Chapitre 13

60 4 0
                                    

Plusieurs jours étaient passés sans qu'Hermione et Drago ne s'adressent la parole. Ils avaient des cours communs en classe entière, mais cela n'était étonnant pour personne de les voir s'éviter pendant ces cours puisque ça avait toujours été ainsi, et ceux du programme d'élite étaient des cours théoriques ne nécessitant pas d'être en binôme, donc Hermione prenait bien soin de s'asseoir à côté de Neville et par la même occasion le plus loin possible de Drago, et il faisait pareil de son côté en ne lâchant pas Blaise d'une semelle. Ce dernier lui avait d'ailleurs fait une réflexion, finissant par être un peu agacé.

- Par Salazar, t'es amoureux de moi ou quoi ? Décolle toi de dix bon centimètres, je ne peux même pas bouger.

Drago l'avait poussé avec ardeur, ce qui avait fait rire son ami de plus belle, et il avait essayé de rire avec lui pour garder la face. Mais la vérité était que, souvent, en cours, Hermione sentait les poils de sa nuque se hérisser et un frisson la parcourir, et quand elle se retournait elle croisait toujours le regard de son ennemi qui la regardait à la dérobée. Il se détournait bien vite, mais c'était à regret, et tous deux le sentaient très bien.
Ils ne s'étaient même pas parlés après l'annonce des résultats, bien qu'ayant été très surpris et contents. Ils avaient en effet fini premiers de l'épreuve, et le professeur Rogue leur avait expliqué que l'intuition de Malefoy était la bonne puisqu'ils avaient effectivement voulu tester la volonté de leurs élèves en plaçant la dernière balise le lendemain uniquement, et il ne s'était pas retiré le plaisir de faire de petits commentaires acerbes sur la pitoyable prestation des adolescents. En effet, seuls deux binômes étaient allés jusqu'au bout du parcours, celui d'Hermione et Drago, qui étaient arrivés les premiers avec toutes les balises, et celui de Blaise et Cooper qui étaient revenus en début d'après-midi. Tous les autres, voyant que le temps était dépassé et ayant l'impression d'être perdus, avaient utilisé le signaleur de détresse qui leur avait été confié à tous avant leur départ.
La seule qui se montrait insistante quant à leur histoire était Ginny, et Hermione savait qu'elle n'avait pas été aussi facile à berner que les autres. Elle lui posait parfois des questions subites, qui semblaient innocentes mais qui avaient pour but de la piéger, et la jeune brune se devait de rester sur ses gardes à chaque instant, comme c'était le cas actuellement.

- Raconte moi encore comment Malefoy et toi avez décidé de ne pas utiliser l'avertisseur. Après tout, c'est ce qui vous a fait gagner, attaqua Ginny d'une voix faussement fluette.

- Ginny, soupira Hermione, je te l'ai déjà raconté 50 fois. On est tombés sur cette cabane qui nous a mis à l'abri de la pluie, mais on avait très froid et j'avoue que j'ai voulu l'utiliser à ce moment là, mais Drag... Malefoy m'en a empêché.

Eh mer... Le stratagème de Ginny avait marché, elle venait de se faire piéger par l'agacement. La rousse n'avait évidemment pas raté le lapsus de son amie, elle qui analysait chaque mot de chaque phrase qui sortait de sa bouche quand elle en parlait.

- Tu l'appelles par son prénom maintenant ? Comme je ne vous vois pas discuter ces temps ci, c'est même plutôt l'inverse, j'en déduis que soit il s'est passé quelque chose que tu ne me dis pas, soit l'un de vous deux a la Dragoncelle.

- Pour lui c'est tout comme, répliqua Hermione d'un ton amer, avant de se rendre compte qu'elle s'était encore une fois faite avoir.

Par Merlin, Ginny lui avait fait boire du Veritaserum ou quoi ? Hermione se flagella mentalement d'être aussi faible. Et après on disait qu'elle était la sorcière la plus intelligente de sa génération alors qu'elle était incapable de tenir sa langue et tombait dans les pièges les plus grotesques qu'on lui tendait. Son amie lui posa une main réconfortante sur le bras.

- Hermione, j'ai bien vu qu'il se passait un truc louche. Ce n'est peut être pas évident pour tout le monde, mais moi je l'ai remarqué, et il y a des regards qui ne trompent pas. En tout cas je comprendrais très bien que tu ne veuilles pas m'en parler, et si c'est le cas tu me le dis clairement et j'arrête avec mes allusions. Mais si je suis aussi lourde, c'est que j'ai l'impression que ça te travaille et que tu penses n'avoir personne à qui parler, et je voulais que tu saches que je serais toujours là pour t'écouter. Quoi que tu aies à me dire.

Prémonition (Dramione) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant