Chapitre 3 : En ville

198 28 5
                                    

Allongés côte à côte, seules leurs respirations encore accélérées brisent le silence dans lequel sont plongés les deux amants.

-Est-ce que tu restes ? Ou est-ce que tu vas t'enfuir ? Demande soudainement Fenbo en tournant son visage vers l'écrivaine qui n'a toujours pas repris une couleur normale. Le cardio n'est pas vraiment son truc même si elle aime bien le sport, ce qui vient de se passer est probablement le seul exercice qui rentre dans cette catégorie.

-Je ne sais pas, est-ce que tu veux que je reste ? Même si elle ne veut en rien quitter le confort des draps du chanteur, ils ont convenus de garder cette nuit secrète alors Ombeline ne s'offusquera pas s'il lui demande de quitter la chambre.

-Oui. L'étonnante sincérité de l'homme la surprend et elle se tourne dans sa direction pour s'assurer d'avoir bien entendu « un peu » vite. Quoi ? Tu t'attendais à ce que je te vire du lit comme une malpropre ? C'est vexant !

-Désolée... L'écrivaine ne sait plus où se mettre, peut-être a-t-elle vécue sur une planète étrange où les coups d'un soir se séparent le plus vite possible mais jamais on ne lui a demandé de rester.

-Je te taquine c'est bon. Si tu veux t'en aller tu peux, libre à toi. Malgré tout, Fenbo parait réellement vexé.

-Nan c'est bon, je suis bien ici. Elle ne pense pas à préciser si elle parle du lit ou d'être avec lui ce qui laisse au chanteur le choix de l'option qu'il préfère.

-Tu veux quelque chose pour dormir ? L'attention du chanteur la fait sourire, elle peut rajouter ça à la liste des qualités ; attentionné même si elle en a déjà eu un aperçu lors du show. Comme toutes les célébrités, Fenbo doit être légèrement différent devant et derrière la caméra ce qui est tout à fait normal aux yeux de l'écrivaine mais pour le moment, elle n'a pas encore déterminé les différences réelles.

-Non, mais merci, c'est gentil de proposer. Cette fois-ci, c'est à lui de ne plus savoir quoi répondre. Malgré le moment qu'ils viennent de passer ensemble, la femme aux cheveux bleus parle de la voix robotique d'une personne qui a répété ces mots un trop grand nombre de fois ; c'est un automatisme. Il est perdu, est-ce qu'elle veut s'enfuit mais n'ose pas l'avouer ? Si seulement il savait qu'elle n'est simplement pas à l'aise avec les preuves d'attentions comme celle-ci, l'écrivaine à tendance à catégoriser les gens en fonction de leurs relations et Fenbo a été catégorisé en tant que « coup d'un soir », il n'est donc pas censé lui témoigner de l'attention. C'est ce genre de choses qui font qu'elle friendzone systématiquement tous ceux qui tentent de changer de case, ils ont déjà été attribué alors elle ne les voit pas autrement que comme des amis.

Les lumières s'éteignent et chacun s'endors de son côté avec un bref « bonne nuit ».

En se réveillant, Ombeline panique en sentant qu'elle est incapable de bouger, prise en étau dans elle ne sait quoi et plaquée contre elle ne sait pas quoi non plus. Sa respiration s'accélère et les larmes lui montent aux yeux. Au réveil, Ombeline est toujours perdue, incapable de se souvenir ce qu'elle a fait avant de s'endormir. Heureusement ce n'est qu'un état passager et elle comprend ensuite qu'elle est pressée contre un corps à la chaleur qu'il dégage. Avec un peu de réflexion logique et de mémoire, elle déduit que le chanteur ou elle a bougé pendant la nuit. En tâtonnant derrière elle, elle se rend compte qu'ils sont plus ou moins au milieu du lit ce qui signifie qu'elle ne s'est pas précipitée dans ses bras pendant son sommeil et qu'il ne l'a pas prise pour une peluche soudainement non plus. Peut-être simplement que la nuit a été fraiche ? Ou qu'ils sont tous les deux autant en manque d'affection (mais ça elle ne l'admettra pas) ?

-Si tu arrêtes de bouger on peut faire comme si on ne s'était jamais réveillés et se rendormir tranquillement.

Ombeline pouffe, bien que séduite par cette idée mais après quelques minutes à prétendre de dormir, l'un comme l'autre sont forcés de se rendre compte que le sommeil les a définitivement quittés. Ils se séparent alors pour s'habiller, après une recherche intensive de ses vêtements pour l'écrivaine. Qui aurait cru qu'un pantalon volait si bien au point de se retrouver sur le ventilateur du plafond ?

No NameOù les histoires vivent. Découvrez maintenant