Chapitre 16

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Poirot, Hastings et Trudy se rendirent au commissariat dès la première heure.

Il était à présent le trois janvier. Cela faisait donc une petite semaine que les meurtres avaient été perpétrés.

Et comme pour toute affaire criminelle, plus le temps s'écoule sans résultat, plus les chances de découvrir la vérité s'amenuisent.

Dès leur arrivée, ils découvrirent Vermont nageant dans les paperasses. Son bureau était recouvert de documents desquels il émergea à la vue de ses trois visiteurs. Il s'essuya péniblement le front et vociféra.

Poirot supposa qu'ils arrivaient tels des chiens dans un jeu de quilles.

- Et bien. Qu'est-ce que tout cela ? demanda Hastings prudemment, craignant de subir les foudres du commissaire.

- Ne m'en parlez-pas ! La France ne cesse de solliciter le retour des corps des Servier. Cependant, l'affaire n'est pas close. Je suis emberlificoté dans ces foutus imprimés qu'il convient de compléter afin de repousser la procédure... Mais je présume que votre visite à une tout autre fin.

- Trudy... Miss Beckett est en possession d'éléments qui pourraient répondre à nombreuses de nos attentes.

Le capitaine se retourna vers Trudy et d'un regard insistant, lui fit comprendre qu'il fallait dès alors aviser Vermont des événements qu'elle avait relatés quelques heures auparavant.

Trudy se lança donc dans son explication. Le commissaire suivit avec grande attention. Une fois que Trudy eut terminé, Vermont se cala dans le fauteuil.

- Où se trouvent les documents auxquels vous faîtes allusion ?

- Ils sont à Elko. Il aurait été trop dangereux de les amener à Leadville.

- Il faut les consulter au plus vite... J'appelle les collègues de Carson City...

Vermont saisit le combiné et s'apprêta à composer le numéro.

- Poirot ne croit pas que cela soit une bonne idée. Comme vient de le mentionner Miss Beckett, nous ne savons pas si la police du Nevada est ou non à la solde de Deromais. remarqua Poirot.

- A qui faire confiance ? soupira Vermont en déposant le combiné.

- Nous allons nous rendre, Miss Beckett, Hastings et Poirot à Elko afin de prendre connaissances des documents. Nous nous renseignerons sur place. Peut-être apprendrons-nous quelque chose de nouveau. indiqua le détective.

- Très bien, faisons ainsi... N'oubliez pas, cependant, de me tenir au courant des évolutions. exigea le commissaire.

Miss Beckett rentra pour préparer une valise. Poirot et Hastings en firent de même à l'hôtel.

Poirot rencontra Sam Jones et le prévint de son départ précipité. Sam aurait aimé les accompagner mais sa maison d'édition le tiraillait pour qu'il leur livre dans les meilleurs délais son dernier roman.

***

Pour atteindre Elko, depuis le Colorado, il fallait traverser l'Utah. De leur station des Rocheuses à la petite bourgade du Nevada, s'étendaient plus de huit cent kilomètres à vol d'oiseau. Ils optèrent pour l'avion au départ de Denver et à destination de Salt Lake City.

Poirot téléphona à son ami du bureau fédéral, Mark Allen, sans en faire mention à Hastings, et lui donna rendez-vous le soir-même à Sait Lake.

Ils arrivèrent donc à l'aéroport de Salt Lake City dans l'après-midi et prirent trois chambres dans un hôtel de la ville.

Poirot rappela toujours aussi discrètement Mark Allen, pour lui indiquer les coordonnées de l'établissement où il viendrait les retrouver.

- Nous allons être rejoints par Mark Allen, un grand ami. Il est agent du bureau fédéral. Je crois qu'il pourra nous aider.

Poirot : La femme en bleu Où les histoires vivent. Découvrez maintenant