Son As du Basket

Chapitre 19

    La deuxième année de collège fut le début d'un lourd calvaire pour Mayumi, qui dut subire une tonnes de remarques désobligeantes de la part de ses deux anciennes amies. La petite blonde se faisait insulter de « sale étrangère », de « grosse » et d'autres adjectifs péjoratifs. Et malgré cela, la jeune collégienne restait toujours souriante quand elle était avec ses amis ou sa famille. Cependant, ça ne restait qu'un simple sourire de façade. En effet, la jeune Mayumi ne supportait plus du tout cette situation.
  Au début de la troisième année, elle avait espéré de toute son âme de se retrouver dans la même classe que l'un de ses amis. Malheureusement, le destin semblait s'acharner sur elle car elle se retrouva de nouveau avec Yui et Natsume, qui ne se gênèrent pas pour montrer leur enthousiasme de retrouver leur souffre-douleur.
  Pour échapper à cette situation, Mayumi décida de se concentrer uniquement sur les cours. Elle ne se présenta aux entraînements que quelques rares fois, pendant lesquelles elle lisait un manuel scolaire ou faisait des exercices d'un niveau supérieur. Étant donné que même avant cette situation la jeune collégienne avait un dossier scolaire excellent, elle se tourna vers l'apprentissage du programme de lycée. Sa moyenne de classe frôlait la perfection et tous les professeurs étaient fiers d'avoir une élève aussi brillante dans leur classe.

  Un jour, le professeur de mathématiques, monsieur Miyamoto, convoqua la blonde dans son bureau, provoquant des murmures et des rumeurs parmi les élèves de la classe. Ignorant ses camarades, Mayumi se rendit donc au bureau de son professeur pendant une heure d'étude.

   - Bien Miyazaki-san, asseyez vous je vous prie.

   La jeune blonde obéit et demanda en souriant la raison de cette convocation.

  - J'ai pris la liberté, il y a quelques temps, de parler de vous et de vos résultats excellents, surtout dans le domaine scientifique, à un ami très proche. Il se trouve que cet ami est professeur de physique chimie dans un prestigieux établissement pour jeunes filles. C'est l'internat Sakamoto. Je ne vais pas tourner autour du pot, cet établissement souhaiterait vous accueillir.

  - M'accueillir ? A cause de mes bonnes notes ? demanda la jeune fille, assez surprise.

  - C'est exact, affirma son professeur. Vos résultats et votre attitude exemplaire font de vous une élève parfaite. De plus, cet internat est réputé pour son haut niveau et donc l'accès aux études supérieures vous sera très facile. Il me semble d'ailleurs que le lycée accueille en son sein une équipe de basket féminine qualifiée.

   - Ça me touche vraiment d'intéresser un établissement comme celui ci, cependant je dois en parler à mes parents. Et puis je ne suis pas sure de vouloir aller dans un internat, loin de mes amis.

  - Bien sur, je ne vous y oblige pas, la rassura Miyamoto en souriant. Mais réfléchissez à cette opportunité. Je pense que vous vous épanouirez mieux dans une classe d'un niveau adapté au vôtre. Après tout, c'est à Sakamoto qu'on forge les élèves les plus intelligentes du Japon.

    La jeune fille remercia son professeur et le salua avant de sortir de la salle. Étrangement, la perspective d'aller dans ce lycée l'enchantait énormément. Elle avait dû se retenir pour ne pas accepter sur le champ, sans avoir eu le temps de bien y réfléchir. La blonde savait d'avance que ses parents ne refuseraient pas si jamais elle exprimait le souhait d'intégrer l'internat. De plus, les frais ne sont pas un problème, vu la richesse de sa famille. Et à Sakamoto, elle ne verrait plus ses camarades de classe qui sont assez cruels avec elle, car même si elle ne subit des remarques que de Yui et Natsume, les autres élèves n'intervenaient pas et ne la défendaient pas. Ils la laissaient seule face à ces deux vipères.
  Ce qui l'empêchait de prendre sa décision c'était ses amis. Elle ne voulait pas quitter Satsuki et les garçons. C'était grâce à eux que la jeune fille ne tombait en dépression, car même si elle ne les voyait que rarement, elle savait qu'elle pouvait compter sur eux.
   Mayumi arriva devant la porte de sa salle. Elle hésita à entrer et quand elle leva la main pour ouvrir la porte, elle vit qu'elle tremblait. La blonde prit une grande inspiration, entra et se dirigea vers son bureau en évitant le regard pesant de ses camarades.

  - Oh tiens ! Mais qui voila ? demanda Yui d'une voix suave. Mais c'est notre petit génie ! Mais que faisais tu avec Miyamoto ?

  - Oh moi je sais ce qu'elle faisait, renchérit Natsume. Elle devait sûrement payer le professeur pour qu'il lui donne des bonnes notes. Après tout, c'est qu'elle en a les moyens notre petite princesse.

    La « princesse » faisait la sourde oreille et continua la lecture de son livre philosophique, écrit par Descartes.
   Même si ses yeux lisaient les mots, son cerveau, lui, dérivait sur la proposition de Miyamoto. Si elle acceptait, elle sera peut être de nouveau heureuse et se fera peut être des amies sur qui elle pourra compter.

  « Non Mayu tu es injuste, pensa t elle. Satsuki et les garçons sont dignes de confiance. Et même si ils sont un peu changé ces derniers temps, je pourrais toujours compter sur eux »

   La décision était prise, la collégienne comptait rester à Teiko.
  Enfin, c'est ce qu'elle pensa.

   Les garçons, qui étaient surnommés, depuis un certain temps, la génération miracle, changeaient de plus en plus. Et le jour où Aomine n'était plus tenu de se présenter aux entraînements, tout empira.
Malgré tous les efforts de la blonde pour que son ami d'enfance participe de nouveaux aux entraînements, la situation se dégrada. Chaque membre de la génération miracle changea. Seuls deux personnes avaient pas changé ; c'étaient Satsuki et Kuroko. Ces derniers semblaient aussi affligés du changement de comportement des garçons.
  C'est à partir de ce moment que Mayumi en eut marre. Son petit Daichan était devenu arrogant et imbu de lui même, Seijuro était passé de jeune homme galant et souriant à un jeune homme qui se pensait supérieur aux autres et les trois autres, Murasakibara, Midorima et Kise, pensaient qu'ils étaient dotés d'un talent extraordinaire et qu'ils étaient invincibles.

Mayumi voulut arranger cette situation désastreuse. Un jour, après un match amical à domicile, que les garçons avaient remporté haut la main, la blonde les rassembla dans un vestiaire vide pour leur parler. Elle leur reprocha de leur manque de respect envers leurs adversaires, de leur manque d'esprit d'équipe et de leur égoïsme pur.

   - Je ne vous reconnais même plus, ajouta Mayumi en baissant la voix. Je vous préférais avant, quand vous étiez heureux de jouer au basket...

  -  Tu dis que tu nous reconnais pas, mais toi c'est pas mieux ! cria Aomine. Tu te permets de critiquer alors que tu n'es jamais là ! Casse toi si ça te plaît pas !

    Le bleu se tut d'un coup, regrettant immédiatement ses paroles. La blonde elle resta silencieuse quelques secondes. Quand elle releva les yeux vers le groupe, son expression avait changé. Elle avait désormais un regard vide et une expression neutre.

  - Bien, je m'en vais, déclara t elle d'une voix dénuée d'émotion.

- Mayu-chan... commença Satsuki avant de se faire couper par la blonde.

  - J'ai compris, je n'ai plus ma place ici. Je pars. Ne vous inquiétez pas, vous ne me verrez plus de si tôt.

   Et ce fut le cas. Après ces paroles, la jeune fille quitta les vestiaires et le collège. Elle se dirigea ensuite d'un pas rapide vers la station de bus. Cependant, elle croisa en chemin le duo de vipères. La blonde continua rapidement son chemin, les bousculant légèrement et en espérant qu'elles la laisseront tranquille.

  - Mais ou tu vas comme ça ? demanda Yui en attrapant la blonde par le bras.

  - Lâche moi tout suite ! siffla la blonde entre ses dents.

  - Qu'Est ce qu'il se passe ? Ton cher Aomine t'a largué c'est ça ? Il s'est lassé de ta sale tronche ?

    Sous le coup de la colère, la blonde bouscula les deux filles assez violemment et tenta de continuer son chemin. Cependant, Natsume la rattrapa et l'immobilisa.

  - Pour qui tu te prends, sale étrangère ?! s'énerva Yui en fermant le poing.

   Elle s'apprêtait à donner un coup quand une voix grave se fit entendre, effrayant les deux vipères.

  - Lâchez la tout de suite ou je fais remonter l'affaire jusqu'au proviseur pour que vous soyez virées.

   Les deux collégiennes partirent rapidement, laissant Mayumi qui était tombée sur les genoux, sous le coup de l'émotion.

  - Vous allez bien ? demanda Miyamoto en aidant la blonde à se relever.

  - Dites monsieur... vous pensez que l'offre de Sakamoto est toujours valide ?