ce dont elle aurait besoin, cochant au fur et à mesure tout ce qui était déjà rangé.

- Un pyjama, c'est bon, murmura-t-elle en faisant une croix sur son papier. Des vêtements propres adaptés au climat actuel, une trousse de toilette avec un gel douche que l'on peut utiliser à la fois pour le corps et les cheveux, une brosse à dent, du dentifrice, une brosse à cheveux, quelques élastiques, tout est là. J'ai aussi une serviette de douche, un sac pour mon linge sale, quelques paquets de mouchoirs et même une paire de chaussures de rechange au cas où il pleuvrait au point d'avoir les pieds mouillés. Bon, il me reste encore un peu de place, je peux donc ajouter un livre. Il va falloir que je le sélectionne soigneusement. Après, il ne me restera plus qu'à fermer ma valise.

La jeune fille avait déjà vérifié qu'elle avait tout ce dont elle avait besoin dans son sac à dos. Elle était donc prête à partir et elle avait hâte.

Grâce à son lycée, elle allait enfin visiter Paris. Elle habitait seulement à une heure de train de gare à gare de la capitale, mais n'avait encore jamais eu l'occasion d'y aller. Ses parents n'aimaient pas beaucoup cette ville, ils trouvaient qu'il y avait trop de monde, trop de bruit, trop de pollution et trop de personnes dévergondées. Mais son école avait organisé une sortie pédagogique durant les vacances d'hiver et Mélody avait facilement réussi à convaincre ses parents d'y aller. Après tout, elle serait accompagnée par ses professeurs et se contenterait de faire des visites culturelles.

La lycéenne se prépara pour aller dormir. Elle quitta ses collants, sa jupe marron tombant jusqu'aux chevilles et son t-shirt uni beige, et enfila une chemise de nuit grise à manches longues ornée d'une souris sur le buste. Elle était assez petite et de corpulence moyenne pour son âge. Ainsi, la plupart du temps, les jupes, robes et pantalons qu'elle achetait tombaient plus bas que prévu. Elle avait donc appris à faire des ourlets, surtout pour ne pas piétiner les jambes de ses pantalons. Tant qu'elle ne marchait pas sur ses vêtements, peu lui importait qu'ils soient un peu plus longs que prévu. Elle était pudique et préférait même qu'il en soit ainsi.

Avant de filer au lit, la jeune fille passa par la salle de bain. Elle planta son regard aux yeux noisette dans le miroir. Elle attachait ses longs cheveux blonds en une natte, tout en maudissant les quelques taches de rousseur discrètes qui mouchetaient ses joues pâles. Elle ne les avait jamais aimées, peut-être parce qu'elle ne savait pas que ce détail physique plaisait beaucoup aux garçons de son lycée. Après cette inspection, elle retourna dans sa chambre.

Bien que l'heure imposée du coucher approchait à grand pas, Mélody se sentait beaucoup trop excitée pour dormir. Elle attrapa donc son livre de poche posé sur sa table de nuit et se mit à lire. Elle essaya de se plonger dans l'histoire sans vraiment y parvenir. Elle ne cessait de penser à cette semaine qui s'annonçait merveilleuse à Paris, auprès de ses deux meilleures amies Faustine et Gwendoline, à visiter cette capitale qu'elle rêvait tant de voir enfin.

Alors que le réveil de la petite blonde annonçait vingt-et-une heure trente précise, elle entendit une voix résonner depuis le rez-de-chaussée.

- Mélody, c'est l'heure de dormir. Je monte dans cinq minutes, si je vois ta lumière encore allumée ça va barder.

Jean, le père de la jeune fille, était un homme strict. Il détestait qu'on ne respecte pas ses ordres et haussait tout de suite le ton si quelqu'un prenait le risque de s'y soustraire. Cela était vrai aussi bien dans son foyer, que dans la banque où il était responsable départemental.