Prémonition (Dramione)

Chapitre 8

Premonition chapitre 8 :

Ginny quitta la table au bout d'une demi heure, incapable de supporter plus longtemps l'ambiance festive qui régnait autour d'elle alors que ses propres pensées la torturaient. Elle avait bien vu le changement d'attitude de son amie ces derniers jours, elle l'avait d'abord attribué au stress et lui avait proposé son aide, parce qu'elle lui faisait confiance. Mais le match de ce matin avait été la goutte d'eau qui avait fait déborder le vase de ses émotions et de ses soupçons. Elle comprenait maintenant qu'à partir de ce moment là elle n'aurait plus aucune chance d'égaler Hermione auprès de Harry, déjà qu'elle n'en avait pas beaucoup à la base... Elle se sentait désespérée et trahie, et elle avait besoin d'être seule.
Hermione se leva à son tour en faisant signe à Ron et Harry de rester assis et qu'elle s'en chargeait. Elle rattrapa bien vite la jeune rousse qui errait sans but particulier, et puisqu'elle ne répondait pas à ses appels, elle l'empoigna par le bras. Ginny se retourna, lança un regard furieux et plein de larmes à Hermione mais ne se dégagea pas.

- Ginny, il faut que je te parle de quelque chose.

- Ne te donne pas cette peine, j'ai tout compris. Je t'avais cru quand tu m'avais dit que tu n'avais pas de sentiments pour lui, mais je suppose que le destin vous a rattrapés et t'a ouvert les yeux alors je...

- Mais Ginny, arrête de dire n'importe quoi et écoute moi ! Je ne ressens rien pour Harry. Enfin... Rien d'autre qu'une amitié profonde et sincère.

Hermione soupira profondément avant de reprendre.

- Je crois qu'on devrait trouver un coin tranquille où s'asseoir.

Ginny acquiesça et lui emboîta le pas, et les deux jeunes femmes se rendirent dans le couloir du deuxième étage où Hermione avait passé une grande partie de la nuit après la divination. La brune s'assit par terre, dos au mur, et enjoignit son amie à faire de même, et elle s'exécuta.

- Je sais, ce n'est pas le grand luxe, mais au moins on sera tranquilles.

- Hermione qu'est ce qu'il se passe ? Tu es étrange ces derniers jours. Est ce que c'est à cause du programme ?

Cette dernière souffla a nouveau, et prit une grande inspiration avant de répondre.

- Oui et non, confessa-t-elle. En fait, c'est plutôt Malefoy.

- Malefoy ? Qu'est ce qu'il a fait encore ce sale petit..

- Rien, il n'a rien fait. Enfin si, mais il a fait du Malefoy quoi. Ce n'est pas lui le problème, ça vient de moi. J'ai l'impression... Je ne sais pas.

Ginny posa une main sur la cuisse de son amie pour l'encourager à parler. Ce qu'elle avait à dire ne semblait pas facile, et elle sentait qu'elle choisissait ses mots avec soin, comme si elle voulait en empêcher certains de franchir ses lèvres brûlantes. Mais elle avait aussi terriblement peur du jugement de son amie, qui serait parfaitement justifié.

- J'ai l'impression d'être comme... Attirée par lui.

- Hermione je...

- Attends laisse moi finir. Il y a deux jours, quand je ne suis pas rentrée dormir avant le milieu de la nuit, je n'étais pas malade. J'étais ici-même, après le cours de divination. Le professeur Trewlaney... Elle a dit quelque chose d'étrange à la fin, et ça m'a perturbée.

Ginny avait mis une main sur sa bouche en signe de surprise. Entendre une chose pareille de la bouche de son amie, et surtout concernant son ennemi de toujours, celui qui l'avait toujours méprisée et rabaissée ainsi que ses amis, était la dernière chose qu'elle pensait vivre ce soir. Mais Hermione avait l'air vraiment bouleversée, en proie à une tempête intérieure, donc elle ne fit aucun commentaire pour ne pas la brusquer encore plus. Cette dernière lui raconta tout, la prédiction de Trewlaney, la manière dont Malefoy et elle se regardaient parfois, et même leurs violentes altercations du début du programme. Cela semblait lui faire du bien de déballer tout ce qu'elle gardait pour elle depuis de longues semaines maintenant, mais elle se tourna quand même vers Ginny, une lueur d'inquiétude dans les yeux.

- Ginny je..

Elle sembla vouloir dire quelque chose mais sa voix s'enraya, et des larmes jaillirent de ses yeux sans qu'elle ne puisse les retenir.

- Je me suis inquiétée pour Malefoy ce matin ! Moi ! Pourquoi ?, pleura-t-elle.

- Mione, fit Ginny en la prenant dans ses bras, je pense surtout que tu es à cran. Tu as toujours été anxieuse quand il s'agissait d'études et d'examens, et ce programme ferait stresser n'importe qui, surtout vu ton binôme. Tu te mets trop de pression, et je pense que tu reportes cette angoisse sur cette histoire avec Malefoy. Tu l'as dit toi même, Trewlaney est un charlatan non ?

- Oui c'est vrai, répondit Hermione en levant les épaules et en reniflant, mais cette fois-ci ça avait l'air vrai. C'était un peu comme ce que Harry avait décrit en troisième année, elle semblait réellement en transe. Si elle avait raison, hein ?

- Même si c'est vrai et que cette prophétie est réelle, rien ne prouve qu'elle parle de Malefoy. Et même si c'est le cas, tu es libre de tes choix. Et tu es la sorcière la plus intelligente et la plus courageuse que je connaisse, j'ai confiance en toi quoi que tu fasses.

Hermione fixa son amie, et se jetta une nouvelle fois dans ses bras en la remerciant. Vider son sac lui avait fait du bien, et elle avait l'impression de pouvoir respirer un petit peu mieux.

- Tu as sans doute raison Ginny, je m'embrouille le cerveau avec toute cette histoire. En tout cas je préfère ne pas en parler à Ron et Harry pour l'instant.

- Ne t'en fais pas, je ne dirais rien que tu ne veux pas. Mais sache que tu n'es plus seule.

- Merci. Je vais me reprendre.

Et il fallait qu'elle se reprenne rapidement, car elle avait rendez-vous le soir même à la bibliothèque avec Drago pour un devoir d'histoire de la magie.