I - L'avertissement Miranda

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    Il avait conscience que quelque chose n'allait pas mais il n'arrivait pas à mettre le doigt dessus. Seul un malaise diffus planait en lui. Son instinct ne le trahissait pourtant jamais, quelque chose d'inhabituel allait se produire aujourd'hui, dans la matinée.
Depuis qu'il était arrivé au travail dans l'open-space il s'était fait un café et s'était assis à son bureau les bras croisés, attendant que celui-ci refroidisse.
Il était 7h et quart. Le soleil dardait ses premiers rayons dans la grande salle et réchauffait l'atmosphère. Du mug, sur le bureau, s'évaporaient de grandes volutes blanches répandant les arômes forts et épicés du café fraîchement torréfié. La sensation que la journée démarrait vraiment commençait petit à petit à se faire sentir. Tout semblait allait pour le mieux. Tout sauf une chose...
L'instinct de Gibbs ne se trompait jamais. L'instinct de Gibbs avait flairé quelque chose.
Quelques instants plus tard, l'équipe arrivait sortant de l'ascenseur. D'abord McGee, puis Bishop, suivit de près par Torres. Sloane fit son apparition cinq minutes après. Elle profita de son avance pour rester avec le petit groupe et discuter. Gibbs, lui, demeurait songeur et impassible. Elle s'approcha doucement.
    « Eh... Tout va bien Gibbs ? », lui dit-elle en lui secouant légèrement l'épaule. Son collègue releva la tête et haussa les épaules.
    « Je ne sais pas non... »
Sloane répondit d'un regard entendu, détail que Torres pensait coquin et qui ne lui échappa pas mais qu'il se garda bien de révéler aux autres - du moins pas pour l'instant, le moment entre les deux collègues devenait intéressant. Il se redressa sur sa chaise, planta un coude sur son bureau et posa son menton dans sa main. Il resta là, fixant les deux personnes comme s'il n'existait plus qu'eux.
    Une interpellation le tira de ses pensées.
    « Hé ! Torres ! On peut savoir ce que vous fixez ? », le réprimanda Gibbs.
L'intéressé piqua un far et bafouilla en cherchant désespérément du regard l'aide de ses collègues. On le laissa là, un air faussement réprobateur de la part de McGee et Bishop.
Torres excusé, Gibbs retourna à sa conversation avec Sloane. Une conversation sans grand intérêt dont le sujet fut vite clôt.
Un bref signal sonore retentis dans la salle, c'était le son de l'ascenseur qui ouvrait ses portes. Un flot de personnes - des policiers d'après leurs plaques dorées sur leur ceinture et leur torse - se déversa de la cabine. Toutes les personnes présentes dans la salle dirigèrent d'un même mouvement leur regard dans leur direction. Il s'agissait du Bureau des affaires internes autrement dit, la police des polices. Le groupe se dirigeait d'un pas militaire et coordonné vers Gibbs. Le membre le plus gradé des flics se planta devant lui et débita rapidement, sans préambule:
« Leroy Jethro Gibbs ?
- Que voulez vous ? », répliqua-t-il froidement.
« Leroy Jethro Gibbs vous êtes en état d'arrestation pour meurtre. Veuillez mettre vos mains dans le dos. Vous avez le droit de garder le silence. Si vous renoncez à ce droit, tous ce que vous direz pourra être retenu contre vous... »
Déjà Gibbs n'écoutait plus. Le flic poursuivait méthodiquement la récitation de l'avertissement Miranda et lui passait brutalement les menottes. Son équipe le regardait en état d'incompréhension, bouche bée. Lui, état totalement désemparé. Sloane fut la première à réagir.
« Attendez, pour meurtre ?! C'était un cas de légitime défense ! Vous n'avez pas le droit...
- Vous aussi vous venez. Nous allons prendre votre déposition. »
Et ils les embarquèrent avec eux. Tout avait été fait dans la précipitation. Gibbs n'avait pas eut le temps de prendre sa veste et Sloane en avait oublié son téléphone portable. Dans le silence pesant qui s'empara de la salle lorsque les portes de l'ascenseur se furent refermées, McGee pris la parole:
« Est-ce que quelqu'un peut m'expliquer ce qu'il vient de se passer ici ?!! »

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