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« -Allez plus vite! Plus vite!

-Je fais de mon mieux!

-Encore! Un deux trois et quatre! Un deux trois et quatre! Un deux trois et...

-ARGH!

Je m'écroule par terre, puis sens ma cheville se tordre sous le poids de mon corps. Mon torse claque contre le parquet froid de la salle de danse, et ma tête rebondit dans un bruit sourd, me provoquant un horrible mal de crâne.
Mon pied commence à brûler, et à me faire horriblement mal, comme si une voiture venait de rouler dessus sans prévenir.

La douleur est insoutenable.

Je me mets à pleurer, tandis que ma bouche laisse s'échapper quelques petits cris d'insatisfaction. Madame Amélia, complètement paniquée, accourt vers moi d'un air inquiet.

-Oh mon dieu ça va?!

-Ma cheville...Ma cheville je crois qu'elle est cassée... »

***

Janvier 2011
Lundi
06h30

-MA CHEVILLE!

Je me réveille en hurlant, le front perlant de sueur et des larmes aux coin des yeux. Mon corps tout entier tremble et mes mains sont horriblement crispées.

Putain encore ce foutu cauchemar.

Ça fait des années qu'il ne me lâche pas. J'ai l'impression qu'il ne quittera jamais mon esprit, un peu comme un parasite. Ça me rends folle de me retrouver dans cet état quasiment chaque matin.
Je ne sais même pas quelle heure il est. Sûrement 4 ou 5, pour ne pas changer.

Je pousse un soupir, sachant pertinemment que je ne vais pas réussir à me rendormir, et pars en direction de la douche. Il faut bien que je me lave, vu toute la sueur qui recouvre ma peau. C'est toujours pareil de toute façon.

Je rentre dans la salle de bain, et m'arrête devant mon miroir brisé de toutes part. J'ai vraiment une tête horrible. Mes yeux bleus sont profondément cernés, et mes cheveux partent dans tous les sens, un peu comme les pics d'un hérisson. On dirait que je viens de survire à une apocalypse zombie.

Avec dépit, je me déshabille, et rentre lentement dans ma douche remplie de différentes sortes de savon.
J'active le pommeau de cette dernière, et laisse l'eau perler sur mon visage.

Malheureusement, elle est froide, un peu comme à chaque fois qu'on l'active. Ma mère n'a même pas assez d'argent pour remplir correctement le frigo, alors imaginez pour payer l'eau chaude. Elle préfère garder sa thune pour sa stupide came. Elle qui, apparement, compte plus que le bien être de ses enfants.

Enfin bon, au moins on a un endroit ou dormir. C'est toujours mieux que rien.

Après m'être lavée et séchée, je retourne dans ma chambre, et enfile des sous vêtements ainsi qu'un jean slim. J'attrape le premier sweat noir que je trouve, puis me glisse dedans afin de me réchauffer comme je peux.

En silence, je pars m'asseoir sur mon lit, et commence à démêler mes cheveux.

C'est quelque chose que j'ai toujours aimé chez moi.
Depuis petite, je les garde très longs, et prends bien soin de les brosser le plus souvent possible.

Ils sont blonds, presque blancs, et m'arrivent jusqu'en bas du dos.
Je pense que jamais je ne pourrais les couper. Ça me ferais trop mal de voir la seule chose que j'aime chez moi partir en fumée.

COMME PAS DEUX Où les histoires vivent. Découvrez maintenant