Poirot : La femme en bleu

Prologue

MOT DE L AUTEUR :

Je vous invite à lire en priorité "Une pause à Helmsley" afin d'avoir la meilleure lecture possible de cette nouvelle enquête.

Très bonne lecture !

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Prologue

Le joueur numéro 12 venait de marquer le but, encensé par les tribunes en rouges, hué par celles en jaune...

Le veilleur s'affala dans son siège, soupirant, dépité. Non seulement le lendemain, il aurait à affronter les railleries de ses copains mais, de surcroît, devrait rembourser les mises pariées sur une équipe minable qui, depuis plus d'une heure, traînait la patte.

Il avala une gorgée de café, maintenant désagréablement froid, et reposa la tasse, les yeux rivés sur le transistor. D'un geste maladroit, il la renversa. Le liquide commençait à mouiller la moquette.

"Et zut « : ronchonna le gardien s'affairant à nettoyer le sol tout en jetant un œil à la porte d'entrée.

***

La fenêtre mal fermée s'ouvrit du fait d'un coup de vent. Dans son mouvement, elle entraîna quelques éprouvettes posées sur l'établi du laboratoire. Elles culbutèrent donc et finirent leurs courses dans la poubelle. Une épaisse fumée se dégageait lentement...

La sueur coulait sur le front de l'homme aux cheveux gris. Tant bien que mal, il s'essuya du revers de sa blouse. Il n'avait pas beaucoup de temps à disposition. Il se savait surveillé. Déjà une petite dizaine de rapports rassemblés dans la boîte de carton. Il en restait deux.

Il épluchait les dossiers : Farmer, Farrow, Ferigton... Fermonn... enfin le dossier convoité.

Il en restait un : Tamy, Tanner... Facile à trouver celui-là.

Le vieil homme soupira. Il avait maintenant réuni toutes les preuves. Mais il fallait les mettre à l'abri. Il referma la boîte de carton et la déposa sur un chariot du service courrier de la société. Il jeta un œil rapide aux alentours. Rien ne semblait avoir été dérangé. Pour l'instant, le plan se déroulait comme prévu.

Il referma la porte et s'engagea dans le couloir, poussant le chariot.

- Bonsoir Professeur.

Le vieil homme se retourna. Les frissons le parcouraient. Cette impression de ne plus respirer. De l'air, de l'air....

- Bonsoir Eddy, vous allez bien ? lança-t-il dans un sursaut de bravoure.

- Bien, Professeur. Vous travaillez encore tard ce soir...

- La science n'attend pas, mon ami.

Le vieil homme activa le pas. Vite, vite, .... Le temps était compté. Il reprit son souffle. Dans sa hâte, il ne remarqua pas la fumée qui s'échappait au bas de la porte 119.

Le veilleur, absorbé par les prolongations annoncées par la station, ne le vit pas passer. Un troupeau d'éléphant aurait traversé l'entreprise qu'il n'en aurait pas été autrement...

***

Cela y est. C'était fait. Les dossiers étaient rassemblés. Il soupira. Enfin, tout allait bientôt se décanter. Des têtes allaient tomber. C'était le prix à payer. Il chargea le carton dans sa Ford T. Pas âme qui vive sur le parking. La pluie venait de cesser. Il démarra et s'éloigna lentement sans apercevoir les flammes qui pointaient à l'aile l'ouest du bâtiment....

***