Chapitre 8

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Le Soleil plombait sur l'entrée de la caverne annonçant le début d'une nouvelle journée. Je me réveilla tranquillement, en pleine forme.Je grimaça en bougeant mon genoux douloureux, mais bien moins que la veille. Je pris la veste recouvrant mon dos et la regarda. Une veste noire usée, rien de plus. Elle sentais si bon...
Je me redressa, boitant d'une jambe et m'appuyant sur les parois pour me déplacer vers la sortie. Une fois à l'extérieur, j'aperçus Austen assis sur un tronc d'arbre et aiguisant un objet à l'aide d'un canif.

-Bon matin, dit-il.

-Tu es déjà debout? Demandais-je.

Il sourit

-Je n'ai pas dormi.

Je m'approchai de lui.

-Qu'est-ce que tu fais?

Il me tendit un bout de bois aiguisé.

-Je t'ai fais un nouveau pieu, dit-il

Je prit l'objet en posant mon doit sur le bout.

-Merci...dis-je

Je m'assis sur un rondin de bois et lui tendit sa veste. Il l'a reprit et l'enfila.

-On devra partir bientôt. On a un long chemin à faire pour retourner chez moi, dit Austen.

-C'est hors de question, je ne vais nulle part.

Il sourit et souffla du nez.

-Ouais, c'est ça. Dans tes rêves, dit-il.

-Pardon? Tu crois vraiment que je vais te suivre? Tu m'a peut être soigné, mais tu restes l'un des leurs.

Austen ria une seconde fois, se leva et arriva devant moi.

-Laisse moi partir, dis-je.

-Non, répondit-il.

Je le repoussa de toutes mes forces. Il fit un pas vers moi et je recula. Il fit un second pas et je fût bloqué par le mur de la grotte. Il appuya sa main juste à côté de ma tête. J'étais coincée entre lui et la paroi. Son visage très proche du mien, il effleura mon cou de sa main.

-Tu vois? Juste là la veine qui ressort? Il ne suffirait qu'une seule morsure pour que tu te vides de ton sang ou que, comme tu viens de me dire, devienne l'une des nôtres.

Son visage à quelques millimètres de mon visage, je sentais son souffle sur mon visage. Il replaça une mèche de mes cheveux derrière mon oreille et reprit.

-Tu vois, en ce moment j'en ai très envie et je ne vois pas ce qui m'empêcherait de le faire. Donc si j'étais toi, je me contenterais d'être docile et de m'obéir. Sois reconnaissante, car cette vie que je t'ai laissé, je pourrais te la retirer en un claquement de doigts.

Je retenais mes larmes, effrayée par celui que je croyais être mon sauveur? Comment avais-je pu le penser différent. C'est un monstre comme les autres et ma mort approchait. Il se retira et se mis dos à moi

-Prépare toi, on part dans cinq min...

Je me mise à courir vers la forêt, voulant m'enfuir. Il me rattrapa par la taille et me ramena vers lui. Après m'être défaite de son emprise, je pointa mon pieu vers lui.

-Très bonne idée de me fabriquer la seule arme pouvant te tuer, dis-je.

Il regarda le pieu pointé vers lui.

-Lâche le immédiatement ou tout ça va mal se finir, dit-il.

-Je prends le risque.Éloigne toi et je peux te laisser en vie.

Il regarda le sol un instant, son sourire ayant quitté son visage. Lorsqu'il leva les yeux vers moi, je su que son expression n'annonçait rien de bon.

-Je vais te laisser une dernière chance, pose ce pieu, dit-il.

Je recula doucement, m'éloignant de lui.

-Non, répondis-je, sachant que j'allais profondément regretter ces paroles.

Il avança vers moi, me fusillant du regard.

-N'avances pas plus ou je te tue, dis-je.

Il me fit un sourire malsain et continua à avancer vers moi. D'un geste rapide, presque imperceptible, il me désarma et projeta le pieu contre un arbre.

-Tu vas le regretter, dit-il.

Il m'attrapa et prit mes deux bras qu'il retenait d'une main derrière mon dos. Son bras entourant mon cou, il était derrière moi.

-Tu te sens moins puissante maintenant, non? Dit-il.

Les yeux fermés, je savais ce qui m'attendais. Des larmes coulaient sur mes joues.

-Malheureusement, je serai moins indulgent que toi. Ce petit jeu commence à ne plus me plaire, Lune.

-Je t'en supplie, murmurais-je doucement, la voix tremblante.

-Tu sais ce que je vais faire? Je vais d'abord percer deux jolies petits trous dans ton cou juste ici, dit-il en touchant l'endroit dont il parlait. Ensuite, je t'offre deux choix. La mort ou un destin bien pire que la mort et tu sais très bien de quoi je parle.

-Pitié...le suppliais-je une seconde fois.

Il me serra plus fort contre lui.

-Tu es si...fragile.

Une de mes larmes tomba sur son bras.
Il me projeta contre le sol et m'observa un court instant. Je pleurais sur le sol. Je vu son visage se crisper. C'était comme si...il culpabilisait? Il s'approcha de moi.

-Recule...je t'en prie, dis-je me sentant vulnérable.

Il s'arrêta et retourna s'asseoir sur le tronc d'arbre. Je resta couchée sur le sol quelques secondes. Il m'effrayait et me dégoûtait. Nous nous connaissions que depuis la veille, mais pourtant, il savait mon nom alors que je ne lui avait jamais dit. Il m'intriguait et j'étais bien déterminée à en savoir plus à son sujet.

À suivre...

Lune Où les histoires vivent. Découvrez maintenant