Je me releva, honteuse. Je secoua mon chandail recouvert de terre et remarqua que mon genoux s'était remis à saigner. Je pris mon collier, accroché à mon cou et l'embrassa.
-Je vais te retrouver, murmurais-je.
J'en avais assez. Je passa devant lui en tentant de marcher le mieux que je pouvais me dirigeant vers l'entrée de la grotte. Il leva les yeux vers moi.
-Je vais refaire ton bandage avant de partir, tu saignes je le sens d'ici, dit-il. Si tu ne peux pas marcher , je te porterai.
Je l'ignora, continuant mon chemin. Une fois dans la caverne, je prit une branche que je plongea dans le feu. J'arracha un bout de mon t-shirt que je plaça entre mes dents. Et je défit le bandage autour de mon genoux. La blessure était toujours ouverte et elle devait cicatriser. Je serra les dents sur le morceau de tissu et approcha la branche brûlante. Lorsque j'appuya le bout de bois sur la blessure, je cria de douleur, un cri étouffé par le bout de t-shirt dans ma bouche. Aussitôt, Austen apparu à l'entrée de la grotte. Son regard se posa sur la branche.
-Tu veux rire? Dit-il.
Je recracha le tissu sur le sol et lança la branche .
-Quoi? Il ne cessait pas de saigner et il n'est pas question que tu me portes ou t'approche de moi.
Austen me regarda passer devant lui sans rien dire.
-Allons y, dis-je.
Austen secoua la tête et mis sa veste sur son épaule.
***
Les jours se succédait un après l'autre. Depuis notre départ, les journées étaient semblables. Je m'étais habituée à nos nuits dans les grottes humides et nos journées de marche brûlantes. Nous étions tous les deux dans là forêts, marchant chaque jour silencieusement. Je lui adressais rarement la parole et lui, semblait n'en avoir rien à faire de moi.
Même si je le détestais, j'avais malgré moi apprise à le connaître. Il m'énervait au plus au point, égoïste arrogant et imbus de lui-même, voilà ce qu'il était. Un homme sûr de lui qui m'effrayait et m'obligeait à rester près de lui. Il semblait sans cœur et insensible, mais parfois, il me faisait rire. Durant quelques minutes, je pouvais même oublier sa vraie nature et...passer de bon moments.
Je me détestais pour les rares moments où j'oubliais qui il était réellement, c'est à dire un monstre. Je m'efforçais de lui montrer que je voulais à tout pris partir. Durant ces cinq jours, nos conversations fût rares et courtes. Cinq jours qui passèrent en un claquement de doigt...
***
Le sommeil était si bon. L'épuisement me submergeait de tout mon corps. Mes muscles étaient devenus douloureux et j'avais l'impression que ma tête allait exploser.Après plusieurs jours à dormir dans une grotte, j'avais pris l'habitude. Le sol dur m'était presque confortable. Les yeux fermés et endormie, j'agrippa mon oreille plus fort.
À ce moment là, mes pensées se mélangèrent. Qu'est ce que je venais de faire? Depuis quand avais-je...un oreiller?
- Bon matin, dit une voix.
Je releva ma tête et tomba nez à nez avec Austen. Je me leva rapidement, dégoûtée.
- Mais qu'est ce que tu fais là! Criais-je.
Il me fit son regard joueur avec un soupçon d'arrogance. Toujours étendu sur le sol et les bras croisés derrière la tête, il me répondît.
- Ne fais pas comme si tu n'avais pas aimé. Tu dormais comme un bébé, dit-il sourire aux lèvres.
Je me prit la tête entre les mais. Depuis combien de temps dormais-je sur lui?
- Regarde.
Austen releva son t-shirt avec sa main.
- Tu as même bavé sur moi, dit-il.
Je le regarda, le regard haineux.
- Ce que tu m'énerves, dis-je.
Il ricana et se leva.
- J'essai d'être gentil et ce n'est jamais assez pour toi, dit-il blagueur.
Je fronça les sourcils et mis mes mains sur mes hanches.
- Gentil? Tu m'agresse en te couchant sous moi et pour toi c'est être..gentil?
Il haussa les épaules.
- Calme toi, je suis assis pour monter la garde et c'est toi qui t'es agrippé à moi.
Je grimaça.
- Ouais...c'est ça, dis-je avant de sortir à l'extérieur.
Je plissa les yeux, aveuglée par le soleil. Austen me rejoignit et s'appuya sur mes épaules.
- Belle journée, non? Dit-il.
Je roula des yeux. Comment une autre journée à marcher pouvait être une « belle journée? »
- Pas de cet avis, dis-je avant de me défaire de son emprise.
- C'est notre dernière journée, dit Austen. Nous arriverons ce soir.
Je soupira de soulagement. Nous allions enfin arrêter ces longues journée de marches.
- Enfin, dis-je.
Austen s'assit sur un tronc d'arbre.
- Une fois que nous serons chez moi tu seras en sécurité, dit-il. Je n'aurai plus à te surveiller jour et nuit.
Je senti la colère monter en moi.
- Me surveiller? M'écriais-je. Je te rappelle que c'est toi qui me séquestre avec toi et qui m'a kidnappé!
Il soupira avec amusement.
- Sans moi, tu serais morte depuis longtemps, dit-il.
- J'aurais très bien pu me débrouiller seule, dis-je. J'avais d'autres plans pour le restant de mes jours, tu vois?
- Des plans? Comme retrouver ce Friss dont tu n'arrêtes pas de parler.
- Driss, le corrigeais-je.
- Il est mort. Aucun humain ne peut survivre seul ici.
Je lui tourna le dos et agrippa mon pendentif.
- Peut être, mais Driss n'est pas comme les autres.
Il ria.
- Ouais, c'est ça. Maintenant Friss a des super pouvoirs.
Je tourna les talons et retourna dans la grotte. Il me suivit.
- Pas la peine de t'offusquer. Je ne fais que dire les faits.
- Tais-toi, je t'en supplie, dis-je énervée.
Je prit son sac à dos sur mes épaules.
- Allons y, dis-je.
Il m'arracha le sac à dos des épaules.
- Maïs qu'est-ce que...
- Tu t'es regardé? Tu es mince et frêle. Tu ne peux pas marcher en portant mon sac, dit-il.
Je soupira une seconde fois. Ce qu'il m'énervait...
Il commença à marcher, son sac à dos sur une épaules. Ses cheveux bruns était balayés par le léger vent. Devant moi, il me semblait si grand...si fort.
- Ce qu'il est... murmurais-je avant de m'arrêter.
Qu'étais-je en train de faire? Pas question de m'attacher à lui. Il est peut être beau et sexy comme un Dieu, mais il reste méchant et je le...déteste.
À suivre...
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Lune
Vampire« Pourtant, lui...je n'arrivais pas à l'oublier. À oublier son odeur lorsqu'il était proche de moi, à oublier sa voix et son ton si arrogant que je détestais. Pourquoi pensais-je toujours à lui? À ce monstre qui n'a rien d'humain et qui m'a si facil...