3 février 2004
Les heures avaient passé, mais il semblait que les joues de Drago ne décoloraient pas. Pourquoi donc avait-il accédé à la requête de Potter ? Devant Daphné, qui plus est. La blonde s'était empressée de tout raconter à Blaise à la pause déjeuner, et le métisse ne l'avait plus lâché depuis, toujours à le narguer avec son stupide sourire en coin. Rien que pour ça, il aurait dû se raisonner, ne pas céder à la tentation. Potter était son fruit de la connaissance, son interdit, celui qui lui vaudrait l'enfer si jamais il cédait, croquait.
Mais ça avait été plus fort que lui. Le regard vert du brun, perçant et fragile à la fois, comme une fleur prête à éclore, et ses lèvres légèrement entrouvertes, visiblement malmenées, avaient été des arguments bien suffisants pour le convaincre. Et, il fallait se le dire, Drago avait été hypnotisé, fasciné par le lent dévoilement de la peau hâlée du sorcier, parfois traversée de cicatrices pâles, marques de batailles ardument gagnées contre les forces du Mal.
Tout l'avait poussé à poser ses mains sur le col blanc de la chemise souillée, tout près de cette gorge offerte où il aurait voulu...
— Monsieur Malefoy !
Brusquement sorti de sa rêverie par la harpie du Service Intersectionnel du Ministère, sorcière la plus brillante de sa génération et supérieure la plus chiante de toute l'histoire : Hermione Granger. Ses cheveux autrefois hirsutes s'étaient quelque peu arrangés, mais pour le reste... Salazar ait pitié de lui, Drago savait qu'il ne sortirait probablement pas vivant de ce conflit.
— Madame la Directrice. Que puis-je pour vous ?
La brune ferma la porte d'un coup de baguette, jeta plusieurs sorts de silence, lança un regard noir à Blaise et appuya soudain sa baguette contre le torse de Drago.
— Malefoy. Cessez de faire tourner l'Auror Potter en bourrique. Sérieusement ? Un strip-tease ? Vous croyez que ça me fait plaisir de recevoir un Patronus de mon mari pour me dire que Harry n'a pas de chemise propre sous la main ? Vous croyez que je n'ai que ça à faire ? Vous empêchez le bon fonctionnement du Ministère, tous les deux ! Pas une seule des nouvelles recrues chez les Aurors n'a été capable de travailler correctement, aujourd'hui, parce qu'elles étaient trop occupées à demander les origines de telle ou telle cicatrice !
— Et personne n'a pensé à faire envoyer une nouvelle chemise à Potter ou, mieux, à lui en Métamorphoser une ?
— Si vous croyez que c'est le travail du Ministère, Monsieur Malefoy, vous vous trompez lourdement ! Je n'ai pas que ça à faire, c'était aux autres Aurors de régler leurs problèmes internes — manifestement, ils n'ont pas pu.
Drago ne put s'empêcher de lever les yeux au ciel. Le Bureau des Aurors n'était décidément plus ce qu'il avait été.
— De toute manière, je n'ai rien fait qu'accéder à la requête de l'Auror Potter. Il se trouve que l'Auror Boot a...
— ... renversé le café de Daphné Greengrass, oui, je suis au courant. Je ne fais pas seulement référence à cet incident. Cela fait plusieurs mois que l'Auror Potter est distrait et nous ne pouvons pas nous le permettre, a fortiori avec l'affaire Clarkson. L'Auror Boot est en mise à pied disciplinaire et ne devrait pas poser de problème dans l'immédiat, mais on ne peut pas se permettre de perdre notre meilleur élément, et surtout pas pour une bêtise pareille. Cessez de jouer et soyez honnête, il en va de la vie de certains, je vous le rappelle.
— Je n'ai jamais joué, Madame la Directrice. J'ai toujours été très clair avec l'Auror Potter, et ce qu'il s'est passé ce matin n'était qu'une perte de contrôle. Cela ne se reproduira plus. En revanche, je ne peux guère répondre de l'implication dans son travail de l'Auror Potter. Je ne lui suis manifestement pas indifférent et nul n'a de contrôle là-dessus, ni vous, ni moi. Je ne crois pas qu'il soit dans votre devoir de vous mêler de la vie personnelle de vos subordonnés, de toute manière. Maintenant, si vous le voulez bien, il faut que je travaille sur l'affaire susnommée.
La brune resta silencieuse quelques instants, puis soupira.
— Réfléchissez à tout cela, Monsieur Malefoy. À demain. Et bouclez-moi Clarkson, par tous les diables ! s'écria-t-elle en sortant comme elle était entrée.
— Sale garce, marmonna le blond une fois la sorcière éloignée, faisant ricaner Blaise. Dis, ça va ? T'as bien profité du spectacle ?
— Eh bah, c'était un sacré savon, confirma le métisse. Franchement, dix sur dix, je valide.
— Dix sur dix ?
— J'sais pas, c'est Pansy qui dit ça. Une notation moldue, ou un truc comme ça. Daphné ! s'illumina-t-il soudain quand sa fiancée apparut à la porte.
La blonde, dans ses robes sombres, paraissait épuisée. Même ceux du Service Intersectionnel ne savaient rien de ce qu'il se passait au neuvième étage. Chaque soir, la sorcière paraissait un peu plus fatiguée, comme si on lui drainait son énergie.
— Salut les gueux, tout va bien ? J'ai croisé Granger en partant, elle avait l'air furax.
— Une vraie lionne, ricana Blaise, avant de répondre au magicophone. Pansy, chérie ! Tu m'appelles souvent dis donc, fan de moi ?
La blonde leva les yeux au ciel et s'appuya contre le bureau de Drago.
— Tu manges chez nous ce soir ? Mon père m'a ramené un délicieux cognac, hier, je pensais le goûter avec toi.
— Non, ça aurait été avec plaisir, mais je travaille demain. Réunion Clarkson avec Granger et les Aurors.
— Ah, avec Monsieur chemise ! rit la blonde en évitant un maléfice.
Garce !
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Bonsoir ! Désolée pour la publication tardive et la qualité moyenne du chapitre, j'ai dormi toute la journée (oups !)...
En tout cas j'espère que ça vous a plu et que la rédaction de demain sera plus aisée ! x)
Merci d'avoir lu, on se retrouve demain ! ;p
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Harry et Drago [Valentine 2021]
FanfictionFévrier 2004. Harry soupire après Drago, tandis que celui-ci, au grand malheur de leurs amis respectifs, fait la sourde oreille, tâchant tant bien que mal de boucler la mystérieuse affaire Clarkson... ________________ Rating : K Pairing : HPDM, RWH...