¬ ᴄʜᴀᴘɪᴛᴿᴇ 6

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Je ne supporte pas ce que tu es.

_Hinata !

Comment tu peux être aussi joyeuse ?

Monsieur Hyuga s'approcha de sa fille, en panique, au vue des nombreuses blessures qui jonchaient son corps frêle.

Retire moi ce sourire, ou je te l'arrache à coup de pied !

Quand il posa sa main vieille et ridé sur son épaule tremblante, la jeune fille fit un brusque mouvement en arrière en retirant de suite la pression inquiète que lui faisait son géniteur, reprenant ses esprits jusqu'ici embrumé de souvenir douloureux.

_Qu'est-ce qui t'ai arrivé ?

_En quoi ça t'intéresse ?

Sa voix était rauque, abîmé et fatigué, aussi, et d'un geste de la main, elle essuya le sang sec qui traînait autour de sa lèvre inférieur jersés avant de pousser son père pour atteindre les escaliers et d'accéder sans rien dire de plus à sa chambre.

Son père chercha à insister, à comprendre, mais il se fut violemment et brusquement repoussé par sa fille aînée qui jura vulgairement avant de monter les escaliers rapidement, faisant comprendre à son père que ce n'était en rien le moment de venir la déranger.

Cette fois-ci, personne ne lui empêcha d'atteindre sa chambre en paix, et elle fut déçue de ne pas pouvoir claquer sa porte pour apaiser un peu sa colère, ou sa tristesse, ou bien tout ce qu'elle ressentait de mauvais et qui lui blessait le cœur jusqu'ici.

Elle jeta son sac de cours à côté de son bureau, et son corps mince tomba mollement sur son lit moelleux remplis de couverture en soupirant bruyamment de soulagement et de fatigue.

Ses membres lui faisaient mal, son pull couleur lavande qu'elle appréciait tant était déchiré à certains endroits, et savoir qu'elle ne pourrait le recoudre pour le réparer la démoralisait beaucoup.

Elle ressentait encore les pieds s'abattre sans relâche sur son corps recroquevillé et suppliant et cela la faisait grimacer, comme si ses bourreaux étaient encore là, l'entourant, pour lui faire du mal jusqu'à sa mort, en tirant ses cheveux en arrière pour mieux pouvoir atteindre son si jolie visage et pour pouvoir l'abîmer encore

Cela faisait pourtant longtemps que personne ne l'avait ainsi frapper. Que ce soit au lycée, ou même chez elle. Cela arrivait rarement, mais c'était suffisant pour détruire ce que jusqu'ici, elle avait essayé de construire pour améliorer un peu sa triste vie.

Elle passa la soirée à soigner ses blessures dans sa salle de bain en couinant à chaque fois qu'elle faisait un geste trop brusque et qui tirait sur ses côtes endoloris.

Son père lui avait proposé de manger des nouilles, mais il s'était fait à nouveau rejeté alors son repas avait été déposé sur les marches des escaliers.

Hinata n'y avait pas touché et c'est ses chiens, John et Hatchiko, qui s'étaient régalés avec avant de s'allonger au pied du lit.

Elle s'était douché pendant un long moment. Elle frottait son gant de toilette sans douceur sur sa peau meurtris, la faisant rosir sous l'eau bouillante de la douche. Cela lui faisait mal, mais elle continuait tout de même. Ses larmes se mélangeaient avec l'eau qui s'écoulait sur elle, et le sang qui s'écoulait parfois des blessures ouvertes pas encore bandé la coloraient de rouge.

Hinata détestait son corps, son visage, sa peau, elle détestait tout ce qui la concernait. Et de loin, lorsque l'on voyait cette jeune fille souffrir en silence sous sa douche en frottant son corps avec haine, on ne pouvait que se sentir mal. Seulement, il n'y avait personne pour l'aider, pour la voir et lui dire "tout va bien, maintenant, je suis la pour toi". Non. Plus rien ni personne.

Une Histoire Clichée ; SASUHINAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant