Chapitre 3

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Drago se tortillait sur sa chaise, n'en pouvant plus d'attendre. Au début il avait essayé de rester impassible, jouant son rôle à la perfection, mais cela faisait une bonne vingtaine de minutes qu'ils étaient là, et les chaises sur lesquels ils étaient assis n'étaient vraiment pas confortables. Hermione quant à elle, restait droite comme un I, guettant l'arrivée du directeur qui lui administrerait la punition qu'elle méritait et évitant au maximum de croiser le regard de celui qui était assis à côté d'elle.

- Veux-tu bien cesser de gigoter comme une poule à qui on aurait coupé la tête ?

- J'en ai marre d'attendre. Et tu fais des analogies très bizarres Granger, tu me fais peur.

Hermione pinça les lèvres. L'anxiété lui avait rappelé un mauvais souvenir de son époque moldue, quand elle était en vacances dans la ferme de son oncle.

- Oh boucle la. Si on est là c'est de ta faute.

- De ma faute ? C'est toi qui m'a sauté dessus ! D'ailleurs, je sais pas ce que tu essayais de faire, mais c'était pas vraiment désagréable, fit Drago d'un air libidineux.

Les joues d'Hermione devinrent à nouveau rouges, et elle se dit qu'à force elles finiraient par garder cette couleur toute sa vie, si ça continuait comme ça.

- Tu sais très bien que je voulais te frapper parce que tu m'as insultée, tu me répugnes Malefoy je...

Une porte claqua, l'interrompant dans sa plaidoirie désespérée. Elle reconnut le pas chaloupé du professeur McGonagall, mais elle n'était pas seule. Un froissement de cape, suivi d'un claquement sec caractéristique renseignèrent Hermione sur la personne qui l'accompagnait. Une voix doucereuse et délibérément traînante se fit ensuite entendre, confirmant les craintes de la jeune femme.

- Le professeur Dumbledore ayant été contraint de s'absenter, ce sera à nous deux, en tant que directeurs de vos maisons respectives, du sort qui vous attend. Ne prenez pas cet air soulagé monsieur Malefoy, croyez bien que ce n'est pas parce que vous êtes un Serpentard que vous serez traité avec plus de parcimonie de ma part, surtout au vu de vos fréquentations, acheva t'il en dardant son regard sombre sur Hermione.

- Allons allons, Severus. Bien, reprit-elle à l'attention des deux adolescents, mon collègue semble avoir une punition toute trouvée pour chacun d'entre vous, mais je pense avant toute chose qu'il serait judicieux de vous laisser vous exprimer sur le comportement que vous avez eu tous les deux avant le cours de potion, et sa signification. Le professeur Slughorn nous a raconté que, à son arrivée, vous étiez tous les deux dans une étrange position. Que signifie tout ceci ?

- Je voulais le frapper ! Uniquement le frapp...

Hermione avait glapit, mais s'était interrompue en se rendant compte qu'elle n'utilisait vraiment pas la bonne défense, encore troublée par ce que Drago avait insinué. Rogue arborait un petit sourire satisfait mais la jeune sorcière s'apprêtait à ouvrir la bouche pour continuer sa plaidoirie, lorsque Drago sortit du silence dans lequel il s'était muré. Hermione se raidit et grimaça en entendant le son de sa voix, s'attendant à ce qu'il profite de sa propre idiotie pour l'enfoncer encore plus, mais ce qu'elle entendit la stupéfia.

- C'est de ma faute.

Hermione se retourna vers lui d'un geste vif, mais il l'a fit taire d'un regard inquisiteur, et elle ne put qu'obtemperer, bouche bée.

- C'est de ma faute si Granger a voulu me frapper, reprit-il, on a eu.. Un différend.

L'intéressée roula des yeux. Il omettait bien sûr de dire le plus important, à savoir l'ignoble insulte dont il la qualifiait depuis tant d'années. A vrai dire, elle n'écoutait plus que d'une oreille ce qu'il disait, et la voix du professeur McGonagall la tira de ses pensées.

Prémonition (Dramione) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant