Vance et Ducky se dévisageaient, coi, leurs regards allant tour à tour de l'autre à la porte de la pièce. Tout deux immobiles et stupéfaits devant l'incrédibilité de la scène qui venait de se dérouler sous leurs yeux. Dans le haut parleur du téléphone fixe sur le bureau, une petite voix en colère menaçait à tors et à travers, outrée par ce manque d'attention. Vance tenait en effet le micro du combiné contre son propre torse pour étouffer le bruit de la conversation dans la pièce. Après un moment de mutisme, l'homme déclara enfin:
« Je crois que même le mot "ouragan" serait un euphémisme.
-Tout à fait. », lui répondit Ducky, un malin sourire sur le visage.
« C'est déroutant, c'est hallucinant, c'est étourdissant. Que dis-je, c'est étourdissant ? C'est renversant ! », énonça Vance.
Ducky haussa un sourcil et, amusé, un sourire étira ses lèvres.
« Du Edmond Rostand ? Émouvante réinterprétation, si je puis me permettre. »
Un ange passa.
« Ce cher Gibbs ! Il m'étonnera toujours. Encore il peu et il me transformait le NCIS en agence matrimoniale ! Je vois déjà la pancarte devant le bâtiment !, s'exclama le directeur en mimant un panneau.
« "Vance & Cie", trouvez l'âme sœur. »
Ducky parvînt de justesse à réprimer un fou rire. Vance pris un air offusqué mais, bien que la conversation virait au grotesque, il soutenu un brin contrarié:
« C'est que... j'ai une réputation à tenir moi ! Imaginez. J'interromps un entretien de la plus haute importance avec le secrétaire de La Défense pour voir mes agents se faire la cour dans mon propre bureau. De quoi ai-je l'air ?! »
Ducky n'eut le temps de répliquer quoi que se soit: des cris dans le vestibule attenant et ils sortaient tous les deux pour découvrir d'où ils provenaient. Le directeur ouvrit la porte et s'arrêta net, le corps inanimé du plus ancien de ses agents à quelques centimètres à peine de ses souliers. Sloane, affolée et sa secrétaire, s'agitaient autour d'un Gibbs inconscient.
« Que s'est-il passé !!?, hurla Vance.
-Je n'en sait rien Léon ! Nous discutions et il s'est soudainement sentit mal. À peine 3 secondes plus tard et il s'écroulait ! »
La peur dans sa voix déformait ses mots pour ne rendre plus qu'un cocktail de sons et de syllabes à la limite du compréhensible.
« Appelez les secours !
-C'est déjà fait ! », lui répondit sa secrétaire, téléphone à la main.~~~
« Jacqueline Sloane, collègue et amie de Gibbs », se présenta Sloane en serrant la main de l'homme en face d'elle.
Ils étaient à l'hôpital dans lequel Gibbs avait été conduit. Peu après sa crise, Gibbs avait fait un arrêt cardiaque. Les secouristes l'avait réanimé sur place et l'avait emmené presto aux urgences. Gibbs se reposait dans une chambre attenante.
« Cyril Taft, médecin. On peut dire que je suis une vieille connaissance de Gibbs. Vous savez, votre ami là, il est coriace même sur une table d'opération. Je l'ai rencontré il y a cinq ans, à bord d'un cargo hospitalier. Il avait été criblé de balles par un gamin quelque peu déséquilibré et j'ai dû m'y reprendre à trois fois avant de pouvoir extraire l'une des balles dont il avait été criblé. D'ailleurs, ça me fait penser que...»
Sloane lui coupa la parole, impatiente d'avoir des nouvelles de Gibbs.
« Vous pensez qu'il va s'en sortir ?!», dit-elle une voix anxieuse. Si tu me dit que non, je te jure que je te la fait manger ta fichue balle.
Le médecin se tu et regarda son interlocutrice, les yeux ronds, avant de se ressaisir.
« Ne vous inquiétez pas, rien d'impossible à gérer: les secours sont arrivés moins de trois minutes après sa crise cardiaque. Au fait, vous pourriez me dire ce qui l'a mit dans cet état ? Vous avez une idée de ce qu'il faisait avant ?
-Oui..., répondit Sloane un peu gênée, ...une déclaration.
-Une déclaration ? De quel type ? Il était en conférence ? En public ? Il est vrai que cela peut parfois être très stressant.
-Docteur... il s'agissait d'une déclaration d'amour. »
Le médecin retira ses lunettes, fronça les sourcils et toisa longuement la femme se trouvant devant lui. Puis, l'incongruité de la situation vint lui arracher un fou rire bruyant.
« Une déclaration d'amour, reprit-il en essuyant les larmes de ses yeux, ...et vous en êtes l'heureuse destinataire. Je doit dire que j'ai vu beaucoup de choses mais ça... jamais. Sacré Gibbs, il ne changera jamais.
-On dit souvent ça, oui.
-Pardon ?
-Laissez tomber.»
VOUS LISEZ
The Elephant
Fanfiction« Après l'habituelle soirée poker du vendredi soir tenue chez Gibbs, Sloane disparaît. Dès le week-end passé, Gibbs se lance à sa recherche. Avec l'aide de Fornell il va sillonner les routes américaines quelques jours durant sur les traces de S...