Chapitre 5 : Ulon

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-Regardes, c'est tellement beau ! C'est le meilleur cadeau d'anniversaire de toute ma vie !

-On vient seulement d'atterrir Foxy. Rigole Ombeline. Sa meilleure amie se comporte en permanence comme une enfant mais c'est également ce qui fait son charme ... ça et le fait qu'elle soit taillée comme une mannequin, que ses tâches de rousseurs la rendent tout simplement adorable et que ses longs cheveux roux forment une cascade de feu qui tombe dans le creux de ses reins.

-Laisse-moi m'émerveiller ou je t'étrangle avec tes lacets. L'écrivaine secoue la tête pour éviter de rire et décrédibiliser la menace de son amie.

-J'ai le droit de te demander de m'aider avec les valises ou ça aussi c'est valable de la peine de mort ?

-Tu peux, tu peux. Répond la rousse d'une voix de reine et avec le port de tête qui convient.

-Est-ce que tu vas le faire ? Demande Ombeline en la voyant continuer d'admirer la nouvelle vue qui s'offre à elles.

-Non.

-Foxy ! Je ne peux pas porter tout ça toute seule ! S'exclame-t-elle, attirant plusieurs regards sur elles deux.

-Il suffit de demander gentiment. De toute façon, même à deux on a pris trop d'affaires pour réussir à monter les escaliers du hall. Quelle idée aussi de placer cinq marches au milieu de la pièce alors que tout le monde a ses valises !

La rousse se tourne, prête à agir, à la recherche de la proie parfaite. Elle sait parfaitement comment jouer de ses charmes et est moins innocente qu'il n'y parait quand elle veut quelque chose. Ce n'est ni une croqueuse d'hommes, ni une de diamants, elle s'amuse simplement de tous ceux qui la croient trop stupide. Elle a un véritable don pour savoir qui sera sensible à son physique et trop stupide pour penser qu'elle est dotée d'un cerveau.

En chasse, Foxy papillonne des yeux et roule des hanches en s'approchant d'un groupe de garçons. Armée de sa meilleure voix de nunuche de série télé et de la plus légère de leurs valises, elle se penche légèrement pour feindre la fatigue.

­-Je suis désolée de vous déranger mais mon amie et moi n'arrivons pas à tirer nos valises... Nous sommes très fatiguées, vous pouvez nous aider ? Je suis sûre que vous pouvez y arriver en trente secondes vu vos bras.

Pour parfaire son rôle, elle effleure le biceps du plus proche et celui au rire le plus gras d'après ce qu'entend Ombeline depuis tout à l'heure. Elle rabat la casquette le plus possible sur son visage et fait semblant d'être à son tour captivée par le vue. Malgré toutes les précautions que Béatia lui demande de prendre, Ombeline ne reste pour l'instant connue que d'un certain public. Elle n'a pas à se cacher à ce point mais dans une situation comme celle-là, il vaut mieux être trop prudent de son point de vue. Elle n'a absolument pas envie que par miracle quelqu'un la reconnaisse entourée de ce genre de personne, pas plus que de voir leur réaction s'ils découvrent qu'elle est « connue ».

Alors qu'ils se rapprochent pour aider cette pauvre Foxy tombante de fatigue, c'est son téléphone qui devient soudain hypnotisant.

-Elle n'est pas bavarde ta copine. Fais remarquer l'un des hommes.

-Nan, elle est muette de naissance la pauvre. Le mensonge dit sur une voix pleine de tristesse de la rousse fait s'étouffer Ombeline. Je suis désolée ma chérie, je sais que tu n'aimes pas quand on en parle. Elle lui tapote affectueusement le dos comme pour la réconforter et ainsi faire passer ça pour des sanglots étouffés. Le culot de son amie n'a pas de limites.

-Tu ne devrais pas faire ça tu sais. Soupire l'écrivaine quand la porte du taxi les isole des idiots qui font coucou de l'autre côté de la vitre.

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