-Deux ans auparavant-
Je marchais n'entendant que le bruit de mes pas sur le chemin de gravier. Les lampadaires éclairaient faiblement la petite route de campagne. Le léger vent d'automne soufflait sur mon visage et balayait mes cheveux.
Ma maison était proche. Elle n'était qu'à quelques minutes de l'arrêt de bus.
Je continuais à marcher, apercevant les lumières du balcon éclairant l'entrée de chez moi. La lumière grésillait et le brouillard enveloppait la forêt se trouvant derrière ma maison.
La vie en campagne était assez calme. Nous n'avions aucun voisin à moins de 1 kilomètres de chez nous. Petite, j'adorais me promener dans la forêt. J'aimais l'odeur ainsi que tous les bruits que nous pouvions entendre.
Une fois arrivée à la porte d'entrée, je mis mes mains sur la vitre et regarda à l'intérieur. Toutes les lumières étaient éteintes, ce qui ne me surprenait pas, vu l'heure tardive. Je sortis ma clé de ma poche et l'enfonça dans la serrure.
À ma grande surprise, lorsque je poussa la porte, elle s'ouvrît d'elle même. C'était étrange, mes parents verrouillaient toujours lorsqu'ils allaient se coucher.
J'entra à l'intérieur et retira mes chaussures. Le bois grinça sous mes pas. Le silence régnait dans la maison. Un silence lourd et sinistre.
J'ouvris le réfrigérateur et attrapa la boîte de lait. La lueur bleue se reflétait sur mon visage.
Soudainement, un bruit retentit à l'étage. Alarmée, je posa le lait sur le comptoir et ferma la porte.
- Maman? Demandais-je faiblement.
Un second bruit retentit. Intriguée je m'approcha des escaliers.
- Est ce que vous êtes là? Dis-je.
N'ayant aucune réponse, je monta doucement les marches veillant à ne pas trop faire de bruit.
Au fond du couloir, la porte de la salle de bain était entrouverte et laissait voir une lumière allumé. J'avança tranquillement, plissant les yeux afin de mieux voir dans la noirceur. Une fois arrivée, je m'arrêta brusquement. Un troisième bruit avait retentit et provenait de la salle de bain. J'avais pu distinguer une sorte de grognements. J'entendais mon coeur battre dans ma poitrine tant j'étais effrayée. Je posa ma main sur la poignée et ouvrit doucement la porte.
Je fit un pas vers l'arrière. Une silhouette était agenouillée près du bain, penchée vers l'avant. Cela semblait être ma mère, vu la robe de chambre qu'elle portait ainsi que ses cheveux bruns.
Je n'osait pas parler ni faire le moindre bruit. Je la regardait fixement n'arrivant pas à distinguer la chose dans la baignoire.
- Ma...maman? Dis-je du bout des lèvres.
Lorsqu'elle entendit ma voix, elle se redressa brusquement. Elle semblait respirer très fort et trembler. Elle se retourna doucement.
La bouche recouverte d'un liquide rougeâtre, elle me regardait d'un regard qui me fit comprendre que la chose qui se tenait devant moi n'était plus ma mère. Je sursauta, effrayée.
Le visage crispé, elle me regardait. Lorsqu'elle fut levée, je pu remarquer la chose sur laquelle elle était penchée. Une image qui restera à jamais gravée dans ma mémoire et qui continuera de me hanter jours et nuits.
- Papa, murmurais-je en sentant mes larmes brouiller mon regard.
Je cria de toutes mes forces devant le spectacle macabre qui se déroulait devant moi. Rapidement, je me retourna et me mise à courir. Ma mère me poursuivie en continuant ses grognements bestiale. Elle n'avait plus rien d'humain. Je couru vers ma chambre, sachant qu'elle pouvait me rattraper très facilement. Je ferma ma porte et la verrouilla. Mes larmes m'empêchait de voir clair et ma poitrine se contractait. C'est à ce moment que j'entendis sa voix, qui n'avait plus rien à voir avec la voix de ma mère.
- Ouvre la porte Lune! Rugissa t-elle en cognant sur le bois qui semblait pouvoir lâcher à tout moment.
N'ayant plus les idées claires en raison de la peur, je me contents de déplacer mon armoire sur la porte afin de gagner du temps. Je pris ma tête dans mes mains, pleurant d'épouvante.
- Ouvre cette putain de porte! Cria t-elle une seconde fois.
Je regarda autour de moi et fut face à ma fenêtre. Je m'approcha en un seul pas et l'ouvris. Le vent glacial me fit face et balaya mes rideau. Je regarda par la fenêtre et aperçu la forêt. Ma chambre était au deuxième étage et il était presque impossible de sauter sans me blesser.
-Réfléchis Lune, réfléchis! Murmurais-je affolée par le martèlement sur ma porte.
Tout à coup, la porte s'enfonça et je vu ma mère de l'autre côté. Son regard me fit frissonner au plus profond de moi-même.
Sans réfléchir, je me retourna et sauta par ma fenêtre. J'atterris brusquement sur le sol et une immense douleur me submergea. Je cria du plus profond de mes entrailles. Sachant que je devait maintenant lutter pour ma survie, j'ignora ma douleur et me releva. Je courait vers la forêt ne sachant pas ce qui pouvait m'y attendre.
Je n'avais pas de chaussure et les racines sur le sol s'enfonçaient dans mes pieds qui saignaient déjà. Je ne pouvais pas voir les arbres dans la noirceur et les branches me fouettaient douloureusement. Malgré mon épuisement, je continuais à courir. Prouvant ma peur et mon inquiétude, j'entendis une voix crier mon nom derrière moi.
- Lune! Reviens dans la maison et tout va bien aller, je te le promets, me cria t-elle.
Elle semblait assez loin et croyant qu'elle ne pouvait pas m'apercevoir vu l'immense noirceur, je m'arrêta. Un liquide coulait sur mes yeux. Des larmes ou du sang, je ne pouvais pas savoir. Cachée derrière un tronc d'arbre, je n'entendais plus rien. Étrangement, le silence m'effrayait autant plus. Je reprenais mon souffle, respirant rapidement. Qu'est ce qui se passait? Quelle était cette chose et qu'à t'elle fait à mon père?
Tout à coup, j'entendis un craquement au dessus de ma tête. Je me figea, à l'affût du moindre mouvement. Je n'osais plus respirer, ni bouger.
Tout se déroula à une vitesse époustouflante. Elle m'attrapa et me projeta contre un arbre. Elle continuait de grogner et bougeait si rapidement. Lorsque je fut immobile, impuissante et vulnérable, elle s'approcha de moi et me regarda quelques seconde. Les yeux vides d'émotions et la bouche toujours recouverte de sang, elle approcha de mon cou. Sachant que le fin approchait, je ferma les yeux. Des larmes coulaient toujours le long de mes joues. Je sentais son souffle sur mon visage tant elle était proche. Le temps me semblait au ralenti et quelques secondes me semblèrent une éternité. C'était ça...la mort?
Tout à coup, elle se figea. Lorsque j'ouvris les yeux, je vu une étincelle d'émotion sur son visage. De la peur? Je baissa la tête et aperçu un objet ayant traversé sa poitrine. Elle tomba sur le sol, immobile. Devant moi, je distingua une silhouette dans la noirceur. Je le regardait fixement et aperçu son visage à travers la lueur de la Lune. Un visage d'ange aux traits parfaits.
Il s'avança vers moi et fit un geste tout simple.
Il me tendit la main.- Lune, je suppose? Dit-il.
Je regarda sa main et l'ignora.
- Qui es-tu, demandais-je.
Il me souris chaleureusement.
- Driss. Je m'appelle Driss, dit-il.
Submergée par la peur, je jeta un coup d'œil au corps de ma mère, inerte et me retourna vers lui. Je lui sauta au coup et l'enlaça. Il posa ses bras autour de moi, m'entourant et me protégeant. C'est à ce moment que je compris. Je devais maintenant rester avec lui à tout prix peu importe qui il était. Et que surtout, il était le seul avec qui j'étais dorénavant en sécurité...
*
À suivre...
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Lune
Vampire« Pourtant, lui...je n'arrivais pas à l'oublier. À oublier son odeur lorsqu'il était proche de moi, à oublier sa voix et son ton si arrogant que je détestais. Pourquoi pensais-je toujours à lui? À ce monstre qui n'a rien d'humain et qui m'a si facil...