3. Où Daphné renverse son café

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3 février 2004

En cette fin de semaine, l'Atrium grouillait de sorciers et sorcières en robes bariolées, revenues à la mode pour cet hiver tristounet, bien que certains leur aient préféré les traditionnelles robes austères, sombres, voire noires, de préférence.

Daphné Greengrass était de ces derniers, les couleurs flamboyantes n'ayant jamais trouvé grâce à ses yeux. Tout de noir habillée, avec quelques touches de vert de Hooker pour rappeler sa fierté d'appartenir à la maison de Salazar, elle se dirigeait d'un pas pressé vers les machines à café et les incapables derrière celles-ci. C'était aujourd'hui le tour du Département des Sports de servir les officiels du Ministère. Marcus Flint, ancien Poursuiveur pour les Faucons, Viola Boot, commentatrice médiocre pistonnée par son frère, et une brunette inconnue au bataillon se disputaient à propos de buchettes de sucre pas encore arrivées, ou Daphné ne savait quelle bêtise.

La blonde ne pouvait pas risquer d'arriver en retard, les observations de l'Anomalie devaient commencer un quart d'heure plus tard, aussi prit-elle la liberté de réduire au silence les trois imbéciles d'un coup de baguette, puis de les libérer une fois calmés.

— Flint, Boot, et...

— Angelica Samson, Madame Greengrass, couina la brunette.

— C'est cela. Un Ristretto, pas besoin de sucre. Robusta.

— T'as pris la grosse tête, Greengrass, cracha Flint. Madame est au Département des Mystères et ne se sent plus pisser... Peut-être qu'on n'est pas des intellectuels, au D.J.S.M....

— Parle pour toi, marmonna Samson en s'affairant autour de la machine.

— ... mais ça ne veut pas dire que tu vaux mieux que nous. Je te rappelle que t'avais peur de moi, à Poudlard.

Daphné se laissa rire un instant, grinçante. Mais pour qui se prenait-il, ce Veracrasse bête comme ses pieds ? Comme si agresser sa cousine ne lui avait pas suffi, à ce porcelet infect.

— Monsieur Flint, je ne crois pas que vous soyiez ici en position de force. Je peux à tout moment faire rouvrir un certain dossier classé sans suite bien trop tôt, et je peux à tout moment vous faire licencier. Je ne critique en rien le travail du Département des Jeux et Sports Magiques, je souligne simplement le fait que vous soyiez un parfait incompétent, doublé, puisque vous insistez, d'un imbécile. Je ne doute pas de vos compétences sur un terrain de Quidditch, mais une fois descendu du balai, j'ai cru comprendre que vos supérieurs n'étaient pas pleinement satisfaits de votre travail, si tant est que l'on puisse ainsi qualifier le simulacre d'implication que vous fournissez. Quant au plan humain... Mais vous savez déjà ce que j'en pense, n'est-ce pas ?

— ... Oui, grinça l'ancien joueur de Quidditch après quelques secondes de silence buté.

— Votre café est prêt, Madame Greengrass, annonça timidement Samson, allégeant de fait la tension régnante.

Daphné l'observa attentivement, curieuse. Elle n'avait jamais entendu parler de cette petite qui semblait à peine sortie de Poudlard, portant même encore son écharpe aux couleurs de Serdaigle. Elle ne portait pas de badge, ce qui signifiait qu'elle n'était ni stagiaire, ni secrétaire ou réceptionniste... Pourtant, il émanait d'elle une aura paisible et forte, signe d'une grande aptitude à diriger. La gamine irait loin, si la possibilité lui en était donnée.

— Merci, Miss Samson, finit par sourire la blonde. Vous êtes nouvelle au Ministère, n'est-ce pas ?J'aurais quelques conseils à vous donner, alors surveillez bien vos hiboux. Cela dit, je vous souhaite une bonne journée, j'ai à faire.

Daphné consulta rapidement sa montre tout en se dirigeant vers les ascenseurs. Il ne restait que sept minutes avant les observations, et Funestar, le doyen du Département, était intransigeant vis-à-vis de la ponctualité. Soi-disant qu'il ne fallait pas jouer avec le temps... Daphné pensait surtout que ne plus avoir de Retourneurs de Temps à étudier lui donnait le cafard.

Harry et Drago [Valentine 2021]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant