Chapitre 25

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Je me suis réveillée dans un endroit sombre, avec un atroce mal de crâne. Ne me rappelant pas de ce qu'il s'était passé, j'essaie de me concentrer pour m'en souvenir, récupérant peu à peu les informations éparpillées dans mon cerveau. Mon nom est Léa Robins, j'ai dix-sept ans, je suis au lycée Jerry's, qui s'appelle comme la marque de glaces. Je suis la petite amie de John Walker, et la meilleure amie de Garance Vanetti, Kiara Koumbad, Éric Yeoman et Matt Kang. Mes parents s'appellent Aaron et Emily Robins, et ma sœur de quatorze ans Mathilde Robins. Je n'ai jamais eu d'animal de compagnie, parce que mon père était allergique aux poils de chiens, et qu'il haïssait plus que tout les chats et leurs griffes, toujours prêtes à venir se planter dans le canapé...

C'est alors que, même si l'allergie aux chiens de mon père n'avait strictement aucun rapport, j'ai eu une illumination, un flash de quelques secondes sur les raisons de ma présence ici : toutes les disparitions et les morts qui avaient suivi, puis ma disparition à mon tour, quand je m'endormais en pensant ne jamais revoir la lumière du jour... Et j'avais probablement raison, car j'étais dans une sorte de cave sinistre, totalement sombre où Dracula adorerait vivre. Paniquée, je me redresse brusquement, constatant alors que j'avais été installée sur une chaise au milieu de la pièce, à laquelle j'étais attachée par les poignets avec du scotch. Constatant que je n'avais aucune barrette ou clé sur moi me permettant de me défaire, je me résigne à regarder autour de moi à la recherche de quelque chose pouvant servir d'objet tranchant ( sans grand succès ). De plus, je ne pouvais pas me déplacer, non seulement parce que j'avais encore un peu l'impression d'avoir le corps anesthésié, mais aussi car les pieds de la chaise étaient fermement cloués au sol. Tout ce que je pouvais faire, c'était attendre...

Je sens une larme de peur rouler le long de ma joue, pour finir sa course en s'écrasant dans mon cou. Je voulais tant rentrer chez moi, auprès de mes proches et partir loin d'ici... Sur une île déserte où personne ne pourrait plus jamais nous trouver ou nous faire du mal.

Soudain, quelque chose s'est violemment agrippé à ma cheville, m'arrachant un hurlement de terreur. Mon premier réflexe a été de secouer mon pied dans tous les sens pour que la chose s'en aille, avant de finalement regarder ce que c'était... Et là, ça a été le choc : c'était l'une des disparus de cette semaine, Hope Wilde, une petite d'à peine treize ans aux cheveux coupés au carré. Le visage sale et plein de larmes, elle était allongée sur le ventre, par terre, et semblait avoir difficilement rampé jusqu'à moi. Un peu partout sur son corps se trouvaient des égratignures, voire de profondes entailles, qui m'ont fait lâché un frisson dans le dos. Elle avait l'air très affaiblie par ses blessures, alors je me suis empressée de demander :

— Est-ce que ça va ?

Question bête, bien évidemment...

— J'ai réussi à me défaire, souffla la fillette d'une voix presque inaudible en brandissant un trombone.

— Tu sais où on est ? Et qui t'a fait ça ?

À la mention de son agresseur, le visage fier de la petite prit aussitôt un air apeuré, et elle s'est aussitôt mise à hurler :

— Non ! Non, il va revenir !

— Pas... pas pour l'instant, supposai-je pour la calmer avant qu'elle ne fasse réellement revenir la personne responsable de tout cela.

— Il a dit que ce serait rapide, mais il a menti ! sanglota la jeune Hope. Chaque jour, il revient me donner quelques coups, et il avait promis qu'il se dépêcherait d'en donner un au cœur, mais il a menti ! C'est qu'un menteur !

DISPARUS ( "The Hunt", TOME 1 ) | EN ACTUELLE RÉÉCRITURE  Où les histoires vivent. Découvrez maintenant