Mes pieds se balançaient au dessus du vide. Je regardais au loin le ciel aux couleurs magnifiques. Le lever du soleil était devenu mon moment favori, un moment où j'avais l'impression d'oublier tout ce qui m'entourais et que seul le ciel violet aux reflets rosés comptait réellement. Ce nouveau campement était parfait, même si je savais que nous ne tarderions pas à partir. Nous étions installés au sommet d'une falaise, ce qui me laissait voir les montagnes et le ciel à l'horizon.
-Les tentes sont installées. Trois hommes sont partis chercher de l'eau, dit une voix derrière moi.
Je ne me retourna pas et je continua à regarder l'horizon. L'individu venu s'asseoir à mes côtés.
- Je n'en ai jamais vu d'aussi beau, dit Driss en posant sa main sur ma cuisse.
Je ne répondit pas.
-Je parle du lever de soleil. Ma sœur adorait elle aussi les contempler. Parfois, aux premières heures, elle m'accompagnait en bateau pour admirer le ciel, me dit Driss.
Je le regarda.
-Tu avais une sœur? Demandais-je.
-Oui..répondit il en baissant les yeux au sol.
-Tu ne me parles jamais...d'avant, lui dis-je.
Il soupira
-Pourquoi parler d'eux? Ils ne sont plus que des souvenirs douloureux à se rappeler, dit-il.
Sa façon de penser me semblait irréfléchie, mais après tout, pouvait-il avoir raison?
-Arrêtons de nous arrêter sur ce que nous avons perdu, je préfère regarder ce que j'ai gagné.
J'esquissa un sourire.
-Et qu'est ce que tu as gagné? Un monde apocalyptique? Dis-je.
-Non, encore mieux, je t'ai toi maintenant.
Driss me coucha sur le sol, il replaça une mèche derrière mon oreille.
-Je t'aime, murmura-t-il avant de m'embrasser.
Le baisé dura quelques minutes.
-Viens, on a beaucoup à faire.
J'attrapa sa main et me redressa. Il m'entraîna à notre campement.
-Alors? Nous avons assez de provisions? Demanda Driss à une femme.
-Je dirais que nous en avons pour une semaine. Il faudra refaire le plein bientôt, dit-elle.
-D'accord, j'enverrai des hommes chasser demain. Je peux voir les réserves? Demanda-t-il
-Nous construisons une petit abris, il sera prêt d'ici quelques heures, dit la femme.
-C'est par où? Demanda-t-il.
La dame pointa une direction. Driss se retourna vers moi.
-Retourne dans notre tente. Je viendrai te voir bientôt, j'ai quelque chose pour toi.
Je soupira.
-D'accord.
Je me réfugia dans l'abris. Driss avait installé nos sac de couchage. Je soupira, c'était chez moi maintenant. Je m'étendu sur la couverture brune posée sur ce qui nous servait de matelas, un tas de feuilles.
Parfois, je me demandait comment la vie aurait été sans leur venue. Si j'habitais toujours dans cette vieille maison en campagne avec mes parents, poursuivie par la solitude. J'avais tant changé depuis cette époque. Maintenant, je suis plus forte, mais j'avais aussi du sang sur les mains. Méritais-je vraiment de survivre? Qu'avais-je de plus que ces nombreuses victimes?
Je me mise à pleurer sans même savoir pourquoi. Je m'affichait si forte, si intouchable, mais au fond, j'avais mal. Lorsque je me mettais à réfléchir, la même question me revenait en tête, est ce que tout ça en vaut vraiment la peine? Je veux dire de continuer à se battre chaque jour sans exception pour notre survie. Pourquoi vouloir vivre dans ce monde? J'essuya mes larmes avec la couverture. J'entendit la fermeture éclair de la tente s'ouvrir.
-Je crois que tout va bien aller, nous avons assez de provisions et...
Driss arrêta de parler en me voyant.
-Tout va bien? Qu'est-ce qui se passe, demanda-t-il.
J'essaya de sourire.
-Tout va très bien, lui dis-je.
Driss secoua la tête et prit la couverture. Il m'enveloppa dans ses bras, ma tête couchée sur son épaule.
-Je...
Driss me coupa.
-Pas besoin de parler, je comprends, dit-il.
À ce moment là, je me sentais en sécurité. Driss m'avait sauvé la vie et je lui serais reconnaissante à jamais. Après quelques minutes, il retira la couverture et se leva.
-Où tu vas? Lui demandais-je.
-Je t'ai dit que j'avais quelques chose pour toi, non? Dit -il.
Il se rendit à son sac à dos et prit quelques chose. Après s'être rassit à mes côtés, il ouvrit sa main.
-Mais où est-ce que tu as trouvé ça!? M'exclamais-je.
-Je l'ai trouvé dans un cabanon. Ce n'est pas comme si j'avais dépensé des milliards pour te l'offrir, mais c'est l'intention qui compte, non?
Je lui sauta au cou.
-C'est parfait, lui dis-je.
J'effleura le pendentif en plume doré de mes doigts, il était magnifique. Je leva mes cheveux et Driss l'attacha à mon cou.
-J'ai l'impression d'être ringard à offrir des bijoux volés à la fille que j'aime. Mais quel romantisme! Dit Driss en levant les yeux au ciel.
J'appuya ma tête contre la sienne.
-Écoute moi, nous sommes un couple de survivants tueur de vampire, penses-tu vraiment que j'ai besoin d'un homme romantique?
Driss rit, j'aimais tellement son sourire.
-Le couple de survivants tueur de vampire...j'aime bien, dit-il.
Il m'embrassa pour la seconde fois dans la journée. Le baiser ne dura que quelques secondes avant que je ne le repousse.
-Qu'y a t-il?Dit Driss.
-Tu as entendu ça? Demandais-je.
Il resta immobile tandis que je me leva avant d'ouvrir la tente. À l'extérieur, je ne voyais personne. Seul le bruit du venta soufflant sur les feuilles des arbres se faisait entendre.
Je me retourna vers Driss.
- Viens voir, c'est étrange.
Lorsque je me retourna vers l'extérieur, un énorme bruit me fit sursauter. Un homme courrait en criant de toutes ses forces avant que je ne le vois être attiré dans les airs en un coup de vent et retomber, inerte, le corps ensanglanté. Son cri résonna dans mes oreilles.
« ILS SONT ARRIVÉS!! »
À suivre...
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Lune
Vampire« Pourtant, lui...je n'arrivais pas à l'oublier. À oublier son odeur lorsqu'il était proche de moi, à oublier sa voix et son ton si arrogant que je détestais. Pourquoi pensais-je toujours à lui? À ce monstre qui n'a rien d'humain et qui m'a si facil...