La vidéo s'est donc enclenchée, tandis que je ne pouvais rien faire d'autre que de la regarder moi aussi par-dessus l'épaule d'Adrien. Il a passé les heures débutant la journée en avancée rapide, et s'est arrêté aux alentours de quatorze heures trente... Lorsque j'étais seule dans une salle de classe, à me faire soupçonner par Paterson et son équipe. Nous avons attendu quelques longues et silencieuses minutes avant qu'on me voie faire irruption dans la pièce, en larmes, puis qu'arrive Éric pour donner suite à notre conversation.
— Écoute, Léa, si le ravisseur en a vraiment après moi, je ne pense pas que je te reverrai un jour..., dit-il d'une voix un peu grésillante à cause de la mauvaise qualité de la vidéo. Alors autant que je le fasse avant que je n'en aie plus le courage.
Et là, on le vit prendre mon visage à deux mains pour poser ses lèvres sur les miennes, tandis que je restais plus immobile qu'une statue de pierre. Je soupire et baisse les yeux, alors que John mettait pause juste après la dernière phrase qu'Éric m'ait dite : « Survis ». Sauf qu'après ça, je craignais de ne pas pouvoir tenir ma promesse...
— Tu m'expliques ? demanda John d'une voix enragée qui me fit tressaillir.
— Je... j'ai jamais été pour, m'écriai-je pour ma défense. J'ai pas eu le temps de réagir qu'il était déjà parti... Tu l'as bien vu, hein ? J'aurais dû t'en parler, seulement...
— Seulement quoi ? coupa-t-il. Tu savais que, de toute façon, tu le préférais à moi ? Qu'il était moins « protecteur » que moi ?
— Pas du tout ! En tout cas, pas avant de savoir que tu...
Je me suis interrompue avant de finir ma phrase, me répétant qu'il ne fallait surtout pas vexer John davantage si je voulais encore espérer sortir. Comment ne pas le rendre vexé après un truc pareil ? Surtout que je n'avais aucune envie d'entrer dans son petit jeu, où je devais forcément choisir entre Éric et lui... Je veux dire, ce n'était ni le lieu, ni le moment !
— Ça t'énerve, pas vrai ? demanda Adrien à John, comme pour le provoquer.
— Bien sûr ! hurla alors son petit frère. Je savais que cet enfoiré de Yeoman était dangereux, mais de là à me piquer ma copine... Quand je le retrouverai, je le tuerai !
— Hé, tentai-je en voulant calmer le jeu. Ce n'est pas de sa faute si...
— Si tu l'aimes ? pesta John. Ô que si ! Je vais le buter, lui et tous ceux qu'il aime, je vais le détruire de l'intérieur en...
— Arrête ! m'exclamai-je aussitôt. Tu as dix-sept ans, et toute une vie devant toi ! Tu ne vas pas te changer en tueur et condamner le restant de tes jours pour une simple déception amoureuse !
— Tu as vu ? intervint Adrien, un peu comme un commentateur sportif durant un match. Elle admet que votre histoire est finie... N'est-ce pas injuste pour toi, qui a tant sacrifié pour elle ?
Je plisse les yeux, me demandant pourquoi est-ce qu'il n'arrêtait pas de le provoquer... Jusqu'à ce que je me rende compte qu'il avait discrètement attrapé une seringue sur la table, qui semblait contenir une sorte de liquide. Un sédatif ? Pour quoi faire ? C'était son petit frère, et même si Adrien avait tout l'air d'être un monstre, il n'ajouterait tout de même pas John à la liste des disparus... si ? Je me suis rendue compte que le liquide n'était finalement pas un tranquillisant lorsqu'il planta violemment l'aiguille dans le bras de John, qui poussa un court cri en demandant :
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DISPARUS ( "The Hunt", TOME 1 ) | EN ACTUELLE RÉÉCRITURE
Mystery / Thriller« Lorsque Daniela a disparu, nous avons tous cru à une fugue, moi y compris. Je me disais que les monstres n'existaient pas, encore moins en Californie. Quoi que ce soit, cette chose a soif. Chaque soir, les lumières s'éteignent et quelqu'un d'au...