Chapitre 13

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Poirot, Hastings, Jones et Dutois avaient quitté la foire vers midi, après s'être attardés à de nombreux stands.

- Tout ceci est vraiment très intéressant... et générateur de grandes rentrées d'argent. Certains pourraient tuer pour conserver en leur seul nom la propriété d'une telle découverte. nota Hastings.

- Peut-être était-ce le mobile du meurtre de Bernard Servier ? ajouta Sam Jones.

Poirot resta silencieux. Il était contreproductif d'aller trop vite en besogne. Ses petites cellules grises avaient leur rythme et il était essentiel de respecter ce dernier.

Sam fit un détour pour déposer Dutois à son hôtel. Il profitait de son séjour à Leadville pour visiter les Rocheuses et décompresser un peu.

***

Sam proposa à Poirot et Hastings de se joindre à lui pour le repas, place jusqu'alors réservée à Nadine Donnalier.

Au souvenir de sa réaction le matin même, à la question quelque peu gênante quant à l'évolution de leur relation, Poirot préféra acquiescer sans dire mot.

Ils profitèrent de cet instant qui leur était enfin offert pour discuter paisiblement, loin de la pression de cette affaire.

***

Vers quatorze heures, ils sortirent de table. Sam s'excusa. Il remonta à sa chambre pour écrire. Il s'était engagé auprès de sa maison d'édition à lui confier un ouvrage pour la fin du mois de janvier. Les circonstances et son investissement dans la résolution des affaires Servier et Fuller lui avaient fait prendre du retard.

Poirot décida de se poser dans le jardin d'hiver, laissant ainsi son esprit vagabonder à la lecture d'un recueil de son poète préféré, William Wordsworth.

La pénombre due à la position du soleil lui signifia bientôt qu'il devait approcher des dix-huit heures. Il remonta à sa chambre pour y retrouver Amelia assoupie.

Elle paraissait si paisible que le détective alla sans bruit s'asseoir dans le fauteuil afin de la contempler.

***

Le taxi passa prendre Hastings vers dix-neuf heures et le déposa une heure plus tard devant la jolie demeure de Trudy Beckett.

Il sonna alors que le taxi disparaissait au virage. La jeune rousse ouvrit, souriante comme à l'accoutumée. Elle l'invita à entrer.

- Je suis si heureuse de vous revoir.

- Nous ne nous sommes quittés qu'hier soir... répondit gauchement le capitaine.

Trudy le regarda avec insistance

- ... Je suis si heureux de vous revoir également.

- Vraiment ? Prouvez-le-moi... enjoignit-elle d'un sourire mutin.

Hastings sentit son cœur s'emballer. Il était perdu dans les yeux verts de la jeune femme.

- ... Vous hésitez ? provoqua-t-elle.

- Je suis un gentleman...

- Et c'est ce qui m'a tout de suite plu en vous. susurra-t-elle.

Hastings s'approcha de Trudy qui a son tour fit un pas en avant. Leurs corps s'effleuraient.

Elle était si attirante. Hastings glissa son bras droit dans le dos de la demoiselle et la plaqua contre lui avant de l'embrasser fougueusement.

Ils se séparèrent lentement.

- Une preuve que je ne peux mettre en doute. remarqua-t-elle, affichant un immense sourire.

- Quelle agréable odeur ? nota le capitaine.

Poirot : La femme en bleu Où les histoires vivent. Découvrez maintenant